Puerto Rico : 10 jours de road trip à travers le pays
Après nos trois semaines à San Juan, on décide de faire un petit tour à travers le reste du pays avant de partir retrouver la République dominicaine. Les bus étant rares et très chers, on loue une voiture pour 10 jours, on prépare la tente de camping, et c’est parti mon kiki !
On vous raconte notre virée dans ce post, mais attention, on doit vous prévenir tout de suite que cet article va être assez critique : en fait pour être honnêtes on n’a pas vraiment aimé Puerto Rico ! C’est un peu bizarre à dire, c’est la première fois qu’on a un ressenti aussi clairement négatif sur un pays, on va essayer de décrire pourquoi tout en restant un peu objectifs !
Le sud-ouest de Puerto Rico : de Ponce à Cabo Rojo, via Guanica et San German
Depuis San Juan, la route vers le sud traverse les reliefs du centre avant de rejoindre la côte Caraïbes et de la longer. Le trajet réserve quelques beaux points de vue, mais dans l’ensemble la route n’a rien de spécial, c’est une nationale bordée de zones commerciales et de fast food (du coup, on se fait une pause au Denny’s Dinner, un de nos vices depuis qu’on a découvert les USA).
A notre arrivée dans la région de San German, on commence une petite période d’errance, car on a un peu de mal à trouver un camping. Entre ceux qui sont fermés, ceux qui sont en fait des parkings à camping-car, les fausses références, on fait chou blanc à chaque fois ! Après 2-3 heures de recherches et d’aller-retours, on termine dans une guesthouse dans le village de Sabana grande, au pied des montagnes. C’était pas le plan mais c’est l’occasion d’aller boire une Medalla (la bière de PR) sur la place du village en regardant la finale du championnat national de basket, c’est justement San German qui joue.
Le lendemain, un passage dans la montagne du côté de Monte del Estado à la recherche d’un autre camping finalement fermé, est l’occasion de découvrir un bout de la Ruta Panoramica.
On finit par trouver un point de chute et c’est dans un camping près de Boqueron qu’on plante notre tente : Playa rustica off road eco retreat, un nom bien pompeux pour un terrain tout simple sans aucune infrastructure et des toilettes de chantier, qui n’est pas top top (c’est un camping où vont surtout des groupes, et les groupes portoricains, c’est pas discret, le pire de l’individualisme à nos yeux étant de venir avec son groupe électrogène et d’imposer à ses voisins de dormir à côté d’un bruit de tondeuse à gazon toute la nuit). Bon, de toute façon c’est le seul qu’on a trouvé dans la région, alors on fait avec pour quelques nuits, et le camping a quand même l’avantage d’être installé juste en bordure de la Playa rustica, une plage qui n’est pas extraordinaire à l’échelle des Caraïbes mais qui reste agréable, surtout le matin quand on sort de la tente et qu’elle nous tend les bras ! Là, on peut l’apprécier dans le calme et un matin on a même aperçu un dauphin qui se baladait dans la baie ! Par contre le calme ne dure pas, vers 10-11h c’est un vrai débarquement, les groupes déboulent en bateau pour la journée, des dizaines de jet-ski passent et repassent devant la plage et y accostent, entre les bruits de moteurs et les odeurs d’essence on se croirait sur le périph’ à l’heure de pointe.
A ce moment là, il est l’heure pour nous de lever le camp et d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe. La visite du village de San German (le plus ancien de Puerto Rico après San Juan) nous a laissé sur notre faim, on parle beaucoup de ce village et ok il est mignon, mais enfin il y a une rue, deux places et une église (jolie mais fermée quand on est passé), c’est quand même très vite vu.
On est ensuite allés se balader du côté de la pointe de Cabo Rojo, une presqu’île tout au sud de la région. On traverse d’abord une zone de salines, avant d’atteindre la pointe où on peut se promener sur les sentiers qui longent la côte sur quelques centaines de mètres, avec des grottes et formations rocheuses et des petites falaises. Enfin on arrive au niveau de Playa Sucia, qui forme un beau demi-cercle face à la baie. D’en haut, on peut voir à la fois Playa Sucia et sa baie, et les salines derrières. C’est une balade assez rapide, mais sympa et le paysage n’est pas désagréable.
