Rando en France : 10 jours de randonnée sur le GR 367, le sentier cathare de Foix à Queribus
Une grande rando en montagne ? Avec des châteaux forts ? Et en plus dans une région où on mange bien ? Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre : on est parti sur le GR 367 !
Le GR complet va de Foix à Port-la-Nouvelle (au-dessus de Perpignan), soit près de 250 km et environ 8000 mètres de dénivelé positif, à travers les départements de l’Ariège, des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. On peut bien sûr le faire dans un sens ou dans l’autre, et au milieu il y a un dédoublement du sentier sur 4 jours de marche, il faut donc choisir la variante nord ou sud. Il est ponctué de superbes paysages (des gorges, des plateaux, des montagnes !) et de nombreux châteaux « cathares » (on en a quand même visité 6 sur le parcours !) même s’il y a aussi des tronçons avec d’assez longs passages en forêt, donc des étapes moins passionnantes que d’autres.
Le GR est bien balisé sur toute sa longueur et est officiellement découpé en 12 étapes, mais on peut aménager le trajet à sa sauce et modifier le nombre d’étapes, soit pour aller plus vite (en doublant certaines étapes, par exemple entre Puivert et Comus en zappant Espezel, ou encore en faisant des journées correspondant à 1,5 étape officielle et en bivouaquant ou en se logeant dans un village intermédiaire), soit au contraire pour prendre plus son temps (en coupant certaines étapes, ce qu’on a fait par exemple pour l’étape 7 entre Quirbajou et Puilaurens).
En ce qui nous concerne on a décidé de marcher dans le sens Foix – Port la nouvelle, et non l’inverse (car on avait prévu de zapper quelques jours et on préférait sacrifier les étapes côté Méditerranée que côté Foix), et de prendre la variante sud au milieu, qui permet de voir le beau château de Puylaurens et les impressionnantes gorges de Galamus. Au final les étapes 7 (Quirbajou – Puylaurens), 9 (Saint Paul de Fenouillet – Peyrepertuse) et 10 (Peyrepertuse, Cucugnan, Queribus) sont nos préférées.
Notre idée était de partir sur un nombre de jours indéterminés sans se mettre la pression, et de continuer ou d’arrêter selon le déroulement de la rando et l’envie. On aime beaucoup la rando mais jusqu’ici on n’était jamais partis plus de 3 jours de suite. Cette fois on a donc franchi un palier, et au final pris par l’enthousiasme on a poussé jusqu’à 10 jours de marche + 1 de repos (et une étape zappée en bus), là où on imaginait en faire 5 ou 6, pour un total d’un peu plus de 160 kilomètres. On a marché avec le matériel de camping pour être complètement autonomes et pouvoir choisir entre camping, bivouac ou gîte selon les jours. Seul inconvénient : on était bien chargés, ce qui a ajouté pas mal de difficulté. On doit clairement s’améliorer pour alléger l’équipement ! Mais l’avantage c’est qu’on était toujours sûrs d’avoir une solution pour dormir, ce qui nous a permis de partir sans rien réserver et nous a donné une totale liberté pour aménager le parcours en cours de route (y compris pour s’arrêter sur un jour de pluie au lieu d’être incités à avancer par des réservations).
Le bilan final est super positif : que ce soit le parcours, les sites visités, et surtout les sensations que donnent l’expérience d’une marche sur une durée assez longue, on a tout adoré ! Même la période était idéale : au mois d’août il n’a pas fait si chaud avec l’altitude (on a même eu limite froid une nuit en camping à Espezel), et il n’y a pas grand monde sur le sentier, les conditions étaient au top.
Allez, on vous raconte ça étape par étape dans la suite de ce post !
NB : on donne les kilométrages et les dénivelés aussi précisément que possible, mais il peut y avoir quelques approximations et on a arrondi les dénivelés. On indique nos temps de parcours à titre indicatif, évidemment chacun son rythme. Globalement, avec le paquetage on a eu tendance à marcher selon les jours à peu près au rythme indiqué par le balisage, ou un peu plus lentement).
Etape 0 : Foix
Avant de commencer la rando on se pose à Montgailhard, un village à quelques kilomètres au sud de Foix. Le choix s’est vite imposé puisque ce village présente le double avantage d’avoir un camping et d’être au bord du GR (qui commence officiellement à la gare de Foix, 5 kilomètres avant).
On reste deux nuits, histoire de consacrer une demi-journée à visiter le centre historique de Foix (qui est vite vu) et surtout son beau château, bien restauré (avec un musée très intéressant), perché au-dessus de la ville.
Quant au camping de Montgailhard il fait l’affaire, mais il est clairement plus familial que randonneur (la « pitchouns party » du samedi soir avec une horde de gamins surexcités était plutôt traumatisante !).
