Namibie : Swakopmund, Walvys Bay, le Brandsberg et la région du Damaraland
De retour de notre grand tour dans le sud Namibien et après avoir rendu la voiture à Windhoek, on part vers Swakopmund, sur la côte atlantique, où on se pose pour 3 semaines. Le trajet se fait très bien en minibus, plusieurs compagnies assurent la liaison (Carlos Shuttle, Welwitschia Shuttle) avec en général un départ par jour chacune (tarif 300 à 350 N$ par personne, durée 4 heures 30 environ), et l’ambiance à bord est plutôt sympa, c’est l’occasion de faire quelques rencontres.

La ville de Swakopmund
A Swakopmund (Swakop’ pour les intimes), côté ville on découvre un centre à l’architecture baroque allemand, quelques bâtiments du début 19e, des bars et restaus à la cuisine d’inspiration germano-namibienne (y’a de la wurst au menu aux côtés du poissons et du koudou !), côté mer une longue promenade le long de l’océan et quelques plages, mais une eau froide où se baignent seulement quelques courageux, des surfeurs en combinaisons et puis des phoques et des dauphins. La plage principale au bord de la jetée (le mole) est plutôt cool et les couchers de soleil y sont magnifiques. Tout au long de l’année la ville est souvent prise dans la brume et devient alors froide et déprimante, mais en ce qui nous concerne on a eu beaucoup de chance : pendant 3 semaines on a eu un temps idéal, des températures ultra-agréables (plus de 30 degrés), on a trouvé la ville très sympa avec ses terrasses et son bord de mer, on y serait bien restés plus longtemps !





Une journée à Walvys Bay
Depuis Swakop’, on loue une voiture à la journée pour rejoindre Walvys bay (on s’en tirer bien, Avis nous file une polo pour 790 N$, c’était plutôt inespéré). A peine franchi les dernières rues de la ville on est tout de suite en plein désert. Pendant 30 km la route file entre les dunes (devenues par endroit zones de jeu pour quad et sand-surf) et l’océan.

En entrant dans l’agglomération, le grand township qu’on longe prouve que si Walvys Bay à une réputation de ville cossue, en tout cas ce n’est pas pour tout le monde. On traverse le centre et on s’arrête au niveau de la lagune où on observer les flamants roses, puis un peu plus loin tout un groupe de pélicans avec leurs becs colorés




On poursuit la route à travers les salines où forcément on fait quelques arrêts photos pour voir si le rose nous va bien au teint. On s’arrête quand la piste laisse la place à la plage : c’est le chemin pour Sandwich Harbour, 50 km sur la plage et dans les dunes, interdit en autonomie même avec un 4×4 (les agences en abusent et il faut compter environ 3000 N$ la journée par personne pour un tour, on a laissé tomber !).



On fait demi-tour et on prend la direction du waterfront de Walvys bay, qui est clairement the place to be en ce samedi ensoleillé, pour manger au bord de l’eau dans une ambiance animée (ce qui n’est pas si fréquent en Namibie).

Enfin, on passe au niveau de la Dune 7, où on choisit de ne pas grimper (le site est privé et l’accès coûte 150 N$ par personne), mais on en fait quelques belles photos d’en bas et depuis les alentours, avant de prendre la route du retour.




Une incursion dans le Damaraland : le massif du Brandberg, Twylfontein et la Skeleton coast
Swakopmund est bien placée pour servir de point de départ à une incursion dans le Damaraland (désormais aussi appelé le Kunene). Pour cette expédition une voiture est indispensable et on loue un Jimny, une sorte de pot à yaourt équipé d’un système 4×4 genre une « twingo 4X4 », pas très confortable et qui ne peut pas aller très vite, mais qui est l’option économique (1100 N$ par jours environ avec l’agence Gondwana de Swakop’).
Notre première étape dans le Damaraland est le massif du Brandberg. On voit de très loin ce massif rocheux circulaire (qui abrite le plus haut sommet de Namibie, le Königstein, à environ 2600 mètres d’altitude), posé en plein milieu du désert tout plat. Encore une région désertique, on roule seuls et le long de la piste on croise des villages himbas, à chaque fois une dizaine de petits rondavels en terre et quelques personnes le long de la route. C’est une population pauvre, qui manque de tout y compris d’eau ! Les gens agitent des bidons vides au bord de la piste, on se sent bien démunis de ne pas avoir prévu des bidons à déposer (on se rattrape au retour en faisant le plein au camping).

On fait escale au Campsite du Brandberg White lady lodge (emplacement environ 450N$ pour deux), un camping au top dans le sable avec beaucoup d’ombre et à l’emplacement stratégique : à la fois au pied des montagnes avec une vue magnifique, et en bordure de la rivière Ugab qui marque la limite du territoire fréquenté par les éléphants du désert (ils se déplacent de l’Ugab jusqu’à l’Angola à des centaines de kilomètres au nord, ce sont les seuls éléphants de Namibie à être totalement libres et à ne pas évoluer dans un parc national délimité). Ils viennent parfois jusque dans le lit de l’Ugab (même si elle est à sec en surface, ils trouvent de l’eau en profondeur avec leur trompe), voire dans le campsite qui n’est pas clôturé, on aurait d’ailleurs surement été moins sereins si on avait su ça d’emblée !



