Afrique du Sud

Afrique du Sud : la région du Drakensberg

Après une nuit à Bloemfontein, qui nous a servi de ville étape en provenance du Mountain Zebra National Parc, on met le cap à l’est à travers la province de l’Etat libre en direction de celle du KwaZulu Natal.

Après une longue traversée des plaines on prend de l’altitude, le climat et la végétation s’en ressentent : l’environnement est plus vert avec de grands pâturages, parsemés de plots rocheux type table mountain, et des chaînes de montagnes impressionnantes en arrière-plan (qui délimitent la frontière avec le Lesotho). La route passe par le lac de Sterkfontein puis le col de Oliviershoek, et nous voilà dans le Drakensberg. Au-delà du paysage, sur le plan culturel le changement est évident aussi : on croise des bergers enveloppés dans leurs couvertures brodées, et les premiers rondavels (les cases rondes traditionnelles), on est désormais en pays zoulou ! On aura l’occasion de constater qu’on aime bien plus l’ambiance de cette région que celle du cap oriental ou du Karoo ; c’est d’ailleurs ici qu’on prendra nos premiers auto-stoppeurs et qu’on aura l’occasion de discuter un peu avec les gens et d’apprendre quelques mots de zoulou (succès garanti à chaque « Sawubona » !)

Au total on a passé deux grosses semaines dans le Drakensberg, avec trois étapes dans ses parties nord (le Royal natal national parc au niveau de l’amphithéâtre), centre (dans le Giant’s Castle national parc) et sud (vers Underberg et le Sani pass) : on vous explique tout ça dans ce post !

Le Drakensberg nord : le Royal Natal national parc et l’amphithéâtre

On se pose d’abord aux portes du parc Royal Natal dans un chouette hôtel isolé, qui propose des chalets installés au fond d’un grand cirque montagneux, Sungubala pass. Le décor est superbe et déjà au départ de notre chalet il y a plusieurs possibilités de courtes balades, en particulier le sentier Yellowood qui permet de prendre un peu de hauteur : on grimpe dans la végétation jusqu’en haut d’une crête au-dessus d’une petite cascade, pour une belle vue d’ensemble (4,5 km, 1h30 – le balisage qui dit 3h est très exagéré).

Babouin en promenade dans l’hôtel

Mais évidemment le top c’est les randos à l’intérieur même du Royal Natal national parc, avec en toile de fond le magnifique amphithéâtre, cette impressionnante muraille de roche de 5 kilomètres de long et de 1200 mètres de hauteur, dominé par le Sentinel peak et d’où tombent les chutes Tugela, pour un saut dans le vide de plus de 940 mètres.

Vue d’ensemble sur l’amphitéâtre

La météo trop aléatoire ne nous a pas permis de nous lancer sur les sentiers qui mènent en haut de l’amphithéâtre (la rando « des échelles » via Sentinel Peak), et on s’est rabattus sur la rando des gorges de Tugela, aux pieds de l’amphithéâtre. L’entrée du parc (140 rands ou wildcard) se trouve au niveau du village de Bonjaneni, et le départ de la rando se fait au niveau du campement de Thendele. C’est une belle marche le long de la rivière Tugela puis à travers ses gorges, en direction du pied des chutes, 7,5 km plus loin (donc 15 km AR au total, et d+ 400 mètres, total 4h15). Le sentier passe en surplomb de la rivière à travers les herbes hautes puis des passages de forêt, et monte progressivement. Dès le départ, on a une superbe vue d’ensemble sur l’amphithéâtre et les chutes, puis sur la vallée. Il n’y a pas de difficulté particulière mais on a dû s’arrêter 1 km avant le pied des chutes car avec les pluies des jours précédents on ne pouvait pas traverser la rivière. Il nous manque donc la dernière partie, mais la balade vaut quand même largement le déplacement.

Giant’s Castle Valley

Après avoir passé quelques jours dans le nord, on descend un peu pour se poser dans le centre du Drakensberg, dans la Giant’s Castle Valley où on trouve encore un beau parc national, le Giant’s Castle National parc, du nom du sommet qui domine la région.

Pour atteindre le parc on remonte toute la vallée en passant par plusieurs villages zoulous traditionnels. C’est une zone rurale, avec des chèvres sur la route, beaucoup de gens qui vont été viennent, on assiste d’ailleurs au ramassage scolaire avec des dizaines d’enfants entassés dans des pick-up, et on a le temps d’observer l’activité autour de nous vu que l’état de la route ne permet pas de rouler bien vite (ça passe avec une voiture classique, mais en étant prudent, il y a des trous partout) !

On atteint enfin le parc du Giant’s Castle, qui englobe tout un espace de vallées et collines herbeuses parsemées de ruisseaux et petites cascades, et surplombées par un nouveau mur rocheux qui s’étend sur des kilomètres, avec plusieurs pics à plus de 3000 mètres dont le Giant’s Castle lui-même mais aussi plusieurs autres.

Le camp est incroyablement situé : on est au cœur de la vallée dans un repli de la montagne et face aux sommets, dans un isolement total, on y a passé 4 jours très agréables entre marches et moments au coin du feu (il ne fait pas chaud ici) ! Les chalets de l’ EKZN Wildlife (les parcs nationaux du Kwazulu) sont vraiment cool, un peu vieillots mais confortables avec terrasse, coin salon et poêle à bois, et puis l’avantage de l’endroit c’est son calme absolu : en fait il y a clairement plus de babouins que de voisins, il faut d’ailleurs être vigilant car ils ont tendance à s’incruster, on s’est même fait piquer un ananas dans notre cuisine par un gros babouin qui n’a eu aucun problème à ouvrir la porte coulissante et à aller se servir, alors qu’on était dans le chalet !