Infos pratiques :
Camping La Roucateille : nuit avec une petite tente et pas de voiture : 26 euros pour deux. Restau – snack pas mal du tout, micro épicerie de dépannage (sinon supermarchés à 30 minutes à pied ou en centre-ville de Foix).
Etape 1 : Montgailhard – Roquefixade (17,5 km, d+ 800 mètres. Bonus : 2 km, d+ 150 mètres pour le château depuis le village)
Pour ce premier jour, on démarre à 7h45 du camping de Montgailhard, il faut un bon kilomètre pour traverser le village et rallier le GR : Foix est à fléchée à gauche à 5 kilomètres, Roquefixade en face à 16.
Le trajet peut, en gros, être divisé en quatre partie. La première, qui dure 8 kilomètres, est celle qui va de Montgailhard au col de Touron, via le col de Porte pas (à 4,5 km). Sur cette portion, le sentier grimpe en continu (de façon assez progressive, ce n’est jamais trop raide), on prend 400 mètres de dénivelé au moins (en réalité plus, puisqu’il y a quelques phases de redescente qu’il faut bien compenser). Côté paysages, hormis une belle vue sur la vallée et la ville de Foix en cours de montée (après environ 1 heures), il n’y a rien à se mettre sous la dent, on est en forêt en permanence sans visibilité.
La deuxième portion va du col de Touron jusqu’à ce que le sentier rejoigne une piste plus large (où on peut croiser un ou deux tracteurs), peu avant l’habitation isolée de Charillon : là c’est plus plat et même descendant après le Pas du Falcou, et on est toujours dans la forêt, hormis une traversée d’un champ pour commencer. En rejoignant la piste on a fait 11,5 kilomètres (et pour nous, 4h de marche), c’est l’heure de la pause pique-nique.
La troisième portion est celle sur piste jusqu’au hameau de Leychert. Il y en a pour 2,5 kilomètres, sur un sentier agréable, plutôt descendant, et avec une vue qui enfin se dégage sur la vallée et les montagnes d’Ariège et d’Andorre. NB : ravitaillement en eau potable possible (fléché au niveau de l’embranchement vers Roquefixade).
Enfin la quatrième partie (3 kilomètres) est celle de la montée finale vers Roquefixade. Là ça fait mal, on commence par une montée très raide sur un kilomètre qui pique bien (surtout sous le soleil qui cogne dure à 14h !), on doit prendre environ 150 mètres de dénivelé positif. Ensuite le sentier s’aplanit et sur un autre kilomètre on marche à flanc de colline avec une vue magnifique sur Roquefixade et son château perché au-dessus du village. Mais, mauvaise nouvelle, il reste une dernière montée, heureusement plus progressive. On passe au pied du château avant de faire notre entrée dans le village, complètement crevés !
Bilan de la journée, 17,5 kilomètres en environ 6h de marche (+ pause pique-nique).
Il reste à installer le campement, sur le petit terrain communal (gratuit) juste derrière le gîte d’étape et au pied des falaises avec une vue directe sur le château : parfait ! Ensuite on rassemble ce qu’il nous reste d’énergie pour monter voir le château : c’est reparti pour un bonus de deux kilomètres et une bonne montée, mais l’effort vaut la peine. Si les ruines sont modestes (quelques pans de murs et un bout de donjon squatté par les chèvres), l’emplacement et le paysage sont extraordinaires. En continuant un peu sur le sentier qui monte au-dessus du château on a une très belle vue en plongée sur le château et toute la vallée autour.
La journée se termine par une courte soirée au gîte d’étape (ambiance très sympa dans ce gite qui cultive le côté communautaire) où on peut prendre une douche, une bière fraiche et un repas : tout ce qu’il faut pour boucler une longue journée de marche !
Infos pratiques :
Logement : camping gratuit possible sur le terrain communal juste derrière le gite d’étape, ou nuit au gite (23 euros en dortoir, en chambre en demi-pension 49 euros par personne, ou aussi lit à 13 euros en grande tente partagée de 5 lits). Douche possible au gite (2,5 euros ou inclus avec le repas du soir), accès aux toilettes, à la salle commune.
Restauration : repas du soir (19 euros), petit dej (8 euros) et panier repas (10,50) proposés par le gite d’étape, même si on n’y dort pas.
Ravitaillement : 2-3 produits de base au gite (noodle déshydratées, sardines, pâté…).
Etape 2 : Roquefixade – Montségur (16,5 km, d+ 750 mètres. Bonus : 3 km, d+ 250 mètres pour le château depuis le village)
C’est parti pour cette deuxième étape : la routine se met en place, réveil 6h30, départ 7h30 après avoir remballé le campement, et ensuite un pied devant l’autre !
