Grèce (Crête) : l’est de l’île, autour de Kato Zakros
Pour terminer nos deux mois en Crête, on décide de passer d’un bout à l’autre de l’île : on quitte Polémarchi, au nord-ouest, pour aller à l’extrême est, dans le village de Kato Zakros : 5h30 de route, on ne peut pas vraiment faire plus éloigné !
La route en elle-même, tout le long de la côte nord, est déjà belle : après être repassés au niveau d’Héraklion, on atteint la petite ville d’Agio Nikolaos, où on fait un arrêt pour manger un gyros les pieds dans le sable face à une jolie baie. Ensuite la route prend de la hauteur, avec des montagnes à ras de la mer et des villages blancs perchés. C’est un beau trajet qui passe tout seul.
On atteint le village de Zakros après avoir suivi une route sinueuse dans les montagnes, puis on descend vers le hameau de Kato Zakros. L’arrivée, qui donne l’impression de plonger vers la mer, est superbe, et on découvre ce village aux airs de bout du monde, dans une zone aride et rocailleuse en retrait d’une crique encaissée, juste à côté de la sortie de la vallée des morts.
On se pose pour une semaine dans une maison sur les hauteurs avec une belle vue sur la baie. Le village, de toute façon pas bien grand, est quasi désert en ce début décembre, il reste quelques habitants et une micro taverne ouverte : le calme est total, on entend juste le bruit des vagues pourtant assez éloignées, c’est sûr qu’on n’est pas dérangés par les voisins !
Notre première balade consiste à explorer le bord de mer au niveau du village lui-même. On se promène sur la plage de sable et de galets bordée d’oliviers, puis vers les falaises. On est loin du cliché des plages paradisiaques, ici l’environnement est plutôt sauvage, avec la plaine jaunies et la roche en arrière-plan.
On s’attaque ensuite à la vallée des morts, cette vallée qui débouche au niveau du village. Elle doit son nom aux tombeaux antiques qui ont été retrouvés dans les parois, et c’est l’occasion d’une petite rando facile. Plutôt que de remonter vers Zakros pour faire une marche en aller-simple le long des gorges, on décide de faire une boucle depuis Kato Zakros : dans ce cas c’est un circuit de 8,5 kilomètres (environ 3h) avec un dénivelé modeste et sans grosse difficulté (en dehors d’un passage un peu technique où il faut descendre le long d’une paroi en s’aidant de chaines et de poignées, et de quelques phases très rocailleuses).
Pour cette boucle on commence par monter sur le versant nord des gorges au milieu des roches aiguisées. Le sentier est bien balisé (avec des ronds rouges puis jaune) mais il faut ouvrir l’œil. On arrive vite sur une sorte de plateau en surplomb du canyon : il y a de la rocaille, des épineux, quelques kri-kri et nous, c’est assez désertique !
On remonte vers l’intérieur des terres et l’entrée des gorges jusqu’à arriver en vue de Zakros au loin, et après quasi 3 kilomètres on a une phase de descente vers le fond d’un canyon, qui s’ouvre sur les champs d’oliviers et qui rejoint les gorges. C’est ce qui permet au circuit de faire une boucle, mais sur ce passage il n’y a plus de vrai sentier, le terrain est irrégulier et on gambade dans les rochers avec même un petit passage « d’escalade », où les chèvres sont plus rapides que nous.
On faite ensuite la jonction avec le sentier qui arrive de Zakros (et qui est une portion du E4, le sentier de rando européen qui va d’Espagne jusqu’à Chypre sur plus de 10 000 kilomètres) et on entre dans la partie où les gorges sont les plus profondes et étroites. A partir de là on retrouve un vrai sentier le long du ruisseau, jusqu’à déboucher au niveau du village.
Autre activité possible à Zakros, la visite des ruines de son palais minoen. Le site est plus petit que ceux de Knossos et Phaistos, assez lisible quant à la disposition des lieux mais quand même très rase-motte, c’est plutôt vite vu (3 euros, 30 minutes).
Enfin en s’éloignant un peu de Zakros (environ 20 minutes de route) on est allé faire un tour du côté de Xérokampos, le hameau plus au sud, toujours plus isolé. On peut y voir une succession de criques et de plages, dont une en forme de bande de sable entre la mer et une lagune (avec derrière les oliviers et la montagne, ce qui donne un beau contraste).
C’est sur ces balades qu’on clôture notre chapitre crétois, et qu’on s’envole vers de nouvelles aventures !