Guatemala : Florès, le lac Peten et les sites de Tikal et Yaxha
Après notre rapide passage au Bélize, on prend la direction du Guatemala ! En arrivant par voie terrestre il n’y a pas 50 solutions, un seul poste frontière existe entre les deux pays, au niveau de Benque Viejo – Melchor de Mencos. Un passage rapide et sans problème, et nous voilà dans le nord du Guatemala, dans l’Etat du Péten, également frontalier avec le Mexique et notamment avec l’Etat du Chiapas. Bienvenue dans le corazon del mundo maya !
C’est Florès qui nous a semblé le point de chute le plus intéressant dans la région. En fait plutôt qu’une ville Florès c’est un ensemble de communes autour du lac Péten. Celle située sur la rive sud, Santa Eléna, n’a pas vraiment d’intérêt, c’est un petit centre bruyant où on passe surtout pour le marché, le supermarché et les bus. La partie la plus belle et atypique, c’est la isla de Florès, une petite île sur le lac où se trouve la partie historique de la ville. C’est minuscule et assez touristique, mais il y a de jolies maisons colorées et des rues en pentes avec des belles vues sur le lac, et puis des pontons sur les rives pour la baignade et les couchers de soleil.
Sur la rive opposée, c’est San Miguel, un village dans la végétation, mignon et calme, les pieds dans l’eau (parfois au sens propre). On y accède en lancha puisqu’il n’y a pas de pont (départs permanents, on n’attend jamais), un trajet de 2-3 minutes depuis l’île de Florès qui est toujours agréable en plus d’être utilitaire, on ne s’est jamais lassés de ce moment qui offre une belle vue sur les collines et le village. C’est là qu’on s’est posés pour deux semaines, on a trouvé une chambre juste face du lac chez des habitants, Julio et Lesbia (ils ont deux chambres dans un bâtiment séparé de leur maison), un endroit tout simple avec une ambiance à la cool, on s’y est sentis très bien pendant nos 15 jours, comme on s’est sentis bien à San Miguel en général, où on a pris nos habitudes et où on a eu le temps de sympathiser avec les voisins ou encore les gars des lancha.
Depuis San Miguel il y a plusieurs possibilités de balades dans la forêt, on marche accompagnés par les cris des singes hurleurs et on peut même voir un site archéologique en cours de fouille. Depuis le mirador installé sur les hauteurs on a une vue magnifique sur le lac, ses rives (on se rend compte que globalement la nature reste bien préservée et il y a peu de zones urbanisées) et l’île de Florès, très photogénique vue d’ici.
Pour un plan baignade, on peut prendre la direction de la playa Chechenal, ou du restau Raices del lago, où on mange bien et où on peut se baigner grâce au ponton.
Sinon, Florès est un bon point de départ pour continuer l’exploration des ruines mayas. Il faut croire qu’on n’en était toujours pas fatigués après avoir écumés celles de la péninsule du Yucatan et du Chiapas au Mexique, et on a continué sur notre lancée, en allant visiter Tikal évidemment, mais aussi Yaxha
Le site de Yaxha
C’est par Yaxha qu’on a commencé : une journée bien remplie vu qu’on a décidé d’y aller par nos propres moyens et non avec une agence, ce qui n’est pas ultra pratique pour ce site isolé. Pour s’y rendre en transports en commun il faut prendre un colectivo à Flores (Santa Elena) direction la frontière avec le Bélize (Melchor de Menchos), et descendre au niveau du hameau de la Maquina. Ce trajet dure environ 1h30 et coute 20 quetzals par personne, et pas 50 comme a voulu nous arnaquer un rabatteur de la gare routière. A ce sujet on avait un peu baissé la garde après le Mexique et le Bélize, mais au Guatemala les transports c’est arnaque en série, il faut quand même se méfier un peu plus. Et donc sur ce coup-là, en arrivant en tuk tuk à la gare routière on s’est laissés alpaguer par un mec d’une agence, et quand on lui a dit qu’on ne voulait pas d’un tour guidé mais qu’on voulait y aller en colectivo, il nous a dit « ah mais oui, je vous montre, c’est 50 quetzal, vous me payer à moi ». Le chauffeur n’était visiblement pas associé au truc mais n’a rien dit, sauf que le gars après avoir encaissé nos 50 quetzal chacun est ensuite allé le voir sous notre nez en lui disant « c’est 20 chacun, c’est ça ? » avant de lui donner ce montant et de se casser avec la différence (fin de l’histoire : on a fait arrêter le colectivo et Nico a couru après le mec, qui nous a rendu notre argent, pendant que Célia retenait le colectivo et s’excusait auprès des autres passagers qui dans l’ensemble avait l’air de ne pas approuver l’arnaque).
