Afrique du Sud : la région du Karoo autour du Karoo National Parc et d’Oudtshoorn
Après notre mois consacré à la découverte de Cape Town et sa péninsule, on prend la direction du Karoo, avec comme point de chute la ville de Beaufort West, dans le Great Karoo. En sortant du Cap, l’orientation est facile : c’est tout droit via la N1 sur 400 kilomètres ! On traverse les montagnes au niveau de Paarl avec un groupe de babouins sur l’autoroute, puis de grandes vallées recouvertes de vigne, avant d’entrer dans une zone plus aride, semi-désertique avec rocaille et broussailles.




Pas grand-chose à dire de la ville de Beaufort West, qui n’est qu’un désolant assemblage de lotissements délabrés en bordure de la N1. Mais alors qu’est-ce qu’on fait là ?! On vient se poser à proximité du Karoo national parc, dont l’entrée est juste à côté. Pour notre tout premier parc national en Afrique du Sud (et en Afrique tout court d’ailleurs), on va donc commencer par un petit parc, peu fréquenté, où on ne trouve pas les Big 5 mais où il y a toutes sortes d’antilopes, dans un environnement aride et montagneux qui nous a attiré.
On s’enterre dans un bnb pour la semaine de travail puis on se précipite dans le parc, pour deux jours et deux nuits.
Le parc national du Karoo
Sitôt passées les portes, déjà sur les 6 km qui mènent au campement la fête commence, on repère plusieurs groupes d’animaux (springboks, autruches, un babouin…), les choses s’annoncent bien ! On s’installe au rest camp, dans un chalet avec terrasse face à la plaine et aux belles montagnes en forme de plots rocheux (avec un vague côté Monument valley). Le calme est total, les animaux passent par moment juste devant (de l’autre côté de la clôture électrifiée quand même, il y a des lions !) : comme ce groupe de koudous dès le premier soir, ou de Red Hartebeest (Bubale) au petit-dej (depuis la terrasse du restau qui est juste face à un point d’eau). C’est déjà le kiff de rester posés là à admirer le paysage et à guetter le passage des animaux.






Mais évidemment on ne reste pas plantés au campement et sort explorer les alentours à la recherche des petites bêtes. On commence dès le premier soir par une night drive organisée par le parc (sortie dans une sorte de jeep surélevée en petits groupes avec des rangers, qui ont l’œil et qui peuvent aller dans différents coins du parc). On part à 19h30 au coucher de soleil et on poursuit de nuit sous les étoiles. Pendant deux heures on a parcouru le bush à la recherche des animaux, notre petit groupe seul dans la nature silencieuse, c’est une expérience très zen, qui nous a permis de voir plusieurs sortes d’animaux, on a passé un super moment (mais pour les photos c’est pas l’idéal)


Mais c’est le lendemain que les choses sérieuses commencent vraiment. On part avec notre polo de safari sur les routes du parc : on peut faire un grand tour de 45 km sur une bonne piste, le Potlekkertjie loop, c’est un parcours qui peut se faire en autonomie et avec tout véhicule.
Et on doit dire qu’on s’est découvert une passion pour ce type de drive d’observations des animaux : ici l’expression consacrée est « game drive » parce que c’est un vrai jeu d’aller à la rencontre des petites bêtes, et en ce qui nous concerne on s’est vraiment pris au jeu, on a d’ailleurs mis 4h30 à boucler la boucle au lieu des 2h45 annoncées, tellement on a pris notre temps d’un bout à l’autre ! On reste parfois quelques temps sans voir aucun animal, parfois on en distingue de loin, mais à tout moment et surtout quand on s’y attend le moins, on tombe nez à nez avec telle ou telle bestiole au milieu de la piste : rien n’est acquis et chaque rencontre est une belle surprise.
La boucle du Potlekkertjie loop nous fait d’abord traverser une plaine désertique, où on repère rapidement des springboks (la gazelle emblème de l’Afrique du Sud, symbole de l’équipe de rugby) en solo puis en groupe, dont certains de très près, puis un trio de koudous qui traversent devant nous (on adore les koudous avec leur tête un peu ahurie ! C’est une variété d’antilope brune avec des fines lignes blanches et des grandes oreilles marrantes, qui peut sauter jusqu’à 3 mètres de haut, on le trouve souvent en train de manger dans les buissons haut), ou encore deux black eagles.



La piste passe ensuite entre les montagnes, on y spot rapidement un groupe de Gembocks (oryx gazelle) assez balèzes avec de grandes cornes toutes droites, qui grimpent à flanc de montagne comme des bouquetins (mais on en voit aussi beaucoup dans les plaines) et des babouins dans la végétation du lit de la rivière.


Au-delà de l’aire de pique-nique (entièrement sous clôture électrique, avec à l’intérieur tables et barbecue, les équipements des parcs ça ne rigole pas et en Afrique du Sud le barbecue – appelé braï ici – c’est sacré), la piste prend un peu d’altitude. Il y a moins d’animaux mais les paysages compensent. On fait d’ailleurs un arrêt à un point de vue autorisé, le viewpoint de Doornhoek : il n’est pas grillagé donc on va supposer que les lions ne viennent pas trop dans le coin ?!



