Puerto Rico

Puerto Rico : 3 semaines à San Juan

Nouvelle étape de notre exploration des Caraïbes : Puerto Rico, en commençant par sa capitale, San Juan, où on a décidé de se poser 3 semaines pour finir la saison de télétravail en attendant les vacances qu’on va prendre en Août (on entend déjà les mauvaises langues : non, on n’est pas TOUJOURS en vacances !).

On arrive en milieu d’après-midi à l’aéroport de San Juan, en provenance de Guadeloupe : le trajet n’est pas vraiment direct, le petit avion d’Air Antilles (50 passagers, 1 stewart -et, oui, 1 pilote-) passe par la Dominique puis Saint Martin (côté hollandais) avant de mettre le cap sur Puerto Rico : à chaque étape certains passagers descendent, d’autres montent, c’est un vrai omnibus, et nous soit on reste dans l’avion (en Dominique : c’est long d’ailleurs, l’équipage râle, apparemment c’est toujours comme ça) soit on descend pour passer les contrôles de l’aéroport avant de remonter à bord (c’est le cas à Saint Martin. D’ailleurs un pauvre passager se fait refouler faute d’avoir pensé à faire son formulaire ESTA pour Puerto Rico, il va repartir vers la Dominique…).

Arrivés à San Juan, donc, on prend le bus T5 pour rejoindre la ville : 75 cents le trajet (il faut apprécier, c’est assez rare qu’il y ait un transport en commun bon marché pour relier un aéroport et un centre-ville), mais payable uniquement en pièces, on ne rend pas la monnaie et quand tu déboules tout juste avec tes billets de 20 dollars fraichement retirés, c’est pareil. Comment faire ? « Tout le monde paye en pièces », répète inlassablement le chauffeur, on dirait un disque rayé ou un mauvais sketch. Heureusement deux passagers viennent à notre secours et payent pour nous, on les rembourse en euros au cas où ils puissent en avoir l’usage (par la suite on découvrira que les machines où on met les pièces n’enregistrent plus rien du tout et il semble bien que chacun met un peu ce qu’il a sous la main).

On arrive dans le quartier de Miramar (un quartier qui fait partie de celui de Santurce), qu’on a choisi comme notre lieu de résidence pour ces trois semaines. C’est à la fois un choix positif (on en avait entendu du bien), et un choix par défaut (le Vieux San Juan est extrèmement cher, Condado c’est beaucoup trop ultra touristique).

De là, on est bien placés pour aller visiter le vieux San Juan, qui est de loin le quartier le plus intéressant de la ville à nos yeux, et qu’on rejoint très facilement en bus, en 10-15 minutes à peine (et il y a des bus tout le temps).

Le vieux San Juan

Le Viejo San Juan, c’est le quartier historique de la ville, fondé au début des années 1500 et situé sur une petite ile (La isleta San Juan), aujourd’hui reliée à la terre par des ponts. C’est un quartier très joli et plein de charme. On y est venu souvent pour visiter les différents sites tranquillement : comme on a du temps on n’avait aucune raison d’enchainer les visites à marche forcée, on a donc visité les sites un par un, ce qui permet de bien les apprécier, et à chaque fois ça nous a donné l’occasion de déambuler dans les ruelles pavées et ombragées du Viejo, en admirant les belles façades colorées et les graffs. C’est vraiment un chouette quartier, y compris le soir pour sortir Calle San Sebastian, en particulier à la Factoria, un vieux bar typique de Puerto Rico où on peut boire de bons cocktails et danser la salsa toute la nuit, on y a trouvé une ambiance bien plus sympa qu’à la Placita de Santurce (dont on parle après). D’ailleurs ce bar a servi de lieu de tournage pour le clip d’une chanson « un peu » connue : Despacito, ça vous dit quelque chose ?

Au fil de nos passages on a vu le vieux San Juan dans des conditions très différentes, de très calme à utra-bondé le week-end de fête des 500 ans de la ville, en passant par le stade semi-bondé quand un bateau de croisière gigantesque fait escale et débarque ses passagers pour un rapide tour libre du centre. A ce moment-là il y a comme un petit côté Disneyland avec tous ces croisiéristes qui déambulent dans les rues un verre à la main.

Oui, il y a bien des toboggans sur le bateau en haut à droite !

Dans le Viejo, on a visité évidemment le Fuerte El Moro. C’est le site le plus emblématique, le fort du 16e Siècle qui défendait l’accès à la baie de San Juan. L’idée était d’y installer des batteries de canons suffisantes pour couler tout bateau approchant, et de barricader tout ça contre une attaque venue de la terre. La visite est instructive avec de nombreux panneaux explicatifs.

