Grèce (Crète) : L’ouest de l’île, de La Canée à Elafonissi
Pour nos deux mois de télétravail en Crête, on s’est choisi comme camp de base principal le petit village de Polémarchi, dans le nord-ouest de l’île, un peu en retrait de la côte au niveau du village de Tavronitis. En fait c’est en fonction du logement qu’on s’est décidés : le studio (Panselinos) qu’on a trouvé dans une maison isolée perchée en haut d’une colline avec une vue imprenable sur les étendues d’oliviers et sur la mer, nous a tapé dans l’œil et nous a convaincus de nous installer dans un coin moins central que prévu ! Il faut dire que l’appart’ coche toute les cases pour cette saison intermédiaire : une grande terrasse pour traîner au soleil dans la journée en admirant le paysage (d’un côté vers la presqu’île de Rodopos, de l’autre vers la ville de La Canée au loin), une cheminée pour les soirées au coin du feu, on était équipés pour toutes les ambiances ! (Par contre petits détails pratiques, une voiture pour circuler et une connexion 5G pour bosser, vu la qualité du wifi, sont indispensables).
A Polémarchi même il ne se passe pas grand-chose, mais on a quand même pris nos habitudes à la taverne du village que Marcella et ses parents venaient tout juste d’ouvrir, et puis on a aussi pu assister à la cueillette des olives puisqu’on était en pleine saison, l’occasion de s’initier au métier de cueilleur (et de goûter l’huile pressée du jour) !
Et puis à partir de ce camp de base, on a pu profiter de nos week-ends pour rayonner dans tout l’ouest de la Crête où il y a beaucoup à voir : on vous propose un petit résumé de ces découvertes dans ce post !
La presqu’île de Gramvoussa
C’est la presqu’île à l’ouest de celle de Rodopos, avec entre les deux le joli golfe de Kissamos. Commençons par un point très important : à l’entrée de la presqu’île dans le hameau de Kaliviani on conseille vraiment (vraiment !) de venir manger au restaurant Gramvoussa, un grand restau dans un cadre naturel génial et avec une carte originale, on y mange très très bien c’est un immanquable de la région (bref, il fallait qu’on le signale et comme on essaye d’avoir le sens des priorités on commence par là !).
Mais on ne vient pas à Gramvoussa que pour manger (promis !), on vient surtout pour découvrir la presqu’ile, et en particulier le clou du spectacle, la plage de Balos. Pour y aller il faut rouler pendant 8 kilomètres sur une piste qui, malgré les discours alarmistes qu’on peut entendre en Crète (surtout chez les loueurs de voitures), est tout à fait praticable. C’est une piste de terre et de pierres où bien sûr on roule lentement, mais en conduisant à 15-20 kilomètres heures, même avec notre petite voiture ça passe très bien ! Le trajet n’est pas vraiment agréable vu le terrain, mais par contre il est très beau : la piste grimpe dans la rocaille et la vue sur le golfe de Kissamos est très chouette.
On laisse la voiture et on descend à pied de l’autre côté de la presqu’île, sur un sentier – escalier en pierre aménagé, pendant une vingtaine de minutes. On a très vite un très superbe panorama plongeant sur le lagon turquoise de Balos, son ilot rocailleux et ses bancs de sable. L’endroit est magnifique, et tellement paisible en cette saison, avec à peine une vingtaine de visiteurs, pas de bateau, pas de transat, rien pour gâcher l’ambiance.
En bas certains ont le courage de se baigner, pour nous le programme c’est balade sur la plage au pied des falaises, sur le banc de sable (qui par endroit prend des teintes rosées) puis de l’autre côté du petit canal qu’on traverse avec de l’eau à mi-cuisse, et pique-nique sous un beau soleil. Un peu plus loin, on peut voir les restes d’une forteresse vénitienne perchée en haut de l’îlot Iméri Gramvoussa, au nord du lagon. Jusqu’au début du 19e Siècle, c’était un repère de pirates !
La plage de Phalassarna
Juste en dessous de la presqu’île de Gramvoussa, on a été jeter un œil à la plage de Phalassarna. C’est l’une des belles plages de la côte ouest (en fait une succession de plages et criques), en contre-bas de collines assez raides et dans un environnement qui reste préservé, avec des constructions éparpillées dans la pente face à la mer. L’arrivée donne des supers points de vue depuis les hauteurs, et l’orientation est plein ouest, donc c’est un très bon spot pour les couchers de soleil. C’est apparemment bondé en été, par contre en novembre, c’est plus que tranquille, on n’a pas eu de mal à trouver un coin où poser nos serviettes !
La route de la côte ouest jusqu’à Elafonissi
Mais le plus intéressant est de continuer la route vers le sud en longeant la côte. On traverse une région isolée, entre mer et montagnes avec des falaises abruptes, des cultures en terrasse dans les vallées, une succession de criques et quelques villages perdus (Snifari, Livadia), l’environnement est impressionnant.