Le lendemain on a une grosse journée au programme, qui commence par une elephant drive le matin, puis la découverte des peintures rupestres du Brandberg l’après-midi !
Pour cette drive on est parés au départ et en pleine forme dès 7h du matin (c’est fou comme à chaque fois les drives nous mettent un coup de boost à l’énergie dès le réveil !), on part en tout petit groupe (on est seulement 4 personnes) avec un guide et un véhicule surélevé. Il est interdit de partir seul avec son 4×4, et de toute façon on n’aurait jamais trouvé les éléphants (le guide les piste et roule au milieu de nulle part sans rester sur les voies tracées, ce n’est pas à la portée de tout le monde !). Toute la matinée (4h30 au total) a été vraiment trop cool, que ce soit le trajet à travers le désert sous la lumière du lever de soleil avec des dizaines de springboks en plein sprint et faisant des bonds pas possibles, la phase de pistage des éléphants, puis enfin la rencontre et l’observation d’un groupe d’une quinzaine d’animaux, avec le Brandberg en arrière-plan. Petit moment frisson, on s’est même fait charger par un éléphant un peu nerveux ! Il n’a pas agité longtemps ses oreilles avant de démarrer, et c’est là qu’il faut un guide qui réagit vite ! Petit moment de flottement quand même sur la seconde où la voiture n’a pas démarré du premier coup !




De retour au campement, après une courte pause on prend sans tarder la direction de l’entrée du canyon Tsisab (à 30 mn de route) pour une marche jusqu’à la grotte où se trouve la white lady et autres peintures. L’excursion est obligatoirement guidée (accès 270 N$ par personne + pourboire pour le guide), mais il n’y a pas d’horaire fixe, il faut juste se présenter entre 8h et 15h30 pour le dernier départ, et on part tout de suite avec l’un des guides qui attendent à l’entrée, éventuellement en étant regroupés avec d’autres visiteurs s’il en arrive en même temps. La marche est facile, il y en a pour 5 kilomètres aller-retour sur terrain globalement plat (on a mis 2 x 45 minutes) au fond d’un beau canyon, mais il peut faire chaud en milieu de journée. Au bout du sentier on découvre quelques dizaines de peintures rupestres représentant donc la fameuse white lady entourée de représentation de plusieurs autres personnages humains et animaux (antilopes, zèbres, gnous…), qui dateraient de 2000 à 4000 ans





On termine cette belle journée par une soirée feu de camp avec Sarah et Stephan, nos deux camarades allemands rencontrés le matin lors de la drive éléphants.

Le 3e jour on prend la route vers Twylfontein, avec au programme trois heures sur les pistes cahoteuses du Damaraland à travers les montagnes, au cœur d’un environnement toujours aussi magnifique.


On se pose pour la nuit au campsite Mowani, pour un peu de repos et une soirée braï dans un cadre superbe, avant une nuit en écoutant le rire des hyènes. Les emplacements de camping étant complets, pas de chance on a été « obligés » de prendre une tente de « glamping », plutôt pas mal du tout !



Dans tout ça notre 4e et dernier jour arrive très vite, et pour ce final on commence la journée par une visite (obligatoirement guidée là encore) du site de Twylfontein (270 N$ par personne + pourboire du guide). Un circuit de 45 minutes environ permet de passer au niveau d’une série de rochers avec de nombreuses gravures d’animaux et aussi de leurs empreintes : Rhinos (noirs et blancs), zèbres, nombreuses girafes, hyènes, quelques éléphants, lion mangeant un springbok… On peut aussi remarquer des représentations d’animaux qui ne sont plus dans la région (Oryx) ou d’autres de bord de mer (otaries, pingouins) qui prouvent que les peuples de l’époque se déplaçaient.



On prend ensuite la route de la Skeleton coast, qu’on redescendra jusqu’à Swakopmund : une longue journée de trajet nous attend avec 460 kilomètres à parcourir. Elle commence par une bonne centaine à travers le désert dans un paysage plus montagneux et très peu fréquenté.


Après 2h de route on atteint la porte spingbokwasser du Skeleton Coasct National Park. On s’y arrête pour obtenir un permis de passage (gratuit), et on réalise qu’on a de la chance d’être dans les clous des horaires d’entrée (après 15h, on ne passe plus !).

Le paysage se fait de plus en plus aride (oui c’est possible !) avec juste des Welwitschias, ces plantes endémiques de la région qui ressemblent à de grosses laitues flétries. Quelques kilomètres avant la côte, les dunes apparaissent, et au croisement avec la C34 on met le cap plein sud. L’environnement est hostile, avec un vent fort qui balaye le sable sur la piste qui file en retrait de l’océan, et aucune trace de vie à l’horizon : on ne verra pas les lions du désert (mais ça vaut surement mieux, quelques semaines plus tard un lion a tué un campeur un peu plus au nord : ce type d’accident est rarissime de nombreux média en ont parlé, y compris à l’international) ! Sur le trajet, on fait un arrêt au point de vue de Toscanini (ancienne mine de diamant), pour un coup d’œil sur la côte, puis sur lieu de l’épave du South west seal (la skeleton coast est dangereuse et depuis des siècles de nombreux bateaux s’y sont échoués, celui-là en 1976 mais il ne reste presque rien).



Ensuite il reste une longue route jusqu’à la sortie du parc puis au-delà jusqu’à Henties bay (rien de spécial mais c’est le premier village sur cette partie de côte) puis Swakop’ pour boucler la boucle !