La première partie du parcours est une descente vers le fond de la vallée, sur route (avec une vue matinale sur le château de Montségur au loin) puis à travers la forêt de Mondini, jusqu’à atteindre, après 5,5 kilomètres (1h20), la départementale 117 qu’il faut traverser, puis après elle la rivière Douctouyre
Ensuite on monte à travers la forêt sur 3 kilomètres (on doit prendre 300-350 mètres de dénivelé) jusqu’à atteindre une autre vallée. Là on attaque une redescente (spoiler : il faudra remonter !) dans une zone avec champs et quelques habitations (hameau de Le Sau), il y a des passages sur route et des raccourcis balisés par les sous-bois jusqu’à atteindre le village de Montferrier (10,5 km, 3 heures). On y fait notre pause pique-nique, il est tôt (même pas 11h) mais on a faim ! NB : ravitaillement en eau potable et courses (superette proxi) possible
Enfin il reste la dernière portion, à savoir la remontée vers Montségur, soit 6,5 kilomètres environ depuis Montferrier. C’est une montée constante mais avec une inclinaison modérée, le dénivelé est bien réparti et n’est pas trop violent (sauf sur la toute fin à l’approche du col de Montségur, là ça pique un peu). Le sentier, qui suit le tracé de la D9, est en forêt (et est assez monotone), et sur la fin de la montée on doit marcher sur la départementale à cause d’un type qui refuse le passage sur ses terres.
En principe, arrivés sur la départementale on devrait commencer à avoir de belles vues sur le château de Montségur mais là il est pris dans les nuages et est complètement invisible… on est bien déçus, parce que franchement jusque-là le parcours du jour n’a eu que peu d’intérêt et l’arrivée sur Montségur puis la visite du château sont censés être LE grand moment de cette deuxième étape… On passe juste au pied du château (le GR passe à l’intérieur même du site) sans rien voir, on renonce à monter le visiter et c’est donc tout dépités qu’on fait notre entrée dans le village de Montségur (16,5 km, 5h) et qu’on va planter notre tente sur le terrain municipal (4 euros par personne avec douche) sous un ciel gris déprimant.
Mais deux heures plus tard retournement de situation, le ciel s’éclaircit d’un coup, et en un instant c’est le grand beau temps ! Ni une ni deux, on prend la direction du château. Bon, on triche un peu et on se fait prendre en stop pour rejoindre l’entrée du site (la billetterie ; c’est un site beaucoup plus touristique que Roquefixade). De là, il reste à grimper le pog (la montagne) pour atteindre le château : 150 mètres de dénivelé quand même, c’est un vrai château perché, une « citadelle du ciel » cathare (qui a été prise en 1244 après un long siège). Là-haut, les ruines sont intéressantes et la vue incroyable sur le village en contrebas, les montagnes et les vallées.
NB : officiellement l’accès au château est réglementé, il faut acheter un billet (7,50 euros) et le site est ouvert de 9h à 18h. Mais en dehors de ces horaires, l’accès est libre (en bas il suffit de passer par le GR, avec une barrière en fil de fer qu’on referme derrière soi, et en haut il n’y a pas de porte). Sans être totalement officiel, c’est une vraie tolérance, c’est d’ailleurs une agent du musée archéologique qui nous a expliqué tout ça. On a même discuté dans le château avec un mec qui s’apprêtait à dormir sur place avec sa tente !
Après tout ça, on passe la soirée autour d’un super repas au restaurant « La patate qui fume » (les viandes sont délicieuses, les frites maison aussi !), et on va se coucher bien fatigués par la journée !
Infos pratiques :
Logement : camping municipal en bas du village, 4 euros par personne (douche incluse, on paye et on récupère le jeton pour la douche au musée archéologique – douche seule sans camper : 1 euro). Sinon, nombreux gîtes et chambres d’hôtes.
Restauration : plusieurs restaurants et snacks. On recommande le restaurant « La patate qui fume » !
Ravitaillement : une boulangerie (horaires aléatoires, prix élevés, patron pas sympa), un snack (L’Auselou, en face) où acheter des sandwich ou wrap à emporter.
Etape 3 : Montségur – Comus (14 km, d+ 800 mètres)
Dur dur quand le réveil sonne à 6h30 en ce troisième jour et que le premier son qu’on entend est celui de la pluie sur la tente… On décide de décaler un peu le départ est c’est finalement vers 8h30 qu’on démarre péniblement.
