République Dominicaine : Santo Domingo, « La Capital »
On commence avec ce post une série d’articles sur la République Dominicaine, un pays attachant dans lequel depuis plus d’un mois maintenant, on se sent vraiment bien ! Et c’est d’abord de sa capitale, Santo Domingo, qu’on va vous parler.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis sa création par les Espagnols au 15e Siècle… Santo Domingo était alors la première ville fondée par l’envahisseur européen aux Amériques, et elle se résumait à quelques dizaines de maisons en bois agrémentées de quelques bâtiments religieux. Aujourd’hui c’est une ville étendue et agitée de 3,5 millions d’habitants (un tiers de la population du pays !), qui s’est développée autour de la « zona colonial », son centre historique.
C’est en deux temps qu’on a découvert Santo Domingo : notre premier passage a duré quelques jours, qu’on a surtout consacrés à la visite des principaux monuments. Après une virée dans le sud-ouest du pays (dont on parle dans cet autre post) on est revenus cette fois deux semaines pour reprendre le télé-travail : une phase moins touristique et plus axée sur la vie quotidienne, qui nous a permis de découvrir différemment la ville.
Une visite touristique de la zona colonial
La « zona colonial », c’est donc le centre de Santo Domingo, un quartier peu étendu qui se parcourt facilement à pied. C’est un quartier joli et agréable (qui nous rappelle beaucoup les centro typiques de nombreuses villes d’Amérique du Sud), qui était entouré de murailles dont on peut encore voir des vestiges (il reste des pans de murs et quelques portes), avec ses bâtiments de style colonial, colorés, certains bien réhabilités, d’autres plus défraichis. On aime bien flâner dans ses petites rues, la rue piétonne commerçante (la calle El Conde) et bien d’autres (les calle hostos, de las Damas, entre autres, sont sympas). Le centro a ses imperfections (façades décrépies, grappes de fils électriques qui pendouillent…), tout n’est pas propre et brillant, mais ça n’enlève rien à son charme.
Il y a plusieurs monuments à visiter dans le quartier, à voir sur 2 jours dans l’idéal pour prendre son temps (1 journée ça serait un peu la course ou alors il faut faire des choix), et pour pouvoir s’imprégner un peu de l’atmosphère de la ville.
L’un des principaux monuments en question est bien sûr la cathédrale, qu’on trouve sur la place centrale (le Parque Colon, un endroit toujours très animé), derrière la statue de Christophe Colomb. C’est la première cathédrale des Amériques, construite à partir de 1512, et sur le plan architectural elle a la particularité d’être assez basse, sans tour ni clocher.
L’alcazar de Colon, qu’on trouve sur la grande plaza de Espana et au bord du rio Ozama, est un ancien palais où a longtemps vécu la famille Colomb. C’est un beau bâtiment à arcade qu’on peut visiter, et qui abrite une expo d’objets et meubles des 15e et 16e Siècle.
De l’autre côté de la plaza de Espana, le Museo de las casas reales occupe un ancien palais espagnol, dans le même style que l’Alcazar, en plus grand. A l’intérieur, on peut passer d’un bâtiment à l’autre et traverser plusieurs patios agréables. Côté expo, par contre, on a trouvé le musée assez moyen : il y a quelques cartes (des voyages de Colomb entre autres) et une maquette de Santo Domingo au 18e Siècle qu’on a trouvées intéressantes, mais en dehors de ça, sur les armes et les objets de cuisines on a moins accroché !
Le long de la Calle de las damas, on peut voir la Fortaleza Ozama, la forteresse qui défendait la ville et l’embouchure du fleuve. Elle est assez petite mais bien restaurée, et elle permet d’avoir une vue pas trop mauvaise sur l’embouchure du rio.
Un peu plus loin dans la même rue, on trouve le Panteon de la Patria : une ancienne église jésuite devenue panthéon de la République, avec les tombeaux de plusieurs présidents et d’autres personnalités.
Le Covento de los Dominicos, plus bas dans la zone coloniale, est lui aussi le 1er de sa série : le 1er couvent des Amériques, donc, avec une portée historique assez ambigüe puisqu’il a à la fois été un instrument de la colonisation (colonisation religieuse en appui à la colonisation militaire), et en même temps un endroit qui a abrité des prêtres humanistes, qui se sont élevés contre la violence de la conquête et l’asservissement des Indiens (Las Casas, entre autres, qui a droit à sa petite plaque sur la porte de son ancienne cellule).
Lors de notre premier passage à Santo Domingo on a bien failli le rater, puisqu’on s’est pointés pour le visiter un jour de fermeture (c’est ouvert seulement du lundi au vendredi). Rien à faire, la porte est fermée et il n’y a personne… C’était sans compter sur Célia, qui s’est immédiatement mise à tchatcher le curé croisé dans l’église attenante et qui lui a dit qu’elle regrettait mucho mucho de ne pas pouvoir visiter le couvent… Ni une ni deux, le Padre nous a fait rejoindre le couvent par la discrète porte le reliant à l’église… Un Padre bien jovial, d’ailleurs, qui avant de nous laisser apprécier notre visite privée, nous a demandé avec un air très sérieux, avant d’éclater de rire, si en visitant ce couvent, on n’était pas à la recherche d’une vocation… Spoiler alert : no !