Le dimanche, après avoir apprécié puis fui la playa rustica où on a pris l’habitude de boire le deuxième café de la journée (le premier, évidemment, se prend sous la tente 😊) jusqu’à l’arrivée des jets ski, on est allé vers Mayagües, la ville à mi-hauteur de la côte ouest. Rien de spécial à voir le long du trajet, toujours le même environnement de bord d’autoroute uniformisé et américanisé, mais le but de l’expédition, à savoir le restau Hacienda Latina, valait le coup. On y a très bien mangé, dans le genre mix portoricain (le Mofongo au poulpe) et américain (le gros steak fourré au jambon et au fromage, le truc léger !), les Margarita sont bien passées aussi, et on a bien sympathisé avec le serveur qui allait justement à Paris la semaine suivante, il était preneur de bons plans et pendant qu’on lui en donnait le patron (son père) nous servait des shots de Pintoro (alcool surtout bu à Noël), autant dire qu’on n’a pas repris la voiture tout de suite !
Notre étape suivante a été à Guanica, qui est une zone centrale entre La Parguera et Ponce. Là, on a enchainé les déceptions. L’intérêt principal de la région est de découvrir la baie bioluminescente de la Parguera. C’est un phénomène assez rare qui ne se rencontre que dans quelques coins de la planète, la nuit l’eau s’illumine en raison de la présence d’un plancton qui émet de la lumière quand il y a du mouvement autour de lui, et on était curieux de voir ça. C’est la grosse attraction du coin (tout est tourné en attraction ici), et du quai de La Parguera, qui est une sorte de mini centre balnéaire bondé et sans intérêt, on part en bateau pour découvrir la baie.
En réalité, c’est expéditif, la sortie dure 45 minutes à tout casser, et le pire c’est que c’est largement suffisant puisqu’il n’y a quasiment rien à voir. On savait que la baie était dégradée mais c’est pire que ce qu’on pensait, il n’y a quasi aucune luminosité, un gars se démène à bouger dans tous les sens dans l’eau pour produire quelques vagues reflets bleutés, pendant qu’à bord du bateau la croisière s’en tape et s’amuse autrement (oui, on part à 50 et il y a de la musique à fond sur le bateau, il faut couper toute lumière pour bien voir la baie mais tout le monde s’en fout vu que pour les selfies le flash c’est plus pratique ; sans parler de la gamine qui est venu avec ses tongs licorne qui clignotent !).
Bref, échec total.
Sinon, à Guanica on voulait voir la Playita Rosada, supposée avoir un sable rose ce qui nous semblait fou, mais en fait sur place il n’y a rien de spécial, juste une plage normale (d’ailleurs recouverte de sargasses) et un centre de loisirs abandonné. Bref, échec total.
Enfin, de Guanica on est aussi allés à Ponce, la deuxième ville du pays avec un petit centre historique censé être pas mal. En réalité, sur place il n’y a rien de fou-fou, une place centrale avec une église et un parque de bombas tape-à-l’œil (une ancienne caserne de pompiers qui expose des véhicules d’époque), quelques rues pas très animées et un musée d’histoire qu’on voulait visiter mais qui était fermé. En plus il s’est mis à pleuvoir des cordes (ce qui est rare, la région est connue pour être sèche), du coup on est allé se réfugier dans un café qui fait des cookies au nutella pour se consoler, ça au moins en ce qui concerne la mal-bouffe on n’est jamais déçus à Puerto Rico !
A ce stade on doit dire qu’on sature un peu et on doit bien faire le constat que Puerto Rico ne nous emballe vraiment pas du tout, tant par ses paysages (décevants) que par son ambiance (trop américanisée : c’est pas les Caraïbes ici !) et par son tourisme (de masse trop bruyant). Si le changement de notre billet de ferry vers la Rep Dom n’avait pas été si cher, on aurait avancé notre départ. On a finalement décidé de rester, et de poursuivre la découverte du pays avec sa partie Est. On est allé se mettre au vert à proximité du Parque El Yunque, où pour le coup on a trouvé un petit camping vraiment top, au-dessus de la ville de Naguabo, au calme et avec une super vue sur la vallée et la mer.
De là, on est allé se balader dans le parc El Yunque. Ce parc à Puerto Rico, attention c’est pas rien, c’est l’incontournable, THE place to be pour voir la forêt tropicale humide (oh my god une forêt tropicale humide sans sortir des USA, vous voyez le délire) ! On a esquivé l’accès principal, qui a des règles un peu contraignantes (il faut s’inscrire au moins la veille pour pouvoir entrer) et d’où les balades nous ont semblées trop organisées (petites routes goudronnées vers des points de vue), et on a préféré accéder au parc par son entrée sud, qui était aussi plus proche de notre camping. On a donc randonné sur le sentier du Rio Sabana trail, qui part d’une aire de pique-nique (Area Sabana), c’est une balade en forêt sans points de vue ni objectif particulier, au format aller-retour, mais si on veut découvrir la végétation tropicale c’est un bon aperçu. On s’est encore pris des trombes d’eau sur la tête, mais bon c’est une forêt humide, donc pas de scandale non plus !
