8 jours à St Pétersbourg et Moscou
Faire étape en Russie n’entrait pas dans nos plans initialement, mais quitte à prendre le Transsibérien, il nous a semblé qu’un petit détour à Saint Pétersbourg, puis un petit stop à Moscou, s’imposaient… en plein hiver, évidement ! Et on peut le dire : on ne regrette pas ce choix !
C’est d’abord à Saint Pétersbourg qu’on pose nos sacs à dos. On a trouvé la ville vraiment agréable. Les rues sont grandes et aérées, bordées d’immeubles de quelques étages en très bon état et assez colorés, des canaux sillonnent la ville et lui donnent un vrai charme.
Et puis bien sur, au fil des balades, on tombe sur de beaux monuments. Notre préféré, l’église répondant au charmant nom de « Sauveur sur le sang ». C’est coloré, ça part dans tous les sens, c’est parsemé de petits dômes. Ok, ça fait un peu Disneyland, mais quand même, on aime bien ! A l’intérieur, c’est peint de haut en bas, c’est très beau.
On aime moins le Palais d’Hiver, qui abrite le musée de l’Ermitage, qui est imposant, « majestueux » comme dit notre lonely planet, mais justement peut-être trop, c’est un peu « bling-bling » à notre goût. Il faut aimer le style impérial. D’extérieur ça se veut grandiose, et d’intérieur, c’est vraiment… vraiment trop doré !! Les Tsars ne se refusaient rien, heureusement que 1917 est passé par là !
Une de nos balades nous mène jusqu’au fort St Pierre et Paul, sur l’autre rive de la Neva. C’est une forteresse où finalement il n’y a pas grand chose à voir, hormis une bien surprenante découverte qu’on fait en allant chercher nos tickets de bateaux sur le ponton : on se retrouve face à tout un groupe de vieux Russes prenant un bain de soleil en maillot de bain par 0°c, faisant des pompes, admirant leurs corps bodybuildés ! On les regarde un moment, assez incrédules, puis on décide qu’on a mieux à faire et on part s’acheter des saucisses pendant qu’une horde de chinois les prennent en photo !
Côté ambiance, il y a beaucoup de monde, et à toute heure, surtout sur la rue principale (Nevsky Prospekt). Beaucoup de magasins ferment très tard (23h, minuit), voire fonctionnent 24h/24. On a eu l’occasion de rencontrer pas mal de monde en allant à une soirée dans un bar, organisée via le site de Couchsurfing. Une bonne soixantaine de personne a répondu à l’invitation : assemblée cosmopolite, on sympathise avec quelque Russes, dont un parle très bien français, un Salvadorien qui étudie ici depuis deux ans (tout le monde lui demande ce qui a bien pu le pousser à choisir d’émigrer en Russie, où il n’a aucune famille ni aucune attache : « c’est la Russie qui m’a choisi », se plait-il à répondre. Soit !), un Canadien qui alterne chaque année 7 mois de travail et 5 de voyage… Soirée sympa, quelques bonnes bières (et du moins bon vin !) : on a bien fait de venir !
Bonne ambiance aussi à notre Auberge de jeunesse, la Baby Lemonade Hostel, qu’on recommande ; backpackers des 4 coins du globe se côtoient dans la super pièce commune, et notre chambre double est chaleureuse et confortable (avec une verrière en guise de plafond, on peut voir les étoiles, du moins à travers les nuages ;-)) !
Après quelques jours, en route pour Moscou. On fait le trajet en train : 8h30 de route en « Koupe », c’est-à-dire en compartiment couchette de 4 personnes. Même pour seulement 8h30 et même en journée, une couchette c’est vraiment cool ! On ne voit pas le voyage passer : quelques séries, une petite sieste, et on papote avec notre voisine Russe Evgeniya, qui parle un peu anglais (un peu seulement mais on se débrouille avec notre lexique Franco-Russe, et surtout avec notre recueil de dessins « G’palémo » qui est vraiment hyper pratique : merci Jérôme !!!). Elle est sympa, elle trimbale avec elle un petit attelage étonnant composé d’un tout petit chien et d’un tout aussi petit chat (heureusement, très sages et très calmes). Un moment de flottement survient quand elle nous déclare qu’elle « aime beaucoup le Président Poutine », et que d’ailleurs son copain « travaille pour le gouvernement » ; on joue la prudence, on ne dit rien !!
