Mais dis, c koikon mange… en Chine ?
Ah, la cuisine Chinoise… Quel bonheur ! On arrivait en public conquis d’avance, et notre séjour dans l’Empire du Milieu aura achevé, si besoin était, de nous convaincre !
Pour découvrir la cuisine chinoise, rien de mieux que de s’arrêter au hasard des innombrables restaus et petites gargotes qui improvisent sur un coin de trottoir une minuscule terrasse faite de deux tables basses et trois tabourets.
On commande comme on peut, en général en allant fouiner autour des fourneaux ou en allant étudier les plats des autres clients… ah oui, parce que la carte, c’est pas toujours évident… Cette méthode aboutit parfois à des résultats marrants : un soir, on pointe du doigt un appétissant plat de crevettes grillées placé sur une table. Il se trouve qu’il s’agit de la table des gérants, qui immédiatement nous donnent la moitié de leur plat ! On s’est senti un peu coupables de les avoir dépossédés de leur repas (mais qu’est-ce que c’était bon !).
Une fois le choix fait, baguettes en main, on peut se lancer dans la dégustation des plats, qui arrivent tous en même temps (pas de rythme entrée, plat principal, etc), généralement sous l’œil amusé des chinois. Assez souvent, le patron se fait « protecteur » à notre égard : on met beaucoup de soin à nous montrer comment le plat s’assaisonne, se prépare, comment s’en sortir avec la fondue…
Quand aux clients chinois, à table c’est un peu tout ou rien. Soit il s’agit juste de s’alimenter, et dans ce cas le plat est englouti en 5 minutes chrono la tête dans le bol et hop, il n’y a plus personne, soit c’est le repas convivial et là, attention les montagnes de plats qui arrivent au centre de la table (qui ne seront jamais tous finis), et qui sont tous communs (personne ne commande son propre plat, tout est partagé) les petits verres et les clopes pour faire passer tout ça, dans une ambiance joyeuse et (très) bruyante !
Et sur ce, petite présentation de nos principales découvertes culinaires !
Les Fondues
Il y en a en réalité deux formes principales. Dans les deux cas il s’agit d’une fondue au bouillon dans lequel marinent divers légumes et herbes. Au nord, et en particulier à Pékin, la fondue n’est pas épicée, et on l’appelle la fondue Mongole. Au sud, et notamment dans le Sichuan, là au contraire le bouillon est épicé, voir très épicé, et les garnitures plus variées. Viandes, poissons, légumes (mais ceux d’ici : champignons noirs, pousses de bambou, de lotus, soja…), œufs de cailles, tofu…, on plonge tout un tas de choses dans le bouillon. C’est un plat convivial, chacun pioche ce qu’il veut, avant d’assaisonner sa prise à sa façon, dans un petit bol où l’on aura préalablement concocté sa sauce sur mesure (huiles diverses, notamment de sésame, herbes, épices, cacahuètes…). Et mine de rien, c’est nourrissant !
Les spécialités régionales
A Pékin, la grande spécialité, c’est le canard laqué. C’est ici qu’est cuisiné le seul, le vrai, l’unique, ce délicieux canard à la peau si croustillante après avoir été doucement cuit au feu de bois d’arbre fruitier… On le déguste dans un petit restau dans les Hutong du centre historique ; la viande est servie en plusieurs plats contenant différents types de morceaux, plus un contenant la peau en fines lamelles (un délice), avec une sauce à base de prune (sauce brune épaisse délicieuse), des morceaux de concombre, et des petites galettes de riz très fines. On Se fait une petite crêpe avec tout ça et hop, on déguste ! Un de nos meilleurs repas en Chine !
A Pékin, on peut aussi se régaler avec de l’agneau au barbecue, qui finit de cuire à table, sur un petit brasero central !
A Shanghai, grâce à Romanda, on teste en un repas fait de nombreuses spécialités locales: porc caramélisé, poulet croustillant, poisson séché, nouilles de tofu aux petits légumes… On ne sait plus où donner de la tête !
Dans le Sichuan, outre la fondue, on déguste le Gong Bao Ji Ding, un plat de poulet au concombre (cuit) pimenté et aux cacahuètes grillées, mais aussi, avec Jason, une autre version de poulet pimenté, accompagné de flans de tofu aux champignons noirs dans une sauce aigre douce et de patates au paprika (et au piment, évidemment, faut pas déconner c’est le Sichuan ici quand même !!).
A Kunming, dans le Yunnan, la grande spécialité porte un nom rigolo : les Nouilles qui sautent le pont. Pourquoi ce nom ? La légende dit que le plat aurait été inventé par une chinoise qui l’apportait tous les jours à son mari qui s’était retiré sur une île pour y méditer. L’épouse dévouée traversait donc quotidiennement le pont avec son plat de nouilles (on parle du plat, pas du mari) pour nourrir son insulaire de conjoint. D’où le nom de nouilles qui « sautent » le pont. Bref ; comment se présente ce plat ? On nous apporte un grand bol de bouillon parfumé aux herbes, et, à part, toute une série de garnitures à plonger dedans (lamelles de viandes, de poisson, de légumes, des sauces et épices), un peu comme une fondue. Encore à part, les nouilles, à ajouter à tout ça. Ensuite, bonne pêche !