Le GR passe juste à côté du camping, et de l’autre côté de la route on commence dans la forêt en prenant la direction du village de Pélail. On entre dans le dur tout de suite puisqu’il y en a pour environ 2,5 kilomètres de montée : le sentier attaque d’emblée le flanc de montagne à l’est de Montségur, jusqu’au lieu-dit Le Taulat puis au-dessus de l’alpage qui s’y trouve. En se retournant on a une vue sur le village de Montségur (et en principe le château mais pour nous les nuages sont de retour). Ensuite, on passe par une courte phase plane dans la forêt puis une grosse redescente le long du ruisseau des Rivels qu’on va traverser puis globalement suivre jusqu’à Pélail. On a trouvé la descente pénible (des passages rocheux, d’autres dans la boue) et assez interminable. On descend clairement bien plus que ce qu’on a monté : cette impression se vérifie à Pélail, dont le panneau indique une altitude de 600m, contre environ 900 à Montségur. On atteint l’aire de pique-nique de Pelail, à quasiment 6 kilomètres, en un peu moins de 2h. NB : ravitaillement en eau potable possible à l’entrée du village de Pélail (en arrivant de Montségur).
En quittant Pélail, on a deux bons kilomètres de faux plat sur route, puis on entre dans les Gorges de la Frau. C’est le gros morceau de la journée, en intérêt (belles falaises grises et ocres) et en difficulté (puisqu’on commence tout en bas des gorges et que le sentier nous emmène tout en haut : il ne faut pas s’imaginer un itinéraire au fond des gorges, ça monte, environ 400 mètres de dénivelé positif sur 2 kilomètres de distance).
On fait notre pause pique-nique en haut des gorges (pique-nique de luxe puisqu’on a les restes de magret de canard du restau de la veille !), vite fait bien fait car l’orage menace, puis on expédie le dernier tronçon, 3,5 kilomètres sur une route forestière agréable dans une sorte de gorge, jusqu’au plateau aéré où se trouve le village de Comus. Total de la journée : 14 kilomètres et 800 mètres de dénivelé positif environ, en 4h30.
On s’installe au gîte du presbytère, qui est le gîte communal accolé à l’église, avec une superbe vue sur la vallée. Le gîte est cool, on y retrouve d’autres randonneurs avec qui on passe une bonne soirée autour d’un bon repas et de quelques pichets de rouge local… Il faut dire que demain c’est repos, la météo est pourrie donc on s’accorde une pause plutôt que de marcher sous la pluie !
On profitera de cette journée de pause pour voir le tonton et la tata du sud de Célia, qui vivent dans le coin et nous rejoignent !
Infos pratiques :
Logement : plusieurs gîtes à Comus, on recommande vivement celui du Presbytère, c’est le gite communal tenu en gestion par Ben et Linh, qui sont super sympa et se donnent beaucoup de mal pour que tout soit au top. Et c’est réussi : chambres agréables et nickels, repas délicieux et copieux (bonne cuisine des familles : bœuf bourguignon, porc au caramel, soupe aux pois cassés…). 53 euros par personne en demi-pension (repas du soir, nui, petit dej), pique- nique 11 euros. Nuit seule 30 euros par personne. Pour une option moins chère, camping possible au gîte « Le silence du midi ».
Restauration : pas de restaurant à Comus, mais le Gîte « Le silence du midi » fait bar ouvert aux non-résidents de 14h à 19h (bonne bières belges !).
Ravitaillement : rien !
Etape 4 : Comus – Espezel (20 km, d+ 300 mètres).
C’est donc après une journée de pause technique qu’on reprend la marche, avec un départ plus tardif (9 heures), sous une petite bruine qui nous rappelle notre Normandie natale. Le sentier s’élève tout de suite au-dessus du village de Comus, et rejoint rapidement une piste forestière qui passe par le col du Boum puis celui de la Gargante. C’est une marche facile, avec moins de 200 mètres de dénivelé positif.
Après un peu plus de 5 kilomètres (et un passage par un point de vue sur la réserve de la Frau qui pour nous est bien embrumée), on bifurque dans la forêt au niveau du « refuge des gardes ».
La suite, c’est une longue marche (environ 8 kilomètres) à travers les pâturages du plateau de Languerail. On commence par un chemin boueux plein de bouse, bordé de chardons, le top ! Par contre on ne rencontre pas de patou, ce qui est un soulagement pour nous qui sommes un peu flippés des chiens (même si on nous a dit que celui qu’on est susceptible de croiser dans ce secteur est habitué aux randonneurs et n’est pas agressif).
On pique-nique vers la sortie de la zone de pâturage, au-dessus du lieu-dit la Bénague juste avant la D29, et enfin le temps s’améliore et la vue se dégage sur le plateau. On se casse quand on entend un coup de fusil et des chiens pas loin.