A l’arrivée à Moscou, on prend le métro pour se rendre chez nos Couchsurfers – Galina et Dmitry – qui vivent à 20 minutes du centre historique. On met un peu de temps à pouvoir acheter nos tickets car on se fait doubler par tout plein de mamies qui ont décidé que les files d’attentes, ça n’est pas pour elles. Il a fallu faire barrage avec nos gros sacs pour pouvoir accéder enfin au guichet. Au premier abord le métro est un peu déroutant, car contrairement à celui de St Pétersbourg, les noms de station ne sont pas traduit en alphabet latin, ils sont indiqués seulement en cyrillique… Du coup, on se retrouve à chercher la station « Ismaelovskaya » sur ce type de plan…
Sinon le métro est quand même plus classe qu’à Paris…
On finit par trouver notre route en demandant notre chemin à quelqu’un qui parle anglais (c’est un peu moins facile à trouver qu’à St Pétersbourg – la suite nous révèlera qu’en Sibérie c’est encore une autre histoire…). On restera finalement chez Galina et Dmitry 4 jours, au lieu des 2 prévus. Ils sont supers sympa, et ne se contentent pas de nous offrir l’hébergement : on passe de longues soirées à discuter, ils nous accompagnent en balade le samedi (avec en plus leur pote Igor, qui parle un français impeccable), et on va voir ensemble le musée de l’aérospatiale de Moscou (reconstitution de Spoutniks grandeurs natures, statue à la gloire de Gagarin, c’est marrant). Echange de bons procédés : on leur indique les vins français à choisir au supermarché, ils nous rencardent sur les Vodka.
On leur a consacré un petit post dans la rubrique Couchsurfing de notre site .
En parlant de Vodka, désolé pour les clichés, mais on ne voit pas tellement les gens en boire. C’est vrai qu’en magasin, le rayon Vodka est imposant, mais finalement la consommation n’est pas tellement visible, que ce soit dans les bars, dans la rue (les gens qui picolent dans la rue c’est fini, nous indique-t-on), et quant à nos couchsurfers ils préfèrent le vin et le gin tonic à la Vodka, qu’ils ne boivent que dans les grandes occasions. Même dans le Transsibérien, contrairement à ce à quoi on s’attendait, personne ne picole (enfin… ou presque, mais on y reviendra).
Mais revenons à Moscou : durant notre séjour on visite, évidemment, la place Rouge, qu’on trouve assez impressionnante, avec d’un côté les murs du Kremlin, de l’autre l’imposant Musée d’Etat aux allures de château, et de l’autre la magnifique et bariolée Eglise « Basile le Bienheureux », qui à effectivement de quoi être bienheureux, vu le monument qui lui est consacré. A l’intérieur, murs joliment peints et bondieuseries (orthodoxes, mais bondieuseries quand même).
On visite aussi le Kremlin, vaste espace entouré de murailles où se mêlent les monuments historiques (avec en clou du spectacle le clocher d’Ivan le terrible) et les monuments gouvernementaux encore en activité (sénat, palais présidentiel…). Du coup, c’est très cadré, on marche là où il faut et sinon on est réprimandé par les flics (ce qui nous est bien sûr arrivé puisqu’on est vite partis à contresens ! Un bon coup de sifflet et on rentre sagement dans le rang).
Une curiosité de la visite : cette énorme cloche cassée, qui n’a jamais pu servir car elle est tombée lors de son installation. Commentaire de notre Csurfer Dmitry : « cette cloche, c’est comme la Russie : c’est grand, c’est lourd, mais ça ne sert à rien ! ».
Après ces longues marches, on décide de se reposer au Café Pouchkine. Déception : c’est tape à l’œil, c’est bourgeois et en plus on réalise, ignorants que nous étions, que l’endroit ne date que de 1999 et qu’il n’a rien d’historique du tout (en fait Gilbert Bécaud a purement et simplement inventé ce café dans sa chanson « Nathalie » en 1964, et après tout le monde le cherchait sans savoir que c’était une fiction. Comme il y avait un coup commercial à faire, quelqu’un a eu l’idée d’ouvrir ce café en 1999. Et devinez qui est venu chanter sa chanson pour l’inauguration…). Ça nous apprendra à aller avant et à réfléchir après !
