Grèce (Crète) : Réthymnon et son arrière-pays
Réthymnon c’est la 3e ville de Crète en taille (30 000 habitants), assez loin derrière La Canée (Chania – 100 000 habitants) et Héraklion (160 000), et c’est à nos yeux la plus agréable des trois. Au niveau architectural le centre historique est vraiment très joli, au moins autant que celui de Chania. Il est composé de tout un réseau de ruelles piétonnes (la plupart sont de toute façon trop étroites pour les voitures), avec de belles façades anciennes et fleuries, et quelques beaux restes des époques vénitienne (la fontaine, la loggia même si malheureusement elle est en restauration lors de notre passage) et ottomane (le minaret de l’église – mosquée), on y déambule au hasard avec plaisir.
Le centre historique est en bord de mer et on y trouve le trio habituel en Crète : le port vénitien, son phare, et la forteresse qui protégeait la ville. Sans visiter la forteresse on en a fait le tour au pieds des remparts, c’est une balade rapide avec une belle vue sur la mer Egée. En bordure du port et donc en plein centre ville, on trouve même une petite plage de sable !
Comme Réthymnon est un peu éloigné de notre camp de base de Polémarchi, on a décidé de venir y passer un week-end histoire de ne pas se presser, ce qu’on n’a pas regretté car au-delà de la visite touristique l’ambiance de la ville est vraiment cool : dynamique, jeune et étudiante (le principal campus de l’Université de Crète est ici), avec en prime, des terrasses de café et tavernes partout, il y a un art de vivre bien visible. On en a donc profité pour faire la tournée des petits plaisirs : les baklavas traditionnels de chez Giorgios Chatziparasxos et ceux du café Mona Lisa, un petit gyros – pita pour le midi et le soir une série de mezze chez Bakalogatos, un restau en plein centre très vivant : autant d’adresses qu’on recommande sans hésiter !
On s’est en plus posés dans un hôtel très atypique, un ancien hammam du 17e siècle restauré et classé monument historique, la chambre dans laquelle on a dormi, avec ses airs de mille-et-une nuit, est sûrement l’une des plus étonnante où on ait séjourné (avec, en bonus, un petit hammam individuel dans la chambre) !
On est ensuite allé faire quelques visites dans les environs de Réthymnon, avec un premier stop à Margarites, un joli village perché avec ses ruelles piétonnes, ses minuscules églises et ses ateliers de potiers, très tranquille hors saison. Après un petit café au bar du coin où on est un peu les étrangers dans le saloon, on fait un petit tour du village (et quelques achats !) avant de reprendre la route.
De là, on est à 15 minutes de route du monastère d’Arkadi, un imposant monastère fortifié dans un superbe cadre montagneux, en bordure des gorges d’Arkadi. Le site est plein de charme et est très important dans l’histoire grecque : en 1866 il a été le lieu de combats très durs entre les l’armée ottomane et des indépendantistes crétois, qui, une fois vaincus, ont préféré se faire sauter avec la poudrière du monastère plutôt que de se rendre… L’épisode est resté dans les mémoires.
Après s’être baladés une petite heure dans le monastère d’Arkadi, on reprend la route en direction de la vallée d’Amari, une très belle vallée bien dessinée entre deux barrières rocheuses, recouvertes d’oliviers et dominée par la silhouette du mont Psiloritis, le plus haut sommet de Crète (qui dans la mythologie grecque correspond au mont Ida, où est censé être né Zeus, rien que ça). D’un bout à l’autre les paysages sont magnifiques et on conseille vraiment de passer par là en chemin vers la côte sud.
La vallée commence au niveau du village de Thronos, où on s’arrête pour visiter la toute petite église du 11e siècle, qui conserve des restes de mosaïques et de fresques murales (elle était fermée en arrivant mais le voisin a la clé et est tout de suite venu nous ouvrir en nous voyant !), et pour profiter d’un premier point de vue sur la vallée, avec le village de Kalogéro en face et le mont Psiloritis en arrière-plan, avec son sommet dans les nuages.
Notre arrêt suivant est pour le village de Moni Asomaton, pour jeter un œil à son monastère en ruine avec sa petite église bien restaurée, puis à son « olivier monumental » : l’expression est un peu exagérée, mais enfin c’est un très vieil olivier (plus de 2000 ans !), étonnant surtout pour sa forme toute tordue et pleine de nœuds.
Entre les villages, le paysage de la vallée est grandiose d’un bout à l’autre, mais c’est clairement sa partie sud qu’on a préférée : au niveau du village de Fourfouras on passe juste au pied du Psiloritis qui nous domine de toute sa hauteur avec ses falaises raides et son sommet arrondi pelé qui commence à se couvrir de neige, puis à partir des villages de Kouroutes, et de Nithafri on a les points de vues les plus dégagés, sur ce Psiloritis mais aussi de l’autre côté de la vallée sur le sommet du Kedros avec sa belle forme conique. Résultat, on passe notre temps à s’arrêter pour admirer le paysage et refaire des photos, on peut dire qu’on aura pris notre temps !
On sort ensuite d’un coup de la vallée quand on atteint la côte sud, et on est surpris de passer aussi rapidement des montagnes à la mer. On est au niveau du village d’Agia Galini qui sera un autre camp de base pour explorer un bout de côte sud : on en parle dans cet autre post !
Un commentaire
Cath
Ces magnifiques photos me donnent vraiment envie de (re)tourner en Crête