Après avoir coupé la départementale, il y a 4 kilomètres à travers champs sur le plateau de Sault jusqu’au lieu-dit Montplaisir (tout un programme !). A ce stade on a marché 17 kilomètres et c’est là qu’il y a un choix à faire : soit prendre à gauche direction Puivert, et se lancer pour 13 kilomètres de plus pour doubler l’étape (donc 30 km au total : faisable vu qu’il y a peu de dénivelé, mais trop pour nous avec notre chargement), soit prendre à droite direction Espezel pour y faire étape. Mais le village est à 3 kilomètres hors GR, c’est donc un détour et il faudra revenir sur ses pas le lendemain (ce qui explique que Comus – Puivert = 30 km, Mais Comus – Espezel – Puivert = 36 km).
On choisit donc la deuxième option, ce qui nous vaut 3 km sur la départementale jusqu’au village d’Espezel, plus que calme en ce 15 août (seul le bar est ouvert, bonne nouvelle on aura notre bière ce soir !). On s’installe au petit camping municipal, qui n’a rien de spécial mais fait l’affaire. On a un instant d’inquiétude en voyant qu’il y a une colo de 30 mioches installée au camping, mais ils sont finalement très calmes, la nuit sera reposante !
Infos pratiques :
Logement : camping municipal, 11 euros pour 2 avec une tente, sanitaires avec douches bien chaude. On signale son arrivée par téléphone (numéro affichée à l’entrée) et on paye dans une boite aux lettres.
Restauration : rien, juste un bar.
Ravitaillement : une épicerie (fermée le lundi), aussi une pharmacie.
Etape 5 : Espezel – Puivert (16 km, d+ faible)
Aujourd’hui c’est une étape sans difficulté particulière qui nous attend, pas trop longue et sur un terrain globalement plat (mais on s’est peut-être trop mis dans la tête que c’était une étape facile, elle nous a finalement semblée plus pénible que prévu !).
On commence par refaire en sens inverse les 3 kilomètres jusqu’à l’embranchement pour reprendre le GR. NB : 1,5 km plus loin, après avoir coupé la route des sapins (la D 120) on trouve l’aire de pique-nique de la maison forestière des ombres. Tables, eau potable, emplacement feu, terrain plat, un bon coin pour le bivouac.
Ensuite on a droit à une marche en forêt, jusqu’à Lescale (9,5 km, 2h40), qu’on atteint en contournant le col du chandelier. Le village est mignon et est au pied des falaises. Ici l’histoire mise en avant est plus celle de la résistance et notamment du maquis de Picaussel, que celle des châteaux cathares. Il faut dire que le maquis a été actif et que le village a été détruit en août 1944 par les nazis par mesure de représailles.
Après avoir traversé un bout de Lescale, on repart plein nord direction Puivert, dans la forêt sur 1,5 km puis sur route dans la vallée.
Après 3 kilomètres on a le château de Puivert en vue, et on le garde en ligne de mire jusqu’à l’entrée dans le village, après avoir longé la piste de l’aérodrome (défilé de planeurs). On est sur un vaste plateau entouré par les montagnes, l’environnement est très beau.
Il reste à faire un demi-tour du petit lac pour atteindre le camping, qui est agréable et juste au bord de l’eau avec une vue directe sur le château qui domine le paysage. Il y a une petite plage à côté pour une bonne baignade rafraichissante (il y a du monde, pas mal de vacanciers passent par Puivert).
Au total pour cette étape, on aura marché un peu plus de 4h pour 16 kilomètres. Par contre on se dispense de la visite du Château, dont le billet d’entrée est passé de 7 à 20 euros au motif qu’il y a une « exposition dragons » dedans (+13 euros pour voir des dragons en plastique, merci bien ! Scoop : ce château est le seul de la région à être privé, tous les autres appartiennent aux municipalités, comme quoi en termes d’accès à la culture mieux vaut avoir affaire à un château communal qu’à un chatelain !).
Infos pratiques :
Logement : Camping du lac, très bien (mais pas toujours calme), deux personnes avec une tente 24 euros. Sinon plusieurs gîtes dans le village.
Restauration : plusieurs restau au village et deux snacks au bord du lac.
Etape 6 : Puivert – Quirbajou (22 km, d+ 850 mètres)
En ce jour spécial (c’est l’anniversaire de Célia !), on part pour une bonne grosse étape ! On quitte le camping et on commence par traverser le joli village de Puivert puis par monter vers le château (d+ 150 mètres), on passe juste sous les remparts.
Ensuite le sentier redescend un peu puis longe la vallée toujours tout droit jusqu’à Nebias (8,5 km, 2h15), cap sud-est. NB : à Nebias, restauration possible, eau potable (la fontaine à l’entrée du village était éteinte mais il y en a une autre en bas du village).