Le jour suivant, on avait retrouvé notre bonne humeur et on s’est dirigés de bon matin vers Ceiba pour y prendre le ferry de 9h30 en direction de l’île de Culebra, réputée être une merveille du pays, avec de superbes plages. On était bien motivés par cette découverte et décidés à trouver des points positifs à Puerto Rico ! Bon, sauf que c’est encore un loupé magistral : déjà on réalise en arrivant qu’on a oublié nos sous (liquide et CB) et qu’on n’a rien pour payer le ferry et à manger. Finalement cette difficulté s’arrange, on est sauvés par apple pay qui est accepté, on va donc pouvoir acheter nos billets…. Sauf qu’il n’y a plus de billets, le ferry est plein, les suivants aussi, et ça sur les 3 jours qui suivent… Effectivement on se rend compte qu’il y a beaucoup de monde à l’embarquement, en mode sortie playa à la journée (glacières, parasol et tout le matériel), Culebra est une destination qui a du succès… Adios Culebra, à la place après un aller-retour au camping pour récupérer nos sous (et hop 1h de route en plus !) on est allé vers Fajardo pour se poser sur la plage de Seven Seas, une autre plage réputée de Puerto Rico, qui est pas mal.
Enfin, pour notre dernier jour avant de reprendre le chemin de San Juan on est allés faire un tour sur le Malecon de Naguabo, un petit front de mer sympa avec quelques restaus où on mange bien.
Le tout dernier arrêt a ensuite été au niveau de la Playa de Luquillo, la grande et belle plage pas très loin de San Juan. La mer est belle et la grande plage de sable doré avec ses cocotiers aussi, mais niveau ambiance c’est l’enfer sur terre : bondé (mais vraiment bondé, genre les uns sur les autres) et crade (vu que tout le monde balance ses déchets par terre, il y en a partout et on en est au point où ça pue), on a dégagé vite fait bien fait, avec cette dernière image qui nous a semblé bien représentative du pire de ce qu’on peut trouver dans le pays…
La suite : repli sur San Juan, dernière soirée dans le Viejo puis embarquement, avec plaisir et soulagement, sur le ferry direction la République Dominicaine ! Ciao Puerto Rico !
Infos Pratiques |
Logements à Puerto Rico : A Sabana Grande, on a fait étape une nuit dans l’unique guesthouse de la ville, le Great Savannah, une petite GH toute simple type motel, mais correcte et propre, 75 USD la nuit (en négociant un peu pour que ce soit impuesto incluido) pour une chambre double avec SDB partagée. A Cabo Rojo, on a planté notre tente au camping Playa rustica off road eco retreat, un nom bien pompeux pour un terrain tout simple sans aucune infrastructure et des toilettes de chantier, qui n’est pas top top (c’est un camping où vont surtout des groupes, et les groupes portoricains, c’est pas discret, le pire de l’individualisme à nos yeux étant de venir avec son groupe électrogène et d’imposer à ses voisins de dormir à côté d’un bruit de tondeuse à gazon toute la nuit), mais c’est le seul qu’on a trouvé dans la région, alors on fait avec pour quelques nuits, et le camping a quand même l’avantage d’être installé juste en bordure de la Playa rustica, une plage qui n’est pas extraordinaire à l’échelle des Caraïbes mais qui reste agréable. 25 USD par nuit pour deux avec notre tente et la voiture. A Guanica, on a passé deux nuits dans l’institution du coin, l’hôtel Parador Guanica 1929, un hôtel à l’ancienne avec des chambres basiques mais avec aussi une piscine et le tout en bord de mer (sargasses lors de notre passages), pour 85 USD par nuit (réservé par booking). A Naguabo, on a campé au Rio Blanco campground, un tout petit camping au top, calme, agréable et avec un beau panorama sur la vallée et la mer, on le recommande. 30 USD par nuit pour deux avec notre tente et la voiture. Il y a aussi des petites tentes déjà installées et une caravane en location. Location de voiture : chez le loueur Enterprise en passant par l’agence de l’avenida 65 de infantera qui n’est qu’à 10 min de l’aéroport et 20 min du viejo en taxi mais qui pratique des tarifs 50% moins cher que les autres agences enterprise. On s’en est tirés pour 35USD par jour. |