Laos

Au nord du Laos : deux jours sur le Mékong jusqu’à Luang Prabang

A tout seigneur, tout honneur, sitôt la frontière thaïlandaise passée, c’est sur le Mékong, qui s’écoule majestueusement tout le long du pays, que commence notre périple laotien, direction la ville de Luang Prabang.

Deux jours sur le Mékong

Pour rallier la ville de Luang Prabang depuis la ville frontière de Houessai, plus que le bus, c’est le bateau qui se révèle le meilleur moyen de transport. Deux journées de 6-7 heures de navigation sont nécessaires pour couvrir les quelque 500 kilomètres de distance, en slow boat (long bateau style jonque, dans lequel ont été installées des banquettes de bus !).

Et on peut dire que faire ce trajet en bateau, c’est joindre l’utile à l’agréable, car tout au long de ces deux jours le paysage est vraiment superbe. Le Mékong s’écoule au milieu de collines abruptes, couvertes de végétation tropicale, dont les pentes dévalent jusqu’au fleuve ; quant aux rives, elles sont bordées de plages de sable et de rochers. Ca et là, de minuscules villages isolés apparaissent : quelques poignées de maisons en bambou sur pilotis sont accrochées à la pente face au Mékong, loin de tout.

En ce qui nous concerne, la première journée passe super bien, mais la deuxième est moins cool, car il fait vraiment frais… Le thermomètre chute à 16-17°, incroyable (mais il paraît qu’en janvier, il a neigé au Laos, pour la première fois depuis 40 ans) ! Entre ces deux journées de trajet, on fait halte dans le village de Pakbeng ; tous les bateaux s’arrêtent ici pour la nuit, et ce village autrefois perdu au milieu des collines est donc devenu la plaque tournante de la navigation sur cette section du Mékong. L’unique rue du village ne compte quasiment plus que des restaus et des guesthouses, dans l’ensemble assez pourries, et le village n’a donc pas vraiment d’intérêt. Ceci dit, c’est quand même sympa d’être réveillés par un barrissement d’éléphant… !!

Sinon, on doit confesser qu’on a commencé par une belle gaffe dès l’embarquement, heureusement passée inaperçue. En s’asseyant, on remarque un amas de petits déchets sur le rebord à côté de nous : boulettes de riz, morceau de pomme un peu noircie… Les gens sont dégeulasses ! Et hop, une pichenette pour envoyer tout ça dans le Mékong. Mais là, on remarque des alignements similaires en plusieurs autres points de la rambarde, et aussi sur les autres bateaux… Ah merde, on vient d’envoyer l’offrande au Bouddha à la flotte…

Luang Prabang, la ville en pleine nature

Au terme de cette entrée en matière, on arrive donc à Luang Prabang. Cette petite ville (mais qui est quand même la 2e du Laos) agréable et pleine de charme est installée dans une plaine entourée de montagnes, au confluent du Mékong et de la rivière Nam Khan, qui forment une presque ile. La ville, composée uniquement de maisons sur un ou deux niveaux, sans aucun immeuble, est noyée dans la végétation ; on a l’impression d’être dans un village en peine nature. Il s’en dégage une atmosphère très sereine et détendue. Les dimensions réduites de la ville sont propices aux déambulations à pied, qui nous mènent à la découverte de nombreux temples (dont le style est spécifique à cette région du Laos, avec des toits imbriqués qui descendent très près du sol), ou encore en haut du mont Phousi, qui se dresse au milieu du centre ville, et du haut duquel on a une très belle vue sur la ville, ses environs, et les montagnes qui l’enserrent. A partir de 17h, le très vivant night market s’installe dans la rue principale : attention aux tentations, l’artisanat est riche et varié : tissus, peintures, bijoux, il y a de tout !

Au-delà de la ville elle-même, il y a dans les environs quelques très beaux sites. On a donc décidé de louer un scooter sur deux jours afin d’aller librement les explorer.

Notre première balade a été pour les grottes de Pak Ou, à environ 30 km au nord de Luang Prabang. La route est cahoteuse mais vaut la peine car elle permet d’explorer la campagne environnante, ses rizières et ses villages. Une fois au village de Pak Ou, il faut traverser le Mékong en barque, puisque les grottes sont sur l’autre rive et qu’il n’y a pas de pont sur le fleuve pendant juste quelques centaines de kilomètres. C’est surtout pour son emplacement, à mi-hauteur d’une falaise surplombant le fleuve, et pour la vue qu’elle offre depuis l’intérieur, que la grotte vaut le détour. Sinon, elle n’est pas plus impressionnante que ça, bien que garnie de quelques centaines de statuettes de bouddhas en plus ou moins bon état.