Après avoir traversé la D 117 on poursuit par 2,5 km à travers le plateau jusqu’au hameau de Lafage (total 11km) (NB : eau potable) puis on attaque le versant opposé direction Coudons. Là ça grimpe raide dans la forêt (d+ 300 mètres environ) jusqu’au plateau. On entre ensuite dans Coudons (14 km, 4h15), village où les sentiers nord et sud du GR 367 se séparent.
On se pose pour le pique-nique, les paninis chèvre-miel et chorizo-reblochon achetés hier au snack du lac nous retapent ! Il reste ensuite 8 kilomètres, et la grimpette reprend tout de suite, avec une longue montée continue sur piste forestière jusqu’au col de Camelier (2 km et d+ 200 m). Dopés par les paninis on se la fait en 30 minutes. En haut, déception : aucun point de vue. Au-delà du col mine de rien il y a encore une petite phase de montée (d+ 100m), puis globalement 4 kilomètres descendant jusqu’au col de la Prade juste avant Quirbajou. Sur la dernière portion la vue se dégage sur les montagnes vers le sud, le paysage est très beau.
On entre enfin à Quirbajou, un hameau charmant niché dans les montagnes. On se pose au gite de la maison jaune, un endroit super sympa qu’on a en plus la chance d’avoir pour nous tout seul, on y fête l’anniversaire de Célia. C’est aussi l’occasion de goûter le Byrrh, le vin apéritif local !
Infos pratiques :
Logement : Gîtes la Maison jaune / « Ici et maintenant », gîte super agréable, lit dans une maison partagée (6 lits sur un espace avec mezzanine, regroupés par 2 lits simples avec rideaux), 49 euros par personne en demi-pension (très bon repas, petit-dej correct). Il y a aussi une possibilité de camping à la ferme juste à côté (la « ferme de Marithé »).
Restauration : rien en dehors des gîtes.
Ravitaillement : rien.
Etapes 7 et 7 bis : Quirbajou – Axat – Puilaurens (21 km, d+ 500 mètres)
On retarde le départ pour cause de pluie matinale et on décide de couper cette étape n°7 en 2 : on dormira à Axat ce soir (11,5 km) et on n’ira que demain à Puilaurens (9,5 km) où on enchainera avec la visite du château.
En quittant Quirbajou, on descend tout de suite vers le fond de la vallée où coule le Rebenty (un affluent de l’Aude). Le sentier est parfois casse-gueule (pierres et feuilles mortes humides) mais l’environnement est agréable avec un très beau paysage (gorge étroite et montagnes au loin). On atteint le petit village de Marsa, noyé dans la forêt dans le creux du relief, après 3 kilomètres (50 minutes).
On prend ensuite la direction de Cailla (4,5 km, 1h10), sur le versant opposé (sud) de la vallée, via un sentier ombragé à flanc de montagne sans réel dénivelé. On prend le temps de faire le tour de ce joli village perché entouré par les sommets montagneux.
Il reste enfin une marche tranquille vers Axat (via Laprade) sur une piste aérée à travers les pins, toujours dans un environnement majestueux, jusqu’à déboucher en surplomb de ce gros village qui s’étale au pied des montagnes et sur les rives de l’Aude. Total de cette (demi) journée : 11,5 km, 3h.
On contacte à l’improviste le gite « l’Echappée » à qui il reste un studio. On comptait sur l’épicerie pour le ravitaillement mais on réalise qu’on est dimanche… heureusement que la pizzeria est ouverte, c’est la seule option du village (et la pizza magret – camembert déchire !).
On contacte à l’improviste le gite « l’Echappée » à qui il reste un studio. On comptait sur l’épicerie pour le ravitaillement mais on réalise qu’on est dimanche… heureusement que la pizzeria est ouverte, c’est la seule option du village (et la pizza magret – camembert déchire !).
Infos pratiques :
Logement : gîte « l’Echappée » : studio très bien avec cuisine, 70 euros la nuit. Plusieurs autres gîtes et hôtels dans le village.
Restauration : le long de la rue principale au bord de l’Aude, une pizzeria et une brasserie.
Ravitaillement : épicerie, boulangerie, charcuterie.
Le lendemain même si on enchaîne avec une autre petite journée (puisqu’on fait la 2e moitié de l’étape), on part quand même tôt (7h15) car on veut atteindre le château de Puilaurens à temps pour l’unique visite guidée quotidienne, à 10h30. On quitte Axat par le haut du village puis on marche vers le fond des gorges, toujours dans un beau cadre avec les couleurs du matin.
