Couchsurfing,  Vietnam

En immersion dans la vie vietnamienne chez Phuoc et sa famille à Ho Chi Minh City

Depuis le début de notre séjour au Vietnam, on voulait vraiment faire une étape de Couchsurfing, et c’est à Ho Chi Minh City (HCMC pour les intimes), notre dernière étape, que l’occasion de le faire s’est présentée, chez Phuoc et sa famille.

Leur maison est un peu éloignée du centre ville et un peu difficile à trouver au milieu des ruelles du quartier de Tan Binh. Quand on arrive à l’adresse, on réalise qu’on se trouve devant un petit restau. Mais comme on le disait dans notre article sur Hanoï, au Vietnam il est fréquent qu’un petit commerce soit tenu devant la maison et jusque dans le salon, ouvert sur la rue. C’est donc bien là, et Phuoc arrive tout souriant vers nous.

A notre arrivée, les clients nous accueillent chaleureusement, nous invitent à nous asseoir et quelqu’un nous offre même une assiette de pastèque. Dans ce quartier qui n’est pas du tout touristique, le passage de deux étrangers est très remarqué. Pendant notre séjour ici, quand on se promène dans la rue tout le monde nous regarde, nous sourit et nous dit bonjour (mais pas pour nous vendre quelque chose comme souvent au Vietnam), c’est assez sympa ! D’ailleurs Phuoc se moque de nous et nous surnomme « les attractions » en se marrant !

On s’installe chez Phuoc (prononcez « Phong » ; et pas « Fuck », comme il dit en rigolant) et sa famille, qui habitent une maison typiquement vietnamienne, tout en longueur (« en tube ») : derrière le « salon » qui sert surtout de stock pour le restau et de garage pour les scooters de la famille, se trouvent trois chambres en enfilade. Il faut traverser les unes pour accéder aux autres.

On fait évidemment la connaissance de toute la famille : ses parents, son petit frère David (c’est évidemment son « nom européen ») qui a 11 ans et qui profite actuellement de ses vacances à l’occasion de la fête du Tèt (le nouvel an vietnamien), et la grand-mère, vétérante Vietcong de son état, dont Phuoc évoquera pudiquement les faits d’armes et les souffrances pendant la guerre du Vietnam.

On apprend au cours du séjour que c’est Phuoc qui tient le restaurant, qu’il a ouvert lui-même dans la maison familiale, et que du haut de ses 25 ans c’est essentiellement lui qui fait vivre la famille (ses parents sont retraités mais les retraites sont très faibles au Vietnam).

On passe une première soirée agréable, posés devant le restau ; On sympathise tout de suite. Phuoc est vraiment cool, il a beaucoup d’humour, et il se met en quatre pour qu’on se sente bien. Il nous explique plein de choses sur le Vietnam, les mentalités, les usages, et il est également très curieux de ce qui se passe et se fait en France. On est rejoint par Trung, « l’oncle » de Phuoc (en fait c’est juste un ami, mais comme il a une quarantaine d’année il a le statut « d’oncle » !), et on fait connaissance autour de quelques bières. Phuoc se lève souvent pour aller s’occuper de ses quelques clients, mais il a quand même du temps libre (il y a trois tables dans le restau). A notre grande surprise, c’est aussi àl’occasion de cette soirée qu’on goûte le meilleur vin rouge qu’il nous aura été donné de boire depuis notre départ ! Trung est pharmacien et un labo pharmaceutique français lui en a fait cadeau à l’occasion du nouvel an Vietnamien qui approche. Il n’aime pas le vin mais quand il apprend que nous oui, il s’empresse d’aller chercher la bouteille chez lui et de l’ouvrir !

Le lendemain, on a une journée bien remplie : petit dej à la Vietnamienne dans le quartier (saucisses, boulettes de viande et œufs sur plaque chauffante !), pause café (il y a beaucoup de cafés sympas avec de belles terrasses agréables à HCMC, bien plus que dans le nord), puis un petit tour au marché Ben Thành où on négocie serré nos quelques souvenirs. On retrouve ensuite les incontournables Delphine et Gérard, qui sont également en ville, et tous les cinq on va se faire masser au centre de l’association des aveugles de HCMC.