On a aussi fait un peu de shopping. On trouve des poupées russes moins classiques que d’autres…
…et aussi des échiquiers un peu particuliers, très « guerre froide style » de plus ou moins bon goût ! Terminons ce post par quelques commentaires sur nos impressions quant aux gens qu’on a pu rencontrer. D’une façon générale, les Russes avec qui on a eu l’occasion de discuter sont plutôt sympas : un peu froids voire brusque au premier abord, mais vite chaleureux et conviviaux (impression qui se confirmera dans le Transsibérien). Il ne faut donc pas se formaliser. Par exemple, quand quelqu’un nous parle en Russe et qu’on ne comprend pas, en général la réaction de notre interlocuteur est de répéter exactement ce qu’il vient de dire, mais sur un ton plus ferme, voir presque énervé et encore plus rapidement. En fait il n’est pas énervé du tout, c’est juste sa façon d’essayer de se faire comprendre ; ça n’est pas forcément très efficace, mais ça n’est pas méchant. Et d’ailleurs quand on finit par comprendre, en général on a droit à un grand sourire « Spasiba » (Merci) et ça y’est, tout va bien !
Bilan de cette première semaine de voyage, donc : très positif !
La suite : le Transsibérien !
On a hâte de découvrir ce qu’est un voyage de 3 jours et 3 nuits en « Platzkart » de 54 personnes ! Un truc à savoir d’ailleurs : si, en ce qui nous concerne, le Transsibérien nous fait rêver, ça n’est pas vraiment le cas des Russes. Tout ceux à qui on en a parlé on eu la même réaction : est-il possible qu’un être normalement constitué puisse vraiment vouloir se taper 3 jours dans ce train pour le plaisir ?
On verra bien !
Infos pratiques
Une bonne adresse logement à St Petersbourg : Baby Lemonade Hostel, très bonne AJ, en plein centre, chambres doubles à partir de 100 roubles, dortoirs à partir de 35 roubles par personnes.
Train St Petersbourg – Moscou : 4h ou 8h30. Le billet avec un train lent coûte 2500 Roubles en couchette, beaucoup moins en place assise (mais il faut les acheter plusieurs jours à l’avance, elles filent vite !).
Le train se prend à la gare « Московский вокзал » (« Gare de Moscou »), à l’est du centre ville (accès en métro). A Moscou, on arrive à la gare Leningradsky.
Métro : très pratique, ticket environ 30 roubles. Plus simple d’utilisation à Saint Pétersbourg, car les noms des stations sont traduits en alphabet latin.
7 commentaires
Elo
Bon ba vive la vodka alors !!!! Ce message ne sert pas à grand chose, il signifie juste que j’ai enfin pris le temps de lire vos aventures 😉
ps : Joyeux Noël et des gros bisous
yoda
Super car en plus du plaisir d’avoir de vos nouvelles on voyage avec vous et decouvrons vos anecdotes très sympas.
JG
Merci pour ce reportage nous voyageons avec vous Bises
kat
c’est beau l’enthousiasme! la météo ne vs refroidit pas???
Sunshine
Hey! Contente de savoir que tout se passe bien et que vous vous êtes immergés dans la culture locale (je pense à la vodka tout particulièrement…je vous reconnais bien là!) !
Par contre juste une précision, un voyage de 3 jours et 3 nuits en « Platzkart » de 54 personnes, ça me fait pas trop rêver moi…ça doit être mon nom d’emprunt à consonance de l’est qui a déteint sur moi… M’enfin, peut-être que votre prochain post me fera changer d’avis!! Hâte de connaître la suite de vos aventures donc! Je vous embrasse très fort!
Laure
Amélie
Hey hey hey !
Nous avons ENFIN un premier aperçu de vos escapades 😉
Voila c’est tout ce que je voulais dire mis à part que si vous continuez à étaler votre bonheur ça va vite me saouler ! 😛
Ceci étant, vous avez vraiment l’air ultra heureux les kikis et comment ne pas l’être pour vous quand on vous lis, ça transpire l’enthousiasme, la joie, les pétillements dans le ventre, mais aussi et surtout l’émerveillement, qui lui se voit aussi sur vos visages !!!!
Éclatez vous de ouf les kikis !!!!!!
Des bisous !
Amélie
Kikis
Merci Amélie pour ce très gentil message ! 🙂
En effet l’émerveillement est de mise pour nous !
Gros bisous