Autres dégustations : bœuf épicé (beaucoup beaucoup… !!) en lamelles avec des petits poivrons, et vermicelles au… foie gras (bon on n’a pas trouvé les morceaux de foie gras, mais c’était très bon quand même) ! Le 3e plat sur la photo, c’est le riz sucré au kaki et aux fruits confits… il est déjà la parce que… bein parce que pourquoi pas manger le dessert en même temps que le plat ?!
Les classiques
On a évidemment pas mal donné dans les classiques de la cuisine chinoise. Raviolis cuits à la vapeurs ou à l’huile, plats de « riz frit » avec diverses accompagnement, soupes de noodles à la viande (que l’on mange dans certaines régions au petit-déjeuner ; on vous avoue avoir eu un peu de mal sur ce coup là !)… Tout ça forme un peu l’alimentation de base, mais n’en est pas moins très bon !
Mention spéciale pour le riz gluant (traduit comme « porridge »), très onctueux avec de l’œuf, de la viande, de la coriandre…
Les desserts
Bon, les desserts, c’est pas le grand truc de la cuisine chinoise. Le repas s’arrête en général après le/les plats salés.
On trouve par contre dans les rues des petits stands de sucreries. Certaines ne sont pas géniales, comme les brochettes de riz trempé dans une espèce de sauce sucrée parfumée ; c’est plus bourratif qu’autre chose. On a bien aimé par contre les brochettes de fraises au sucre, style pommes d’amour de la fête foraine, mais en version fraise.
Mais le top du top, le must, la pâtisserie ultime, est un délicieux gâteaux cuisiné dans le quartier musulman de la ville de Xi’an, dans la province du Shaanxi. Ce sublimissime morceaux de paradis s’appelle le shi zi bing. C’est un gâteau à base de kaki, avec du sucre ou du miel (beaucoup), de l’eau de rose, des noix concassées. Il cuit dans un mélange d’huile et de miel. Résultat : un gâteau qui ne paye pas de mine d’extérieur, mais un véritable régal. Ultra fondant, plein de goût et de parfums… Incroyable ! Seul problème : c’est un gâteau qui n’est cuisiné qu’ici, à Xi’an ; on n’en a jamais retrouvé ailleurs en Chine…
Côté Boissons
Au niveau boisson, c’est pas génial. Côté vin, la Chine produit le Great Wall et le Changyu. Si on a vraiment de la chance on peut tomber sur une bouteille à peine passable, mais la plupart du temps c’est franchement mauvais. On n’avait jamais eu l’occasion de vider une bouteille dans l’évier après un verre… Et bah c’est chose faite en Chine. Quant aux vins d’importations, quand il y en a, à moins d’y mettre 50 euros la bouteille en supermarché, c’est pas mieux. On a vu plein de « vins français » étonnants : genre « Vin de Paris » avec un drapeau français et la Tour Eiffel sur l’étiquette… On n’a pas goûté !!
Pour les bières, c’est pas tellement mieux. La bière nationale, la célèbre Tsingtao, tous ceux qui l’ont goûtée savent que c’est juste de la flotte. Les autres bières chinoises, c’est pareil, hormis peut être la Dali, une bière du Yunnan, qui en cherchant bien à un vague goût de Corona, mais bon, en cherchant bien !
Sinon, sans surprise, les chinois boivent beaucoup de thé. Beaucoup de gens transportent leur thermos toute la journée. Dans le Sichuan, beaucoup se contentaient de boire de l’eau chaude… nature ! Ils étaient étonnés de notre étonnement : on boit bien de l’eau froide !
Quant au café, il est peu consommé, et il est hors de prix (facilement 3 à 4 euros la tasse), du coup on en est venus à « apprécier » le café soluble en poudre…
Et maintenant, on part à la découverte des cuisines d’Asie du sud-est qui nous promettent encore beaucoup de bonheur gustatif !
6 commentaires
Mike Burns
Vous avez bien tort sur les bières mais il faut chercher.
Il y a un tas de micro-brasseries à Beijing tel Arrow Factory et Great Leap
qui produisent des vrai bonne bières.
Shanghai aussi connait cette engouement pour des vrais bières.
Kikis
Salut, merci pour ces précisions !
Effectivement on parlait des bières les plus courantes qu’on trouve un peu partout.
C’est comme le vin, il n’est pas génial en Chine, mais en cherchant bien (et en y mettant le prix) on peut toujours trouver quelque chose !
Elo
La grande question : cela vaut-il le T10 ?!?!
valou
Et les fêtes sans champagne …. 😉
kat
ça me donne envie de retourner au resto « chinois »…
JM
Même après des fêtes, pendant lesquelles on a mangé non-stop, cet article donne envie ! (Mais moi j’ai mangé des huîtres et du foie gras avec du vrai vin ! Nahhhhhhh)