Mexique

Mexique – Puebla : la ciudad de Puebla, Cholula… et les volcans !

Cinq heures de trajet depuis Oaxaca, sur une bonne route à travers les vallées centrales et un beau paysage montagneux parsemé de cactus (mais pas juste quelques-uns : des milliers, partout !), et nous voilà à Puebla, capitale de l’Etat du même nom, à 2h30 de la ciudad de Mexico, située au pied de deux volcans au nom quasi imprononçable, le Popocatepetl (de son petit nom le Popo) et l’Iztaccíhuatl, qui dominent le paysage.

Pour commencer par un bilan de notre passage on peut dire que Puebla nous a plutôt déçu(e)s et ne nous semble pas être une étape incontournable d’un voyage au Mexique. La ville en elle-même n’est pas particulièrement agréable (pour un séjour prolongé à notre avis mieux vaut choisir Oaxaca ou San Cristobal de Las casas) et d’un point de vue touristique il n’y a pas tant à voir, même en incluant Cholula (la ville juste à côté), et en sachant que les volcans sont accessibles aussi depuis Mexico avec un temps de trajet équivalent.

Bref, en ajoutant à ça qu’on est arrivés en pleine éruption du Popocatepetl avec pour résultat des chutes de cendres en ville et un temps bien couvert, ce qui n’arrangeait rien évidemment même si l’éruption en tant que phénomène naturel avait son intérêt (on en parle plus loin), on a finalement décidé de ne rester qu’une semaine à Puebla au lieu des deux prévues. On vous raconte ça quand même dans ce post.

Le centre historique de Puebla

On ne s’était pas beaucoup renseignés sur Puebla avant d’arriver, et dans notre tête on imaginait une petite ville paisible. Tout faux, c’est une ville importante, la 4e du pays, 1,5 million d’habitants rien que ça, grande, agitée, avec toujours beaucoup de monde en centre-ville, pas mal de circulation aussi. Niveau architecture, le centre n’est pas désagréable mais pas foufou non plus, il y a quelques belles rues, par exemple le calejon Los Sapos, et quelques beaux bâtiments dans le style baroque, mais rien d’exceptionnel

Côté visites, on trouve l’inévitable cathédrale sur le zocalo, avec sa haute façade en pierres sombres, mais aussi la biblioteca Oalafoxiana (la plus vieille d’Amérique, fondée autour de 1650 ; elle contient environ 45 000 livres vieux de plusieurs siècles, remontant au 15e pour les plus anciens, dans un très beau bâtiment) et le museo Amparo (avec une importante collection d’objets précolombiens), qui nous ont bien plu.

l’intérieur du musée Amparo

Cholula

Comme pour Puebla, il y a une grosse différence entre ce qu’on imaginait de Cholula et la réalité. On voyait un village charmant à proximité de Puebla, à l’identité indienne marquée et ayant conservé ses traditions… En réalité, aujourd’hui les deux villes se sont rejointes à force d’agrandissements, on ne sort jamais de l’agglomération et on voit mal la différence entre les deux, on a surtout l’impression que Cholula est un quartier de Puebla. Quant aux traditions et à l’identité indienne, on cherche encore, et ce n’est pas sur le Zocalo avec son subway, son dominos pizza et autres chaines, qu’on l’a trouvée. Bref, on n’a rien vu de bien typique à Puebla !

L’intérêt touristique principal, c’est sa pyramide indienne (en grande partie recouverte de végétation, on dirait une colline naturelle) surmontée d’une église espagnole toute jaune. Avec le volcan enneigé en arrière-plan c’est l’image typique de Cholula, celle qui à elle seule donne envie à tout le monde de venir. Bon, sauf que cette image, difficile de la voir en vrai : déjà il n’y a pas vraiment de point de vue dans cet axe, a priori il faut accéder à un immeuble quelque part avec un bon objectif (ou alors la photo est prise au drone), et par ailleurs pour voir le volcan il faudra de la chance, car l’atmosphère est souvent trop saturée ou polluée pour avoir une vue dégagée (et nous avec l’éruption et le nuage de cendres, on n’en parle même pas). Si les conditions sont réunies le paysage doit être très beau, dans le cas contraire la visite a quand même très peu d’intérêt.

Une virée pour voir les volcans Popocatepetl et Iztaccíhuatl de plus près (depuis Santiago Xalitzintla)… et une éruption !

Ce qu’on aura fait de plus intéressant durant notre semaine à Puebla, c’est d’aller voir d’un peu plus près les volcans Popocatepetl et Iztaccíhuatl, qui se font face à l’ouest de la ville. Respectivement 5400 et 5200 mètres d’altitude, ça fait deux belles bêtes ! Et dire que selon la légende, les deux seraient la réincarnation d’une princesse et d’un guerrier amoureux (mais l’histoire s’est mal finie, c’est un peu les Roméo et Juliette indiens), ils ont bien changé.

On est donc allés jusqu’à Santiago Xalitzintla, qui est un village assez isolé, le dernier en contrebas des volcans (à 2500 mètres d’altitude). Au-delà, la route passe entre les deux en grimpant sec jusqu’à Paso de Cortes, un col à quasi 4000 mètres d’altitude, avant de redescendre de l’autre côté, vers Amecameca et la région de Mexico. 