Phuoc doit nous laisser car il a son restau à ouvrir (il ouvre de 16h à minuit), et pour notre part on visite le centre ville, où on découvre notamment l’hôtel de ville avec la statue d’Ho Chi Minh, le théâtre, ou encore la poste construite par Gustave Eiffel. On fait aussi un tour dans le vieux quartier, surnommé désormais le « quartier backpackers », qui présente deux visages : les rues principales sont très touristiques, avec restaus et hôtels, et entre ces rues on s’engage dans des réseaux de minuscules ruelles qui s’enchevêtrent, où la vie de quartier se déroule paisiblement, dans ces maisons traditionnelles grandes ouvertes sur l’extérieur.

On fait ensuite nos « adieux » à Delphine et Gérard (ils décollent pour l’Australie), non sans avoir passé ensemble une bonne dernière soirée autour de quelques bouteilles de Dalat et d’un énième repas « à bouibouiland ». On rentre ensuite chez Phuoc, à qui il reste quelques clients mais qui peut quand même se poser avec nous pour la suite de la soirée. On se lance à nouveau dans de longues conversations ; c’est vraiment cool de voir que malgré nos origines et nos cultures si différentes, on a tant de choses à se raconter et à partager.Le dernier jour, Phuoc décide de ne pas ouvrir son restau pour qu’on ait plus de temps ensemble. Après une nouvelle balade dans le centre ville et une visite du musée de la guerre du Vietnam (expo photos dure – dure sur les crimes de guerres américains), on retrouve sa famille pour un repas chez eux tous ensemble. Pour notre part, on cuisine des crêpes « comme à la maison » pour leur faire découvrir. La notion du timing des repas étant ce qu’elle est en Asie, les crêpes sont dégustées en même temps que les noodles au bœuf ; c’est assez marrant de voir tout le monde s’emparer d’une crêpe à la baguette et de la mélanger allègrement au plat ! Nous on la joue plus classique, en mode crêpes au sucre / confiture, et finalement cette façon de faire plait bien aussi à nos hôtes !

Au programme également : parties d’échecs avec le petit frère, David. Il est bon le saligaud, et Nico se fait rétamer deux fois de suite !

Pour la suite de la soirée, on est invités par Tonton Trung à la soirée de nouvel an de sa société, dans un restau privatisé pour l’occasion. Ambiance arbre de Noêl de la compagnie : gros repas, chansons, cadeaux pour les enfants, etc. On se dit qu’on tombe comme deux cheveux sur la soupe, mais non, on est accueillis chaleureusement … En fait, c’est bien plus que ça, on est littéralement traités en guest-star : les mecs défilent pour trinquer avec nous, les enfants pour faire des photos ensemble (Nico se voit même offrir un ballon en forme de cœur par 2 gamines), on nous ressert à manger encore et encore (oui c’est notre deuxième repas de la soirée) ! L’inévitable moment karaoké arrive (les Vietnamiens adoooorent le karaoké, et sans aucun complexe : plus on chante fort et faux, mieux c’est !), mais voilà que l’assemblée insiste pour qu’on ouvre le bal… Et on se retrouve à chanter « Aux Champs Elysées » (oui, ok, le gros cliché), a cappela bien sur, devant une foule en délire. On a appelé cet instant, le « moment WTF ?! » du voyage. Mais quelle soirée !

C’est sur cette soirée mouvementée que s’achèvera ce super couchsurfing, puisque le lendemain matin c’est déjà l’heure du départ, et c’est avec un peu d’émotion qu’on laisse cette famille qui nous aura si gentiment accueillis.

Le lien vers le profil Couchsurfing de Phuoc : https://www.couchsurfing.com/people/phuoc-hoang

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