C’est calme, très calme même et fin novembre on a eu du mal à trouver un endroit où manger, vu que toutes les tavernes étaient fermées. On a commencé se dire qu’on ne mangerait pas de la journée (et là ça craint car Célia devient de très mauvaise humeur quand elle a faim !!), mais on a été sauvés par une mini supérette au niveau du monastère de Chrysoskalitissa, joliment perché sur un promontoire rocheux en bord de mer. Le monastère aussi était fermé d’ailleurs (visites entre 10h et 13h puis de 17h à 18h, c’est quoi ces horaires ?!), mais on a pu se balader autour et au niveau de sa crique aux eaux translucides.
Mais le top du top c’est la plage d’Elafonissi, qui est un peu l’équivalent de Balos mais à l’extrême sud-ouest de l’île. On a entendu partout que c’est un enfer en été (bondé, avec bouchons pour accéder et alignement de transats sur le sable) et ça nous avait un peu fait hésiter à venir, mais là c’est quasi désert, il y a à peine quelques personnes et on a donc quasiment pour nous tous seuls cet endroit sublime : un lagon turquoise, du sable qui prend des teintes rosées par endroit (pas autant que sur les cartes postales retouchées, mais bien visible quand même, surtout en fin de journée quand le soleil se fait plus doux), et un banc de sable pour rejoindre la quasi presqu’île face à la plage. On ne passe pas à sec, il faut se mouiller un peu sur quelques dizaines de mètres avec de l’eau au niveau de la taille, mais la traversée vaut le coup (il y a plus de sable rose de l’autre côté) et nous a permis de constater que même à cette époque de l’année l’eau n’est pas si froide, largement de quoi finir par se baigner ! Bref, on ne regrette pas du tout d’avoir fait le déplacement !
Après cette belle découverte, pour le retour on décide de changer de route et de passer par l’intérieur des terres, ce qui permet de voir les impressionnantes gorges de Topolia.
La Canée (Chania)
Après toutes ces plages et presqu’îles, direction la ville, en l’occurrence celle de La Canée (Chania), à 30 minutes de voiture vers l’est depuis notre camp de base de Polémarchi. C’est vraiment une très jolie ville, bien plus belle qu’Héraklion, où on est souvent allés se balader.
On a beaucoup aimé son port vénitien avec son joli phare au bout de la longue jetée, la mosquée des janissaires au bord de l’eau et les belles façades des maisons qui le bordent.
En bordure du port, on est entré dans les anciens docks vénitiens pour y voir une réplique d’une embarcation de l’époque minoenne (antiquité) à taille réelle, réalisée sur la base d’une étude historique très sérieuse et qui a réussi, pour son voyage test, à rejoindre Athènes !
Au-delà du port, ce qui fait le charme de la ville c’est son réseau de ruelles adorables, à travers les quartiers historiques de Topanas, Kastelli (en surplomb du port) et Splanzia, où on aime bien flâner au hasard. La ville est touristique (beaucoup de bars, restaus et boutiques d’artisanat et souvenirs), mais malgré tout elle ne nous a pas semblée trop dénaturée ; en tout cas en octobre-novembre, c’est vivable.
Au détour d’une rue, on tombe sur la cathédrale orthodoxe où encore sur l’église Agios Nikolaos avec son campanile – minaret, souvenir de l’époque ottomane.
Et puis un peu à l’écart de la vieille ville, on a beaucoup aimé la visite du musée archéologique de Chania. Pas de pièces majeures comme à Héraklion, mais un ensemble intéressant des époques minoennes et grecques, bien mises en valeur dans un bâtiment moderne face à la mer.
Enfin on est allé faire un tour sur la presqu’île qui se trouve derrière La Canée, celle d’Akrotiri, à la découverte de ses monastères. Au-delà de l’aéroport on est en pleine campagne au milieu des oliviers et en terrain aride et rocailleux. On arrive d’abord au monastère d’Agia Triada, massif et dans les tons ocres, qu’on a eu la chance de visiter absolument seuls.
Le deuxième, celui de Gouverneto, est au bout d’une route qui passe dans des mini gorges et qui en soit vaut le détour. Il y a comme une impression de bout du monde en découvrant ce monastère fortifié isolé sur sa terre rouge, avec ses quatre tours carrés et plein de charme. La visite est rapide par contre, on accède uniquement à la petite cour et à l’église au milieu.
Et voilà pour nos découvertes dans l’ouest de la Crète ! Vous voulez en voir plus sur cette belle île ? On vous propose nos posts consacrés à Rethymnon et sa région, à la rando des gorges de Samaria, à la côte Sud d’Agia Galini à Zaros ou encore à l’extrême est vers Kato Zakros !