En dehors de ça le trajet se fait sans histoire, mais avec quand même des bizarreries, genre à un moment donné et alors que jusque-là tout le monde avait payé en descendant, le chauffeur s’arrête au beau milieu de nulle part (mais vraiment de nulle part, sur le bas-côté de la route sur une grande ligne droite) et encaisse l’argent de tous les passagers, avant de repartir. Quand on lui demande « mais pourquoi tu fais ça spécifiquement ici ? », ça à l’air d’amuser tout le monde mais on n’a jamais pu avoir la réponse ! Bref, on finit par arriver à la Maquina, et c’est à la sortie du hameau qu’on descend au croisement avec la piste qui part vers le site de Yaxha : il y a 10 kilomètres jusqu’à l’entrée du site (où se trouve la billetterie) puis encore 3 km pour les ruines, pas de transport en commun et très très peu de circulation. Notre plan A était de voir dans la Maquina si on pouvait trouver un moyen de transport, mais comme on était un peu au-delà du village on a eu la flemme d’y retourner et on s’est lancés à pied (sinon le gars de la dernière tienda proposait de nous emmener en voiture pour 150 quetzals). On a marché l’essentiel du trajet et on a aussi été pris deux fois en stop, une fois par un habitant du coin à l’arrière de sa camionnette (il y a quelques maisons le long de la piste) et une fois par des touristes qui nous ont casé dans leur voiture déjà surchargée, et au final 2h après être descendus du colectivo on était à la billetterie. Encore 45 minutes de marche (on n’était plus à ça près) et on était au niveau des premières ruines. Malgré les panneaux, on n’a pas croisé pas de jaguar !
Le site est très tranquille, très peu visité. Il y avait deux voitures sur le parking quand on est arrivé, et les groupes viennent plutôt en milieu d’après-midi pour rester jusqu’au coucher de soleil, on a donc eu les lieux à peu près pour nous.
La première partie de la visite est un peu décevante car la plupart des pyramides qu’on s’attendait à voir (et qui figurent sur la belle carte détaillée qu’on nous donne à l’entrée) sont en fait encore ensevelies. Du coup la visite prend des airs de balade en forêt entre des collines étonnamment raides.
Les choses s’arrangent ensuite quand on atteint les principales pyramides du site. Celles de l’acropole nord forment le plus bel ensemble du site.
Au fond du site, celles du grupo maler sont mignonnes.
Enfin la pyramide manos rojos (aussi appelée templo 216) est la plus imposante, et comme elle se trouve déjà sur une colline naturelle, depuis son sommet on a une vue dégagée sur la forêt et les lagunes.
Au total, c’est une visite qui prend deux bonnes heures. Reste ensuite à se faire le retour. On se retape à pied les 3 kilomètres jusqu’à la billetterie, et là on ne se sent plus trop le courage de faire les 10 kms qui restent jusqu’à la route, on décide donc d’attendre que quelqu’un parte pour lui demander de nous avancer. On a attendu plus d’une heure vu qu’il n’y a quasiment personne qui visite ce site, pendant laquelle on a papoté avec à peu près tout le personnel du parc, mais en fin de compte un guide s’est arrangé pour nous faire embarquer par l’une des rares personnes à repartir en voiture et non à moto, à savoir… le directeur du parc, qui nous a emmené non seulement au croisement de la maquina mais aussi jusqu’à Flores où il habite, un trajet super vu que le directeur en question est sociable et en connaît un rayon sur la région !
Le site de Tikal
Avec Tikal on s’est gardé le meilleur pour la fin, on peut dire que c’est vraiment l’un des sites mayas les plus beaux et impressionnants qu’on aura vu en Amérique centrale. En plus c’est en bonne compagnie qu’on est allés le visiter, puisqu’on était accompagnée non seulement de notre grande amie Aurélia venue nous rejoindre pour ses vacances, mais aussi de Dagmar et Franck nos copains néerlandais rencontrés il y a quelques mois à Oaxaca au Mexique, puisque leur route croisait de nouveau la nôtre.