Le voleur d’ananas…

Tout un tas de sentiers de rando sillonnent le parc au départ du campement. On s’est d’abord lancés sur la Bergview Walk, un petit sentier en boucle qui monte à flanc de colline et offre une vue grandiose sur le mur montagneux de l’autre côté de la vallée. La boucle se fait tranquillement en 2h, il y en a pour 6 kilomètres avec un dénivelé léger, on a décidé de la prolonger un peu en descendant le long de la rivière en rentrant vers le camp pour changer de perspective.

Le lendemain, on s’attaque à la World’s view walk, un aller-retour de 2 x 5,5 km (3h15), au départ de l’aire de pique-nique du camp. On descend vers la rivière qu’on traverse sur une petite passerelle en bois puis on monte doucement sur le versant opposé, jusqu’à atteindre une sorte de plateau surplombé par une petite butte. De là, on a une vue à 360 degrés sur les montagnes (assez prises dans les nuages pour nous), les deux vallées de part et d’autre du plateau et les multiples ruisseaux. C’est vraiment un super spot, on s’y est d’ailleurs posés une bonne heure avec le petit-dej avant de redescendre, totalement seuls hormis quelques babouins de passage (mais très pacifiques) et des papillons.

Là-dessus la pluie arrive et on retrouve avec plaisir notre chalet et son feu de cheminée ! Dans tout ça nos 4 jours dans le Giant Castle passent très vite. Seule petite déception, la grotte avec les peintures rupestres est fermée à cause de risques d’effondrement, depuis un an déjà, et il n’y a pas trop d’informations sur une date de réouverture.

Underberg et le sani pass

Pour notre dernière étape dans le Drakensberg, on se pose dans sa partie Sud à Underberg, dans un bnb en bordure du village qui s’avère être un super spot en pleine campagne face aux collines et aux montagnes, avec par temps clair une vue dégagée sur le haut hodgson’s peak et le sani pass. Même si autour de nous les champs sont clôturés, il y a quand même de la wildlife, comme cette antilope venue se poser juste devant nous. Et puis dans le champ d’à côté au milieu des vaches (c’est moins glamour), il y a un zèbre venu on ne sait d’où qui s’est installé et qui vit désormais avec le troupeau. Sait-il qu’il est un zèbre ? La question reste entière.

Avez-vous repéré l’intrus ?

En fin de semaine on profite d’une belle journée pour grimper au Sani pass. Pour cette excursion on est parti avec une agence (celle du Sani Lodge Backpackers, situé à proximité de l’entrée du parc) car un 4×4 est impératif : ce n’est pas une blague, on a pu le constater il est impossible de passer avec une voiture classique sur cette piste défoncée et ultra-raide. Les départs se font en véhicules pour 9 personnes avec un guide, et on a eu de la chance on s’est retrouvés juste tous les deux avec un super guide, intéressant et qui a pris tout son temps. 

On entre dans la vallée Imkhomazana en suivant une bonne route jusqu’au poste frontière sud-africain. Car oui, on va sortir du pays pour une brève incursion au Lesotho, ce petit pays d’altitude enclavé au cœur de l’Afrique du Sud ! Le Sani pass est le seul point de passage entre les deux pays via les montagnes escarpées du Drakensberg (sinon il faut passer bien plus à l’ouest), à 2873 mètres d’altitude. La piste difficile qui y mène est peu fréquentée, on y croise quelques 4×4 de tourisme ou de services de taxis collectifs qui relient les deux pays.

Un coup de tampon sur le passeport, et on attaque les choses sérieuses. On commence la montée sur un rythme lent en admirant le paysage, les plantes et quelques antilopes, et en faisant de nombreux arrêts pour apprécier les points de vue.

La partie finale avec la piste en zig-zag est impressionnante (on prend plus de 350 mètres d’altitude sur le dernier kilomètres) et la vue est imprenable sur la vallée.

En haut c’est le poste frontière du Lesotho, pour un autre coup de tampon avant de continuer. De ce côté de la frontière c’est un autre monde, on est sur un immense plateau traversé par une route étonnement bonne (la « chinese road »), et déserte. On croise des bergers basotho enroulés dans leurs couvertures traditionnelles et équipés de leur bâton, surveillant leurs moutons merino. Certain sont à cheval ou à dos d’âne, la plupart à pied et semblent parfois surgir de nulle part. De-ci de-là, on passe au niveau de hameaux de rondavels en pierre et toit de chaume.

On fait un arrêt dans l’un de ces hameaux pour le repas chez une habitante (haricots et pain fait maison), avant de prendre la direction de la black mountain (Kotisephola) pour admirer le paysage du haut de ses 3240 mètres.

Déjeuner dans un rondavel d’une habitante de la communauté Basotho

Berger au loin gardant son troupeau

C’est ensuite déjà l’heure du retour après ce tout petit aperçu du Lesotho. Il reste à refranchir le Sani pass et à redescendre, sous l’orage et avec des petits torrents qui se sont formés et coupent la piste par endroit pour le frisson supplémentaire !

Notre guide qui maîtrise très bien son véhicule, nous dit quand même … Soyez prêt à sortir rapidement du véhicule si je vous le dit !

On vous rassure, tout s’est très bien passé ! Même pas peur !

Et voilà pour notre découverte du Drakensberg ! On quitte ensuite les montagnes pour un changement total d’ambiance : direction Sainte Lucie sur la côte de l’océan Indien !

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