République Dominicaine

République Dominicaine : dans les montagnes à Jarabacoa

Changement d’ambiance en Rep’ Dom’ ! Après la plage dans la péninsule de Samana et vers Pedernales et un shot de vie urbaine à Santo Domingo, on prend la direction des montagnes du centre du pays, et c’est à Jarabacoa qu’on décide de poser nos sacs pour 15 jours.

La ville est située à 500 mètres d’altitude, il y fait donc plus frais que sur la cote, et ce climat lui vaut le surnom local de « ville du printemps éternel » (encore une ! A l’autre bout du monde, Kunming, en Chine, a droit au même petit nom). La région est rurale (jusqu’à Constanza toute la zone est consacrée à l’agriculture. Elle est considérée comme le grenier de l’ïle), et ça se ressent dans les modes de vie et les comportements : les gens nous ont peut-être semblés un peu plus réservés que dans le reste du pays, et on a pu remarquer des particularités dans le style vestimentaire : le chapeau de ranchero est répandu, on voit pas mal de gens à cheval (et parfois même des chevaux qui se baladent seuls sur la route).

Au niveau logement nos recherches ont été un peu difficiles car il y a peu d’options bon marché, et beaucoup de gites et villa très chers. On a finalement eu la chance de trouver un tout nouveau bnb dans une grande et belle maison en bois un peu à l’écart du centre-ville. C’est une maison avec 5 chambres et pleins d’espaces communs (un salon, deux terrasses, deux salles à manger, un truc assez ouf), le tout quand même un peu vieillot et imparfait (c’est un bnb depuis très peu de temps et la maison a visiblement été rachetée en l’état avec ses vieux meubles), mais avec une bonne ambiance. On y est restés au total 2 semaines (d’ailleurs à force de télétravailler près de l’entrée on ne compte plus les fois où des nouveaux arrivants nous ont pris pour la réception !!), dont une bonne partie en compagnie de Sandra et Olga, deux colombiennes qui elles aussi se sont attardées. Comme nous, Sandra travaille tout en voyageant, et Olga, sa mère, était venue la voir et visiter un peu le pays avec elle pour quelques semaines. On s’est super bien entendus et ça a été un plaisir de cohabiter avec elle, et de faire quelques sorties ensembles.

En ce qui concerne la ville de Jarabacoa, notre première impression n’a pas été géniale. Si son emplacement est top, avec les montagnes tout autour, par contre la ville elle-même nous a plutôt déçus : pas spécialement belle, sans charme, et très bruyante à cause de sa circulation infernale (il y a des motos partout, des quads, des petites voiturettes à touristes avec musique à fond : Jarabacoa est apprécié des dominicains qui viennent nombreux y passer un week-end au frais, et le tourisme dominicain… c’est pas discret !). En fait la ville est organisée bizarrement, en dehors du minuscule centre (les quelques cuadras avant le Parque central) ça ressemble plus à un bord de route qu’à une ville, les terrasses des bars et restau donnent sur la circulation, en tant que piéton on ne sait pas trop quoi faire de sa peau… « ça n’a ni queue ni tête cet endroit » a été le résumé de Célia à l’issue de notre première découverte de la ville.

Bref, on s’imaginait un pueblito de montagne charmant, on repassera. Pourtant, on a fini par s’habituer à Jarabacoa et à son ambiance, et c’est une ville à laquelle on s’est attachée. De toute façon, on ne vient pas à Jarabacoa pour la ville mais pour la nature qui l’entoure : il y a plein de possibilités de balades et rando dans les environs. Et si vous voulez faire des sorties à cheval, parapente, etc, c’est aussi the place to be !

Deux petites cascades, le salto de Baguaite et le salto de Jimenoa, à quelques kilomètres du centre-ville, font partie des endroits les plus visités. Pour voir le salto de Baguaite on a choisi de marcher puisque c’est à 6 kilomètres de notre bnb (mais on peut aussi y aller en motoconcho). Une bonne partie de la marche se fait en ville, mais une fois qu’on a réussi à en sortir on se retrouve en bordure de champ avec une belle vue sur les montagnes. A l’arrivée sur le site il reste un sentier de 600 mètres qui mène à la cascade. Le niveau d’eau permet plus de se tremper les pieds que de se baigner.    