Enfin en déambulant au hasard des ruelles de la zona colonial, on passe forcément tôt ou tard devant le Monasterio San Francisco, dont les ruines ne se visitent pas mais peuvent s’observer depuis la rue.
Notre retour à Santo Domingo un an après a aussi été l’occasion d’enfin visiter le museo de la resistencia, fermé la première fois. Un musée très complet qui retrace en détail l’histoire de la dictature de Trujillo de 1930 à 1961 et de son renversement, et plus largement aborde l’histoire de la République Dominicaine au 20e Siècle. C’est complet mais un peu aride, avec de très longs textes en espagnol, on a compris l’essentiel mais il faut s’accrocher, et heureusement qu’on avait lu avant le roman de Vargas Llosa sur cette période, la fête au bouc.
Deux semaines de vie quotidienne à Santo Domingo
Après notre premier passage de deux jours, c’est avec plaisir qu’on est ensuite revenus à Santo Domingo pour s’y installer deux semaines. On aime bien l’ambiance à la fois festive et nonchalante qui règne en ville, la journée, et plus encore en soirée quand il fait moins chaud (parce que la journée, en septembre à Santo Domingo, il fait chooooo !!). En fait l’ambiance est clairement latino : même si on est dans les Caraïbes, on est aussi déjà un peu en Amérique du sud.
Pour ces deux semaines, on s’est posés dans un petit bnb tenu par Fanni, une jeune dominicaine de retour au pays après avoir longtemps vécu en Espagne. Fanni est super sympa et loue quelques chambres chez elle en plein centre, calle Santome. C’est un endroit paisible et agréable (avec un bon wifi !), parfait pour reprendre tranquillement le travail.
Cet arrêt un peu prolongé nous a permis de changer de perspectives, on s’est retrouvés plus en mode « vie normale » que tourisme : en restant un peu quelque part tu as forcément des activités assez classiques mais qui permettent de mieux connaître une ville, sous un angle plus « local ». Rien d’extraordinaire, mais mine de rien c’est à travers les occupations du quotidien qu’on s’imprègne d’une ambiance : en faisant ses courses au petit colmado du coin (ces épiceries qui font aussi bars de rue, où les gens jouent aux dominos et où la bachata, musique typique de la République Dominicaine, retentit à fond les ballons !), en allant boire un café en ville (par exemple dans notre Cafetera préférée de la Calle El Conde), en allant chez le coiffeur ou pour Célia, se faire les ongles (il y a des micro salons de manucure partout, les dominicaines adoooorent se faire les ongles -plus il y a de paillettes mieux c’est-, et l’ambiance là-dedans est animée : on chante, on rigole, on rattrape les gosses qui courent partout)…
Pour les soirées, il faut prendre la direction de la Calle Hostos, où se trouvent de nombreux bars. Le week-end la rue entière s’anime puisque les bars sont côte à côte et que la fête se poursuit dans la rue. El Sarten reste, et de loin, notre préféré : très couleur locale, fréquenté par une clientèle passionnée de danse, tout le monde invite tout le monde, l’ambiance est super conviviale. D’ailleurs lorsqu’elle était ici notre pote Aurélia, qui est une vraie pro de la Bachata et du Merengue, a fait un tabac et a dansé avec à peu près tout le bar… De notre côté, nos ambitions sont plus modestes (même si les cours de Merengue qu’on a pris nous ont permis de maîtriser quelques bases, on est encore loin de briller en soirées 😉). Sinon, pour changer (complètement) d’ambiance, il suffit de traverser la rue et de se rendre au safe zone, un bar reggaeton « un peu » plus déjanté. Et pour continuer la soirée si à minuit vous trouvez que les bars ferment trop tôt, il reste La resistencia (Calle Jose Gabriel Garcia), qui se met en mode bar clandestin (c’est assez ouf d’ailleurs, à l’intérieur il y a un monde fou et la musique hurle, mais de dehors, on n’entend rien).
Au fil de nos balades, on a par contre été déçus par le Malecon : on imaginait une promenade sympa en bord de mer, on est en réalité coincés entre un boulevard de 4 voies avec énormément de circulation et une côte transformée en décharge sauvage (mais le problème est récurrent dans tout le pays). Finalement la promenade n’est pas terrible (sauf pour remarquer une bizarrerie : un obélisque égyptien avec des peintures représentant des personnages dominicains : wtf ?)
Rester un peu à Santo Domingo nous a aussi donné le temps de sortir de la zone coloniale et d’aller explorer un peu d’autres coins.
A quelques kilomètres de la zona colonial, la Place de la culture est un espace qui regroupe plusieurs musées, dont celui d’art moderne, qui accueillait lors de notre passage la biennale nationale, l’occasion pour nous de découvrir différentes œuvres d’artistes dominicains, la plupart plutôt engagés (sur l’écologie, les violences faites aux femmes, etc). Par contre l’autre musée qu’on visait, le musée de l’Homme dominicain (musée d’histoire) était fermé lors de notre séjour, pour rénovation.