Les ruines sont éparpillées sur un espace très étendu au milieu d’une zone classée parc naturel. On est en pleine forêt tropicale, la végétation est dense, il y a plein de bestioles sauvages (on a vu plein de singes et d’oiseaux, malheureusement pas de toucan !), c’est vraiment un cadre magnifique.
Quant aux ruines elles-mêmes elles sont majestueuses et bien restaurées. Après une marche dans la forêt on atteint d’abord la Gran plaza, avec la pyramide du jaguar (templo 1), le monument le plus emblématique de Tikal avec sa base étroite et sa silhouette très fine, qui fait face à celle des masques (templo 2). On peut monter sur la deuxième et avoir une vue parfaite sur la première, on peut aussi aller visiter les monuments qui longe cette grande place, avec un masque monumental de Chac, le dieu de la pluie.
On prend ensuite un autre sentier dans la forêt qui passe devant le templo 3 (non dégagée) pour atteindre le « templo 4 » (la dénomination des ruines c’est pas toujours très romantique). Celui là n’a pas été dégagé sur toute sa hauteur mais on peut monter à son sommet (qui lui l’a été) par un escalier en bois bien raide, et une fois la haut on a une vue incroyable sur la forêt qu’on surplombe, et d’où émergent plusieurs autres pyramides. Il faut dire qu’avec ses 64 mètres de haut ce temple 4 est tout simplement le plus grand… de toute l’Amérique centrale, rien que ça !
Étape suivante, après la pause pique-nique parce que quand même la visite est longue (pique-nique à apporter soi-même, il n’y a rien à l’intérieur du site), le mundo perdido, un ensemble qui porte bien son nom car il regroupe des monuments, les plus anciens du site, qui sont encore plus noyés dans la végétation que les précédents. Ce secteur dans les profondeurs de la jungle est vraiment magique de par son atmosphère. Là aussi on peut grimper en haut d’une pyramide, donc les mollets re-chauffent un coup !
Enfin, on a commencé à prendre le chemin du retour via le templo 5 (dont seule la façade principale est dégagée) puis on est repassé par la gran plaza qu’on a réadmirée avec plaisir, avant de rejoindre l’entrée du site.
Bilan : encore une bonne journée, 5h sur le site pour 8 km de marche et 3 grimpettes de pyramides (et quelques centaines de photos !!), ajouté au temps de trajet (2 × 1h30) autant dire qu’on a bien dormi le soir !
Infos Pratiques |
Logement à Florès (San Miguel) : pour ceux qui cherchent un endroit calme et charmant, sans être trop exigeant sur le confort (il y a des imperfections quand même, c’est à la bonne franquette), on recommande chaudement de prendre une chambre chez Lesbia et Julio à San Miguel (La posada de Don Julio, qui est sur booking mais on peut aussi se passer des plateformes et contacter Lesbia par whatsapp au +502 3273 3681). Liaisons en lancha Isla de Florès – San Miguel : le tarif pour les visiteurs étrangers est de 10 quetzals par trajet (contre 5 pour les nationaux et 3 pour les résidents de San Miguel). A force de faire le trajet certains lanchero nous ont d’office fixé un tarif réduit à 5 quetzals, et il était question de discuter d’officialiser ce tarif pour les personnes séjournant un certain temps chez Julio, à suivre ! Trajet Belize City – Florès : on a pris un shuttle de Belize city à Flores avec passage de la frontière (50$ Bélizéen) Trajet Florès – Lanquin (Semuc Champey) : on s’est laissé séduire par le shuttle, tellement plus rapide que les chicken bus (mais 9h de trajet quand même pour moins de 300 kilomètres !). Le meilleur tarif qu’on a pu trouver est celui de l’hôtel Mirador del Lago qui vend les billets à 125 quetzals par personne (en agence on avait des propositions à 150 après nego). Dans l’autre sens c’est plus cher, les agences et hôtels de Lanquin se sont entendues sur un tarif entre 200 et 230 quetzals). |