Le Salto de Jimenoa par contre on l’a raté, vu que notre séjour à Jarabacoa s’est arrêté plus vite et plus brutalement que prévu, comme on l’explique plus loin.

Autre coin apprécié de la région, c’est le balneario la confluencia : à 3,5 kilomètres vers le nord de Jarabacoa, c’est l’endroit où les rio Jimenoa et Yaque se rejoignent, dans un beau cadre montagneux. C’est un lieu de baignade très apprécié des habitants du coin, assez fréquenté le week-end (en mode pique-nique et musique), plus tranquille en semaine.

De Jarabacoa on peut y aller par la route (via la avenida la confluencia), qui longe un quartier résidentiel avec son stade de baseball et ses colmado, mais aussi par le sentier qui longe le rio Yaque, pour une option plus nature (on peut croiser des chevaux qui font trempette). On peut aussi faire la boucle.

Vu qu’on avait du temps sur place on a aussi improvisé une petite balade de notre invention, qui consiste à descendre de l’avenida la confluencia en direction de l’hotel Gran Jimenoa, pour ensuite marcher le long du rio Yaque en revenant vers le centre-ville. C’est faisable, mais pas très pratique, vu qu’il n’y a pas toujours de sentier sur la rive, et on s’est retrouvés à devoir traverser le rio comme on a pu. On passe ensuite à travers champ et on finit par rejoindre Jarabacoa.

Sinon, le gros morceau du coin, qui devait nous servir d’entrainement avant l’ascension sur 2 jours du Pico Duarte, le plus haut sommet de République Dominicaine (et des Caraïbes : 3098 mètres), c’est l’ascension du Pico El Mogote, qui domine la ville de Jarabacoa. Là, les choses sérieuses commencent : c’est une rando vraiment difficile, il y a 4 kilomètres seulement pour atteindre le sommet, mais avec un dénivelé positif de plus de 800 mètres… autant dire que c’est bien raide ! La première moitié reste raisonnable, avec une montée progressive et un sentier plutôt praticable, mais la deuxième moitié c’est une autre histoire : le sentier devient ultra raide et très irrégulier, on a souvent l’impression d’être dans un mini canyon et il faut très souvent s’aider des mains pour grimper.

Finalement, on a pu atteindre le sommet en 2h30, et de là-haut la vue sur les vallées et les montagnes des environs est vraiment superbe.

Pour la redescente, c’est un peu plus rapide mais pas tellement, vu qu’il faut faire vraiment attention où on met les pieds. On n’a d’ailleurs pas fait assez attention, visiblement, puisqu’à 30 minutes de l’arrivée, Célia a fait une mauvaise chute et s’est fracturée le péroné… Impossible pour elle de continuer à marcher, il a fallu organiser une expédition de sauvetage grâce aux habitants du coin qui sans hésitation sont allés chercher leur âne (tout le monde n’en a pas en République Dominicaine, mais comme on le disait en début d’article, ici c’est une zone rurale) pour venir la récupérer. Le côté folklorique étant assuré par les enfants qui suivaient pour ne pas rater l’attraction tout en chantant une chanson à l’âne ! Bref, après cette évacuation, direction les urgences, plâtre puis rapatriement sanitaire vers la France pour une opération….

Ah c’était une bonne idée cette rando du Mogote !

Du coup, pour le Pico Duarte (et pour le reste de la République Dominicaine, d’ailleurs)… On repassera !

Et repasser, c’est ce qu’on a fait un an plus tard ! c’est en août 2022, 11 mois après notre départ précipité, qu’on a fait notre retour à Jarabacoa, pour une petite semaine. L’occasion de se réinstaller dans « notre » chambre du Bnb de Julio, et d’enfin grimper le Pico Duarte : on vous raconte cette ascension dans cet autre post, c’était toute une aventure !!