Pour être honnêtes, aller voir le Popocatepetl et l’Iztaccíhuatl depuis Santiago Xalitzintla, n’était pas une balade qu’on avait prévue en soi. Le plan initial c’était d’aller randonner sur l’Iztaccíhuatl, histoire de se rappeler ce que c’est de marcher en altitude et de cracher ses poumons, et d’admirer le Popo en face. Mais la rando, ça a été un bel échec ! On était pourtant partis de bonne heure et de bonne humeur avec nos copains Franck et Dagmar pour le trajet assez long (2h30-3h) menant à Paso de Cortes puis au lieu-dit de La Joya (on explique en détail ce trajet plus loin), le point de départ des sentiers de rando sur l’Iztaccíhuatl. On n’avait juste pas réalisé un « petit » détail, c’est que le Popocatepetl était (encore) entré en éruption dans la nuit. Clairement on n’avait pas pensé à ça, mais bon avec l’un des volcans les plus actifs du monde c’est vrai que l’éruption était une probabilité à envisager ! Résultat : dès Puebla un ciel saturé de cendre, c’est comme s’il neigeait, et une visibilité très réduite. Quitte à être réveillés et dans la rue à 7h du matin, on a décidé d’avancer quand même et d’aviser en route, d’autant que le ciel a eu tendance à s’éclaircir à un moment, et c’est comme ça que deux heures plus tard on s’est retrouvés à Santiago Xalitzintla, à se demander si vraiment il était raisonnable de tenter de monter jusqu’à La Joya pour faire notre rando coûte que coûte, avec en plus le risque de ne rien voir. Finalement la décision a été prise pour nous, les flics sont arrivés pour barrer la route, toute la zone proche autour du volcan était interdite par sécurité, au cas où l’éruption s’intensifierait.

A la place de notre rando, on a fait un tour dans Santiago Xalitzintla et on a trouvé un beau point de vue depuis la colline où se trouve l’antenne téléphonique (que nous a indiquée discrètement une fliquette pendant que son chef ne regardait pas !) : de là, on a une vue dégagée sur tout le village dans la vallée et sur le volcan derrière, à peine 10 kilomètres plus loin. C’est un très beau paysage qui à notre avis vaut le déplacement en soi, même sans avoir l’intention de randonner sur le volcan.

En plus lors de notre passage, le spectacle de l’éruption de cendre en permanence, et des grondements qu’on pouvait nettement entendre, était vraiment impressionnant. En fait il y avait aussi de la lave qui sortait du volcan, qu’on ne pouvait juste pas voir de jour, mais qui était très visible de nuit comme on a pu le constater sur des vidéos.

Et puisque c’était l’anniversaire de Nico, Franck et Dagmar avaient prévu le gâteau et les bougies, pour fêter ce compleano explosif !

Bref, pas de rando, mais une journée qui nous a bien plu !

Comment randonner par ses propres moyens sur l’Iztaccíhuatl depuis Puebla ou Cholula ?

Pour ceux qui voudraient faire cette balade ou randonner sur l’Iztaccíhuatl, il faut savoir que le trajet est un peu long et suppose plusieurs changements, on a eu du mal à trouver les infos, donc on les résume ici.

D’abord, il faut se rendre à Cholula : depuis le centre de Puebla, un taxi pour la station de colectivo coûte environ 50 pesos et il faut compter environ 10 minutes de trajet. Ensuite, il y a des départs de colectivo fréquents pour Cholula (10 pesos par personne, 45 minutes).

 A Cholula, il faut juste quelques minutes de marche pour atteindre la station de colectivo (« terminal de combis » sur mapsme) pour Santiago Xalitzintla via San Nicolas de los ranchos (14,5 pesos par personne, 1h).

On atteint donc Santiago Xalitzintla après environ 2h de trajet. C’est là que ça se complique un peu. Il y a bien des colectivos pour Paso de Cortes (direction Amecameca), mais les départs sont moins fréquents (un toute les 1h, 1h30 d’après nos infos). A priori le trajet dure environ 45 minutes et coûte autour de 100 pesos, mais là on ne peut pas le confirmer personnellement puisque comme on l’a expliqué, notre trajet s’est arrêté là. Ensuite, soit on peut commencer la rando à Paso de Cortes, soit il faut attraper un dernier colectivo ou taxi à l’entrée du parc national (à Paso de Cortes donc) vers La Joya. Le tout représente donc un trajet de plus ou moins 3 heures avant de commencer à randonner (avec la même chose au retour, ça fait une bonne journée !), surement un peu moins en voiture car il y aura moins de détours et d’arrêts dans les villages

Pour éviter le trajet le matin, il est également possible de dormir sur place, il y a des cabanes dans le parc.

 

Infos Pratiques

Trajet Oaxaca – Puebla : avec ADO, trajet 5h, tarif 540 pesos, on arrive à l’énorme gare routière CAPU dans le nord de Puebla. De là, taxi pour le centre 100 pesos.

Logement à Puebla : on a trouvé un logement en Airbnb en plein coeur de Puebla, un appart’ entier avec deux chambres, espace de travail. environ 40 euros par nuit

Trajet Puebla – Mexico : avec ADO, depuis Puebla CAPU jusqu’à Mexico Tasquena (dans le sud de la ville, vers Coyohacan) 2h30, 250 pesos (avec ADO), départs ultra fréquents.

 

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