
La Réunion : le Piton de la Fournaise
Le volcan du Piton de la Fournaise est l’un des emblèmes de La Réunion : sommet du coin sud-est de l’île, il culmine à 2632 mètres… du moins à ce jour, car chaque éruption peut changer la donne ! La dernière remonte à août 2023, ce qui est plutôt ancien et on attend la prochaine : il est actif ce piton ! Quand il explose c’est l’attraction sur l’île, volcan la pété !, tout le monde vient assister au spectacle, de préférence de nuit, et dans ces moments-là ça bouchonne sur la route du volcan ! Pour notre part on l’a vu au calme, dommage pour le spectacle des éruptions mais ça nous aura permis d’y randonner tranquilles, et évidemment de grimper à son sommet.
Mais la rando n’est pas la seule façon de voir le volcan, de nombreuses découvertes sont accessibles à tous en voiture, et on vous raconte ça dans ce post en trois temps.
Sur la route du volcan : de la cité du volcan de Bourg-Murat au pas de Bellecombe
La route du volcan commence au cœur des hautes plaines, à Bourg-Murat. On y fait un arrêt pour visiter la cité du volcan, un super musée sur le volcanisme en général et le Piton de la Fournaise en particulier, très ludique et interactif (avec film 4D, simulateur d’éruption, cartes animées…). Une bonne entrée en matière avant de rejoindre le volcan !
(Entrée 9 euros + 3 euros pour le film 4D en option).


On s’engage ensuite sur la route du volcan qui commence par grimper sec vers le haut de la première caldeira, une chaîne rocheuse appelée « les remparts ». Le nom est approprié tant cette barrière rocheuse est impressionnante. De là-haut, on fait plusieurs arrêts points de vue, vers l’ouest sur les hautes plaines et le Piton des neiges au loin, vers l’est sur la vallée de la rivière des remparts, une vallée profonde entre les deux remparts rocheux successifs (mais envahie par les nuages lors de nos passages).


Après avoir longé les remparts on s’arrête au niveau du cratère Commerson, un cratère vieux de 2000 ans ultra profond et abrupt. Il se trouve à deux minutes de marche de la route, on y accède très facilement, et l’arrêt vaut vraiment le coup, c’est vertigineux !

Un tout petit peu plus loin, la route surplombe puis traverse l’emblématique Plaine des sables, une zone aride aux faux airs de planète mars, avec déjà le piton de la fournaise qui apparaît en arrière-plan. On y descend par une route en lacet qui offre de beaux points de vue, puis on peut librement s’arrêter au cœur de la plaine. On y est d’ailleurs revenu pour y randonner et grimper le petit Piton Chisny, pour mieux apprécier cet environnement minéral.




On remonte ensuite vers le Pas de Bellecombe, d’où on a une vue directe sur le majestueux piton dans sa caldeira (« l’enclos »), qu’on a la chance de voir par temps complètement dégagé. Là encore c’est accessible à tous, on se gare pile au niveau du belvédère.

Il est ensuite temps d’aller s’installer au gîte du volcan à quelques minutes de voitures. Un gîte au top, très design et face à un panorama grandiose. On y passe une bonne soirée avant de se coucher tôt, demain il y a rando !
L’ascension d’un piton de la fournaise par le sentier Dolomieu
On se lance de bon matin à l’ascension du Piton, sans non plus faire partie des groupes qui démarrent à 3h dans la nuit pour arriver au sommet pour le lever de soleil : pour nous un départ à 6h c’est déjà bien !
La descente dans l’enclos ne prend pas plus de 15-20 minutes depuis le parking, c’est assez raide mais rien d’infaisable et aménagé en escaliers par endroits.



Dans un troisième temps on commence à monter le long du cône, qu’on contourne par son versant Nord-est. La montée est régulière et pas spécialement difficile, si ce n’est qu’on marche dans la roche et que le sol est parfois un peu instable. Quant à la végétation, elle est quasi-inexistante. En se retournant, on profite d’une vue de plus en plus large sur l’enclos parsemé de petits cônes, les sommets au loin (deux lignes de remparts, puis le Piton des neiges et le Grand Bénare qui dépasse), puis sur les coulées et l’océan indien quand on aborde le flanc Est.


Enfin après 2h30 on atteint le balcon Dolomieu : la vue est plongeante sur le cratère profond et de l’autre côté sur l’océan ou plutôt pour nous sur la mer de nuages : le tout est magnifique !



Le retour se fait par le même chemin. C’est l’inconvénient, on ne peut pas faire le tour du cratère et c’est donc un vrai aller-retour. Un retour pas tellement plus rapide que l’aller, d’ailleurs, vu qu’il faut quand même faire attention où on met les pied dans la descente. Puis après avoir retraversé l’enclos, la remontée finale n’est pas si dure, environ 10 minutes.


Au total c’est une rando qui nous auras pris 5 heures de marche (plus le temps au sommet) pour 12 kilomètres et environ 600 mètres de dénivelé positif.
La route des laves sur la côte est de La Réunion
Pour compléter notre découverte du volcan on a décidé d’aller explorer la côte est de l’île, entre Bras-Panon et Saint Philippe. Non seulement on découvre un autre aspect de La Réunion, plus nature, beaucoup moins urbanisé, mais on peut aussi constater de nos yeux les conséquences des éruptions successives. Au fil des éruptions les différentes coulées se déversent hors de l’enclos dans la zone sud, Sud-est de l’île, pour l’essentiel dans la zone dite du « grand brulé », interdite à la construction (et même sans interdiction il faudrait quand même être un peu inconscient pour construire ici !).
En longeant la côte depuis le nord, on aperçoit les restes d’une première coulée, celle de 1977, au niveau du village de Piton Sainte Rose, juste en face de l’église Notre-Dame des laves, qui a gagné son nom quand la coulée l’a encerclée sans la toucher.

Plus au sud, on entre dans la zone du grand brulé, avec une vue plongeante sur les vastes zones de roche volcanique : la lave a solidifié et la végétation reprend doucement sa place.


On fait plusieurs arrêts dont un au niveau de la coulée de 2007, la plus impressionnante, qu’on observe sur toute sa longueur depuis les hauts du volcan jusqu’à la mer. On peut y faire un arrêt et marcher un peu sur la lave solidifiée.



Enfin on s’arrête au niveau du site du jardin volcanique et du puis arabe, sur les coulées de 1776 et de 1986, qui ont formé un plateau sur l’océan. Quant au puit lui-même il n’y a pas grande chose à voir, juste quelques marches qui plongent dans une sorte de grotte.


Dans tout ça on aura eu le plaisir d’explorer le Piton de la Fournaise sous toutes ses coutures, de ses coulées se jetant dans la mer à son sommet !