Après avoir visité les grottes on retourne chercher notre scooter qu’on a avait garé un peu plus loin parce qu’on ne voulait pas payer le « parking » (déjà que le coup de la barque c’est un vrai racket !). Notre scooter est garé à côté d’un énorme camion style 4X4  qu’on avait déjà remarqué dans Luang Prabang. On engage la conversation avec ses occupants, qui sont français : Cédric et Marion, et leurs enfants de 2 ans et demi et 4 ans, nous expliquent qu’ils voyagent en Asie depuis déjà… deux ans, et en principe encore pour un an ! Ni une ni deux, nous voilà partis pour 1h30 de tchatche sur le bord de la route. Mais 1h30 c’est trop peu pour tout ce qu’on a à se raconter et on décide de se retrouver pour manger ensemble le lendemain soir. La conversation se poursuivra donc autour d’un bon petit barbecue laotien (qui combine barbecue et fondue, super bon !). On doit dire qu’on est assez fascinés par leur style de voyage. En tout cas ils prouvent sans discussion possible qu’avoir des enfants n’est pas un obstacle pour voyager ! Et il n’y a qu’à voir le gamin jouer et rire avec les 3 petits laotiens qui se sont approchés du camion pour comprendre qu’il s’adapte bien !

Notre deuxième virée en dehors de Luang Prabang sera pour les Waterfalls de Kuang Si. Ces chutes d’eau assez hautes forment ensuite des petites piscines naturelles où l’eau prend une couleur bleu turquoise magnifique comme on n’avait encore jamais vu. On grimpe en haut des chutes et on poursuit par une longue balade dans la forêt, où l’on rencontre Emilie et Manu, deux toulousains qui passent leur voyage de noces en Thaïlande et au Laos. C’est avec eux qu’on redescendra et qu’on terminera l’après-midi par une petite baignade dans les eaux limpides (et très fraîches) du lagon.

Enfin, pour notre dernière journée à Luang Prabang, on décide d’être actifs… ce sera donc piscine, à « La Pistoche » (ok ça sonne pas très Laotien !), piscine publique (mais où il y a surtout des touristes et des expatriés) en bordure de Luang Prabang ! Elle sera notre refuge pour cette dernière journée, en compagnie de Manu et Emilie qu’on retrouve pour l’occasion.

Au final, on garde une bonne impression de Luang Prabang, qui aura été une étape agréable et reposante, même si la ville est devenue assez touristique, surtout dans la rue principale. On peut quand même s’y promener très tranquillement, et si les chauffeurs de tuk-tuk racolent un peu, ils sont plus marrants qu’autre chose, surtout quand ils proposent leur « services » annexes avec des airs de conspirateurs : « tuk tuk, tuk tuk ? » ; « good weed ! » (prononcer « good vide »), « massage boum boum ? » !!

Infos pratiques

-Bateau Houessai – Luang Prabang : 2 jours de 6-7 h, 220.000 kipts / personne
-Guesthouses à Pakbeng : chambres doubles entre 60.000 et 80.000 kips
-TukTuk à l’arrivée à Luang Prabang entre le débarcadère et la ville : un bureau commun à tous les tuktuk qui attendent là vend les billets à 20.000 kips. On a appris qu’en marchant un peu jusqu’à la route nationale plus loin, le tuktuk qui s’arrêtent font le trajet pour 8.000 kips !
-Guesthouse à Luang Prabang : Thepavong Guesthouse, plutôt bien, chambre double 120.000 kip
-Location de scooter : cher, impossible de trouver à moins de 100.000 pour un manuel et 120.000 pour un automatique

6 commentaires

  • JM

    J’ai failli arrêter de lire cet article à la ligne sur la température soit disant trop fraîche …

    Quant à l’offrande qui tombe à l’eau, encore un coup de Nico je suis sur ! Te mets pas à dos trop de Dieux mon vieux !

    Et pour les gosses en Asie, j’ai proposé à Ludi. Elle est d’accord sur le côté enfant du concept, moins sur l’aspect Asie … On verra si j’arrive à la convaincre pour vous suivre dans votre deuxième tour du monde 🙂

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