Une virée dans la région de Constanza

Sinon, on a aussi profité de notre retour dans la région de Jarabacoa pour aller faire un tour du côté de Constanza, qui occupe une vallée plus à l’est. C’est une virée qu’on a fait à la journée et en louant une voiture, pour pouvoir s’arrêter à droite à gauche. Au départ de Jarabacoa, la RD 28 commence tout de suite à monter pour franchir la montagne qui sépare les deux vallées. Sur 25 km, on suit une route de crêtes avec des superbes paysages vallonnés, et on traverse plusieurs pueblito typiques de la Rep dom hors des sentiers battus. Pour un arrêt repas ou café avec vue, on trouve plusieurs comedor et cafétera sur la route. Mention spéciale pour mi cafe en la montana, au kilomètre 12 depuis Jarabacoa : on s’arrête en bord de route et on déguste un café récolté localement avec un beau panorama, en plus c’est un peu le lieu de rendez-vous des gens du coin.

En arrivant vers le village de Tireo Arriba, là aussi il y a une belle possibilité de pause, dans un petit restau de bord de route avec terrasse et vue panoramique sur la vallée.

On rejoint ensuite la RD 12 et avant d’arriver dans la vallée de Constanza. L’inévitable panneau municipal annonce d’ailleurs clairement l’arrivée, en principe on ne peut pas le rater !

La région de Constanza est fertile et c’est une zone agricole importante. Constanza est considérée comme le grenier de la Rep Dom, tous les fruits et légumes consommés dans le pays ou presque viennent de là. On est loin de l’agriculture intensive pourtant, tout se fait à la main, on n’a vu aucune machine mais beaucoup de gens travaillant dans les champs. Une des spécialités de la région c’est la fraise, et forcément on n’a pas résisté à la tentation et on s’est arrêté à l’un des nombreux petits stands pour faire le plein !

On ne sait que choisir !

On ne s’est pas attardés dans la ville de Constanza elle-même et on a rapidement pris la direction du parque Valle Nuevo pour aller voir le salto de aguas blancas. A peine sortis de Constanza, la route devient une piste, plutôt praticable jusqu’au hameau de El convento, au fond d’un plateau montagneux.

Pour les 3 derniers kilomètres vu l’état de la piste on a préféré laisser la voiture et partir avec deux gars très sympas du village qui se sont improvisés motoconchos.  10 minutes de moto et on est arrivés à proximité des chutes. De là on peut marcher 2 minutes pour arriver juste aux pieds des chutes, et/ou surtout marcher 10-15 minutes par un autre sentier qui au contraire nous amène au-dessus, ce qui est le plus cool car la vue d’en haut sur la vallée est vraiment superbe (et on peut se baigner).

Ensuite, on prend le chemin du retour et on atteint Jarabacoa en fin de journée. Au final, cette virée dans la région de Constanza est vraiment cool et est tout à fait faisable dans la journée, on la recommande vraiment (de préférence en voiture mais il y a aussi des guagua qui font la liaison) pour un bel aperçu de la Rep Dom loin des plages et des circuits touristiques ! 

 

Infos Pratiques

Logements à Jarabacoa : BNB de Julio, en direct 25 USD par nuit, un peu plus cher sur bnb

Trajet Santo Domingo – Jarabacoa : Trajet 2h45, tarif 450 pesos.

  1. A Santo Domingo, départ / arrivée des bus du terminal de Caribe Tours (sur l’expreso 27 de febrero, à l’angle de l’avenida Navaro).
  2. A Jarabacoa, départ / arrivée calle Luperon. 

Trajet Santiago – Jarabacoa : Bus de Santiago à La Vega puis de La Vega à Jarabacoa, trajet total environ 2h, tarif 250 pesos + 300 pesos.

Location de voiture à Jarabacoa : plusieurs loueurs sur la route principale à l’entrée de la ville, en direction du pont. On a été mis en contact avec un particulier Sandy, qui nous a loué sa voiture pour 1500 pesos par jour (moins de 30 euros). Son numéro par whatsapp : +1 (829) 354-2450.

 

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