Quand on entre dans la forêt domaniale de Puilaurens, 4,5 km après Axat, on repique vers les reliefs du versant sud. On suit un chemin forestier avec quelques points de vue sur les montagnes, mais le grand moment c’est la découverte, au détour d’un grand virage en épingle à cheveu, du château de Puilaurens magnifiquement perché dans son écrin rocheux. Lui-même est dominé par plusieurs sommets, dont le pic de la serre des aiguilles, l’ensemble est grandiose.
En arrivant au château, on a 9,5 km et 2h10 de marche au compteur.
Quant à la visite du château, qui commence par une montée en lacets (d+ 100 mètres) jusqu’à la forteresse en surplomb de la vallée de la Boulzane, puis se poursuit à travers les deux enceintes et le donjon, elle est super intéressante, et la visite guidée est un vrai plus, avec des explications claires et très instructives, bref on recommande (billet d’entrée 7 euros, supplément de 2 euros pour la visite guidée – avec la visite guidée il faut compter 2h30) !
Etape 8 : Puilaurens – Prugnanes – Saint Paul de Fenouillet (en bus)
Dans la foulée de la visite du château de Puylaurens, on décide de s’avancer en bus jusqu’à Saint Paul de Fenouillet, aux bords de l’Agly, ce qui signifie qu’on zappe ce qui constitue traditionnellement l’étape 8 (Puilaurens – Prugnanes, 17 km), ainsi que le premier tronçon de l’étape 9 (Prugnanes – Saint Paul, 6 km).
On prend un bus LIO à Lapradelle (1 kilomètre au nord de Puilaurens sur la D 117) qui nous dépose 20 minutes plus tard à Saint Paul, où on s’installe au petit camping municipal calme et bien situé. On prend le temps d’aller voir, un kilomètre au sud du camping, les restes d’un pont romain, avant de se coucher tôt… demain on a une grosse journée au programme !
Infos pratiques :
Logement : camping municipal (19 euros pour deux avec une tente), et multiples options d’hôtels et gîtes.
Restauration : beaucoup d’options.
Ravitaillement : un gros carrefour à l’entrée du village, sinon différents commerces, boulangerie, etc.
Bus : horaires à consulter sur le site LIO – Occitanie (https://www.lio-occitanie.fr/horaires-et-plans/) ou sur l’application. Tarif 1 euro.
Etape 9 : Saint Paul de Fenouillet – Duilhac sous Peyrepertuse (21 km, d+ 950 mètres)
Ce matin on quitte le camping de Saint Paul de Fenouillet pour une belle journée. La suite nous le confirmera, c’est clairement notre plus belle étape du GR, de loin, mais aussi une des plus dures.
On sort du village par la D7, dont on se sépare rapidement pour prendre un sentier qui traverse la vallée en coupant au milieu des vignes, avec l’entrée des gorges de Galamus bien en vue juste en face. L’Agly, avec ses eaux translucides, n’est jamais loin. On note que l’environnement change par rapport aux précédentes étapes, le climat devient plus méditerranéen, il fait plus chaud, la végétation s’en ressent (végétation broussailleuse, sol rocheux). NB : Ici on suit un balisage jaune et rouge, celui du GR 36 et du GR de Pays Tour des fenouillèdes.
De l’autre côté du plateau un sentier grimpe raide pour retrouver la D7 à l’entrée des gorges de Galamus peu avant le premier accès à l’ermitage de Galamus (un peu plus de 4km, d+200 m, 1h quand on atteint la D7). Le passage dans les gorges, qui dure 2 km et qui est tout plat, se fait donc sur route (qu’on partage avec les voitures et qui est étroite, attention !). On commence avec une vue plongeante sur l’étonnant ermitage accroché à flanc de canyon dans une zone bien escarpée, on passe juste au-dessus. On se rapproche ensuite progressivement de l’Agly, avant de sortir des gorges proprement dites et d’enchaîner avec 2 km de plus en faux plat sur la même route vers le moulin de Cubieres (total 8 km, 2h20 sur un rythme tranquille). Là, au niveau du camping (super spot !), ne pas rater le sentier qui monte sur la droite juste avant le petit pont.
Ensuite… ça va monter ! Le premier point de repère est le col das souls (2 km, d+ 250 mètres). Juste avant de l’atteindre, on a une vue imprenable sur toute la région : on est au-dessus des gorges de Galamus, avec une vue dégagée sur la vallée de la Boulzane au fond, et vers l’ouest le pech de Bugarach (altitude 1230 mètres) se détache.