On atteint ensuite un plateau moins aride sur lequel on roule pendant plusieurs kilomètres. C’est la meilleure partie de la boucle à nos yeux, il y a beaucoup d’animaux, parfois mélangés : des gembocks, quelques springbocks, des red hartebeest qui gambadent, plein de babouins qui font les caïds au milieu, des groupes d’autruches qui ont l’air de n’avoir pas tout compris à la vie, et puis surtout des zèbres des montagnes ! Ceux qu’on attendait avec impatience et qu’on n’avait pas encore vus ! On en repère d’abord de loin puis beaucoup d’autres juste devant nous, ils nous regardent avec un air curieux avant de s’éloigner tranquillement.





La piste passe ensuite au niveau d’un deuxième point de vue avec sortie de voiture autorisée, au-dessus d’un petit canyon, avant de replonger vers la plaine à proximité du camp.


On rentre ultra enthousiastes de cette virée incroyable. La suite de la journée : un tour à la piscine (oui il y a une piscine dans les campements des parcs nationaux), toujours avec vue sur les environs et passage d’un groupe de zèbres pendant notre baignade, puis soirée braï (il faut bien respecter les traditions sud-africaines), dans le calme total du parc et sous un grand ciel étoilé : bref, le paradis !

Le lendemain c’est le départ, mais on prend le temps d’une dernière boucle, celle de Lammertjiesleegte (10km), entre le camp et la sortie. Et on est bien contents car on a droit à un vrai comité de départ, entre cette boucle et la route de la sortie on revoit tous les animaux déjà rencontrés, toute la compagnie est présente et nous offre un défilé ! Allez, on ne résiste pas à l’envie de remettre quelques photos pour le plaisir.



Direction le petit Karoo via les montagnes du Swartberg
On quitte le parc et on met le cap plein sud en direction de la ville d’Oudtshoorn, qui se trouve à deux bonnes heures de route. Pour la direction, c’est toujours tout droit sur la N12, mais par contre ça ne sera pas toujours tout plat : car après une heure à travers les plaines désertiques, la route grimpe à travers le massif du Swartberg, cette chaîne de montagnes colorées qui sépare le Great Karoo (au nord) du Little Karoo, au sud. On traverse une très jolie gorge entre Klaarstroom et De Rust, la route est superbe et on fait une belle halte au niveau de l’aire de pique-nique de Meiringspoort. Quand on ressort des montagnes de l’autre côté, le paysage a complètement changé : on entre dans une vaste plaine toute verte et couverte de cultures.



Oudtshoorn et ses fermes d’autruches
Pour couper la route vers Knysna, notre prochaine étape sur la Garden Road, on fait étape une nuit à Oudtshoorn, dont on n’arrive toujours pas à prononcer le nom. La ville est moche et triste, quelques grandes artères où on ne circule qu’en voiture, difficile de la départager de Beaufort West, rien de folichon à signaler.
On en profite pour aller visiter la curiosité du coin, c’est-à-dire l’une des grandes fermes d’élevage d’autruches ouvertes au public. On choisit un peu par hasard la Safari Ostrich Farm : c’est la grosse machine, départ des visites guidées toutes les heures, avec une première partie en véhicule pour traverser les champs où se baladent les autruches (l’attraction c’est de leur filer à manger des graines dans un pot, les autruches se précipitent), puis une deuxième partie à pied. Ca ne vaut pas une observation des autruches en liberté dans les parcs, mais la visite est quand même plutôt intéressante et instructive.
L’anecdote qui nous a amusés, c’est qu’une autruche a si peu de mémoire (son cerveau fait la taille d’une noix), que quand elle court pour échapper à un prédateur, elle court souvent assez vite pour le distancer, mais rapidement elle oublie pourquoi elle court, du coup elle s’arrête, et couic l’autruche. La nature est cruelle….




Bref, sur ce on a oublié ce qu’on voulait écrire après, alors c’est la fin de ce post !

Infos Pratiques |
Karoo National parc : entrée 293 rands par jour (visiteurs internationaux) ou wild card. Sur place petite épicerie et restaurant basique. Hébergement dans le parc (Sanpark) : emplacement camping 413 rand, chalet 1764 rands Beaufort ouest : Le lien bnb est ici. Un appart avec jardin qui fait l’affaire. Mais à choisir se placer dans le parc est vraiment mieux Guesthouse à Oudtshoorn : on a dormi à Karoo Soul, une petite guesthouse avec du charme dans une jolie maison en bois, avec petite piscine. Par contre c’est mal isolé et on est tombés sur un groupe bruyant, dommage. Chambre double avec sdb partagée : 35 euros. |
2 commentaires
Kat
Vos photos sont incroyables
Nous, on a vu des mouettes mardi à Courseulles
Annick
Trop bien ce voyage dans les parcs magnifiques photos