Dans un tout autre style, le Parque los tres ojos, dans l’est de Santo Domingo, abrite 4 (et non pas 3) jolis cénotes, des gouffres remplis d’une eau cristalline. Des escaliers ont été aménagés pour descendre jusqu’au bord de l’eau, et pour rejoindre le n°4 il faut faire une courte traversée en radeau du n°3, en sous-terrain. L’eau est magnifique mais malheureusement la baignade est interdite…
Enfin, comme on le disait vivre à Santo Domingo en septembre c’est aussi avoir trèèèès chaud, et donc on s’est efforcés de trouver des plans baignades.
On a trouvé trois options, qu’on a toutes testées : la première, c’est de squatter la piscine d’un hôtel qui en est équipé. C’est un truc qu’on fait souvent, beaucoup d’hôtels acceptent de vendre des billets d’accès à la piscine même quand on n’est pas client. Ici tous les hôtels le font (ça s’appelle un « day pass », en anglais), c’est juste que c’est pas donné alors on ne l’a fait qu’une fois (à l’hôtel Casa Sanchez, pas mal du tout avec petite piscine dans le patio et jacuzzi sur le toit-terrasse).
La 2e option, c’est le parc aquatique de Santo Domingo, le Caribbean Splash Water : c’est un centre aquatique sans surprise, avec plusieurs bassins, de quoi manger, de la musique et plein de familles avec évidemment des gosses partout qui monopolisent les toboggans au lieu de les laisser aux grands (ok, dès le 1er tour de toboggan Nico a perdu une lentille, finalement on est peut-être trop vieux, laissons les toboggans aux gosses). Bref ça fait l’affaire, vu que l’essentiel c’est quand même de pouvoir se tremper dans de l’eau fraîche (même quand elle est d’une propreté douteuse).
Enfin le troisième plan c’est de sortir de Santo Domingo et d’aller passer la journée à Boca Chica, l’une des premières plages après la ville, à environ 40 kilomètres (mais finalement, juste après l’aéroport), soit 45 minutes en guagua au départ du Parque Enriquillo. L’eau est superbe (d’un bleu turquoise très beau), mais la plage, c’est pas loin de l’idée qu’on se fait de l’enfer (en tout cas le week-end), le sable est sur-occupé par les tables des restaus (on ne pose pas sa serviette) et ultra bruyant (tout le monde vient avec son enceinte, et même si on adore la musique latino, une enceinte tous les 5 mètres avec une chanson différente à fond, ça fait beaucoup). Autre point négatif, le tourisme sexuel est bien visible ici, au milieu des familles dominicaines on peut croiser pas mal de couples un peu… « surprenants ». Bref tout ça pour dire que Boca Chica, c’est une étape qu’on peut éviter. Pour une journée plage, si c’était à refaire on tenterait notre chance sur celle de Juan Dolio (le village d’après Boca chica) dont on nous a dit du bien mais qu’on n’a pas pu aller voir par nous-mêmes…
Après cette étape de ville, on prend la direction de Jarabacoa, histoire de s’aérer dans les montagnes !
Infos Pratiques |
Logement à Santo Domingo : On peut vous parler des trois logements qu’on a testés :
Transports à Santo Domingo : En taxi, le prix « juste » tourne autour de 1000 pesos (et même moins d’après Fanni), on peut trouver dans le sens ville -> aéroport, mais c’est quasi impossible dans l’autre sens (à l’aéroport, on a affaire à une organisation de taxi qui négocie peu : difficile d’aller en dessous de 2000 pesos). 3e solution… Uber… Les prix tournent autour de 600/700 pesos (mais il faut parfois faire plusieurs tentatives, certains chauffeurs, en recevant la course, appellent ou envoient un message pour prévenir qu’ils demanderont un supplément en liquide, et en cas de refus ils annulent la course). ~Trajet Santo Domingo – Bayahibe : il faut d’abord prendre un Guagua de Santo Domingo (parada de la compagnie Sichoem près du Parque Enriquillo) à La Romana (trajet 2h30, tarif 200 pesos par personne). On ne peut pas dire à quelle fréquence ils partent mais en arrivant au hasard en début d’après-midi on en a eu un qui partait dans les 10 minutes. Le guagua s’arrête partout dans LA Romana et fait son terminus au niveau de la parada des guagua pour Bayahibe (trajet 20 minutes, tarif 85 pesos). ~Trajet Santo Domingo – Samana : bus depuis le terminal de la compagnie Caribe Tours (sur l’expreso 27 de febrero, à l’angle de l’avenida Navaro), fiable, trajet 2h30 environ, tarif 450 pesos ~Trajet Santo Domingo – Jarabacoa : là aussi depuis le terminal de Caribe Tours, trajet 2h45, tarif 400 pesos |
Un commentaire
kat
Célia, franchement, séduire un homme du clergé, ça ne se fait pas!