Au-delà du col das souls (où en réalité il n’y a rien et qui marque seulement la moitié de l’ascension) on continue à monter dans le sous-bois puis à découvert pendant un peu plus de 2,5 km supplémentaires (d+300 m environ), ce qui fait donc une phase totale de montée d’un peu plus de 4,5 km et d+ 550 mètres. En haut, en passant au niveau du pech d’Auzou on a une nouvelle très belle vue cette fois côté Peyrepertuse (avec le château perché au loin, qui se confond avec la roche), avant de terminer la montée en passant une sorte de crête rocheuse assez escarpée (très balisée car on peut hésiter à passer).
Mais ce qui a été monté doit être redescendu (proverbe du randonneur)… On commence la redescente par une phase difficile très raide dans les rochers, on ne peut plus parler de sentier, c’est technique !
On arrive rapidement en surplomb du pla du brézou, le plateau vers lequel on continue à descendre en pente plus douce dans le sous-bois. On se descend 250 m en moins d’un kilomètre.
On traverse le pla du brézou parsemé de lavande, puis un bout de pinède jusqu’au lieu-dit Les cols, avant d’enchaîner avec les derniers kilomètres sur une longue piste au-dessus de la vallée en direction du château de Peyrepertuse, avec celui de Queribus en vue au loin.
Petit problème, on est à court d’eau depuis un moment (le point d’eau sur lequel on comptait vers Les cols est à sec), et on commence à avoir très soif… Coup de chance, à l’unique maison sur le chemin on tombe sur un monsieur super sympa qui nous ravitaille. Il nous parle des problèmes d’eau dans la région, sa source est en train de se tarir, il n’est pas le premier à évoquer le sujet sur le chemin (à Comus par exemple, la ville a coupé les fontaines et le village dépend de ses voisins pour son approvisionnement).
Enfin on atteint la route pour la montée finale vers le château. Il reste quand même 150 mètres de dénivelé positif sur le kilomètre jusqu’à l’entrée, sur le bitume et sous le soleil, c’est assez infernal. En arrivant à l’entrée du château on est complètement cuits.
On trouve quand même l’énergie de grimper visiter le château (on n’est plus à ça près et puis sans les sacs ça change tout !). La visite est rapide mais impressionnante, surtout la montée vers la partie supérieure qui domine
Enfin il nous reste à descendre à Duilhac, 2 kilomètres en descente raide par le sentier qui coupe la route en lacet pour atteindre le très joli village avec ses belles maisons en pierres.
Total de la journée : 21 km, d+ au moins 900 m, 7h30 de marche, on est rincés. On se remet de la journée avec un super repas à l’auberge du Moulin, arrosé d’un vin local costaud et excellent, il fallait bien ça !
Infos pratiques
Hébergement : Hostellerie du vieux moulin, chambre double 78 euros (prix sur place). Plusieurs autres hébergements, dont un gîte d’étape (dortoir 28 euros quand même !).
Restauration : plusieurs options, et on recommande donc l’auberge du moulin, on mange vraiment très bien !
Etape 10 : Duilhac sous Peyrepertuse – Cucugnan – Château de Queribus (7 km, d+ 400 mètres) – Maury (7 km, d- 500m , hors GR)
En principe l’étape 10 va jusqu’à Tuchan, mais pour nous c’est le dernier jour. On décide d’aller jusqu’à Cucugnan puis Queribus, avant de sortir du GR et de descendre vers la D117 au niveau du village de Maury pour attraper un bus pour Perpignan.
La journée commence donc par une marche à travers les vignes jusqu’à Cucugnan, posé sur son petit monticule face à la vallée et au pied du château de Quéribus (4km, plat, 1h). On prend le temps de faire un petit tour du village et d’aller voir son moulin avant de poursuivre (et de prendre un shot d’expresso à la boulangerie pour le dopage !)
Après ce passage à Cucugnan, direction Queribus ! Il n’y a que 3 kilomètres, mais avec une belle montée (d+ 350 mètres jusqu’à l’entrée), dans le sous-bois jusqu’à ce qu’on débouche en face du château.
On pose les sacs et on visite les ruines. Ce dernier château Cathare de notre circuit (qui est aussi le dernier à être tombé, en 1255) est massif et plein de charme, avec son impressionnant donjon dont on peut visiter l’intérieur (avec sa salle gothique où trône un pilier imposant soutenant un plafond voûté), et sa vue imprenable dans toutes les directions : les corbières, les sommets pyrénéens au sud, la Méditerranée à l’est qu’on aperçoit pour la première fois du parcours… le tableau est parfait pour conclure la rando !
Après cette visite de Queribus et un pique-nique au pied des murailles, on sort du GR et on rejoint le village de Maury en marchant sur la départementale (7 km, d- 500 mètres, 1h30). Ce n’est clairement pas la partie la plus sexy mais il faut bien rejoindre un axe où il y a des bus…
Fin de partie, direction Perpignan !