La balade sur le Paseo El Moro, le sentier qui longe la côte au pied des murailles, est agréable aussi, on l’a fait en fin de journée quand il fait moins chaud et avec les belles lumières du soleil couchant et on a bien aimé. Par contre en principe c’est un aller-retour, au bout du sentier on se retrouve coincés par le mur du cimetière qui est à côté du fort. Il faut donc soit faire demi-tour, soit sauter par-dessus le mur et ressortir par la grille principale en prenant un air détaché…

De l’autre côté du quartier historique, on a visité aussi le Fuerte San Cristobal. En fait cette visite n’est pas indispensable si on a visité El Moro, c’est le même type de fort en plus petit, mais pour les motivés qui ont le temps c’est inclus dans le billet.

Une autre visite qu’on a bien appréciée c’est celle du Museo Casa Blanca : en fait ce n’est pas vraiment un musée, mais l’ancienne maison de la famille Ponce de Leon (le 1er gouverneur de Puerto Rico), construite à partir de 1521 ce qui en fait la plus vieille maison encore debout sur l’île. C’est une belle maison fortifiée face à la mer, avec des beaux jardins. On peut en plus visiter très tranquillement, il n’y a apparemment jamais grand monde (et nous on était seuls).

Juste à côté, le Museo Las Americas est un musée installé dans un grand bâtiment à arcades, qui aborde l’histoire de l’île (peuples indiens, colonisation, esclavage) et les traditions indiennes, vraiment intéressant et agréable.

Enfin dans un autre registre le Museo del Libro est vraiment cool, c’est un tout petit musée dans une belle maison, où on peut voir des livres et cartes des 15e et 16e Siècles puis des siècles suivants, en particulier de l’Amérique et des Caraïbes, représentées avec de plus en plus de précision ainsi que deux mandats signés par le roi et la reine d’Espagne en 1493 approuvant l’approvisionnement de Christophe Colomb pour son deuxième voyage en Amérique, impressionnant !

Et puis en bordure du Viejo San Juan, on a aimé se promener dans le quartier de la Perla, étiré le long de l’océan au pied des murailles de la vieille ville, un quartier populaire et coloré emblématique de Puerto Rico (lui aussi lieu de tournage du clip de Despacito)

Enfin, pour une vue du vieux San Juan avec un peu de recul, on peut prendre le ferry pour Catano, la ville qui se trouve de l’autre coté de la baie. On a juste fait l’aller-retour pour la balade et la vue sans s’attarder à Catano, en tout il faut compter un peu moins d’une heure (la traversée dure 10 minutes et on peut prendre le ferry retour dans la demi-heure suivante).

Les quartiers de Miramar et de Condado

Mais au cours de notre séjour à San Juan, on n’a pas visité que le Viejo, on a aussi pas mal sillonné les quartiers de Miramar (où on logeait et où on a donc mené notre petite vie quotidienne) et de Condado (juste à côté).

Miramar est visiblement un quartier en mutation : il y a un côté branché (pour le résumer vite, si tu veux boire un bon expresso, une IPA brassée dans le quartier ou manger vegan, tout ça est possible), et en même temps il y a par endroits un côté destroy, pas mal de bâtiments en ruine, on en a même vu un qui a été recyclé en élevage de poules (oui, en plein centre-ville).

Autre curiosité qu’on a découverte dans le quartier, plutôt inattendue… la laverie où on est allés faire notre lessive fait aussi bar, épicerie et… Casino ?! Puerto Rico, on aura l’occasion de le constater encore au fil de notre séjour à San Juan et dans le reste du pays, c’est parfois un peu chelou !

Plus sérieusement, parmi les incontournables du quartier, il y a le food truck park, un endroit où on trouve une petite dizaine de truck proposant différents styles de cuisine, on y trouve aussi bien des dumpling chinois que des falafels (branché, on vous dit). Un autre haut lieu du quartier, c’est la placita, en fait un marché couvert (qui fonctionne en journée) entourés de dizaines de bars (qui fonctionnent en soirée) : le soir c’est bondé, ça danse dans les rues, les musiques de chaque bar se mélangent, c’est sûr que ça bouge, mais l’ambiance nous a semblé assez artificielle, en gros pour la moitié de gens qui viennent faire la fête, l’autre moitié vient filmer les gens qui font la fête pour le mettre en direct sur insta, ça fait un peu spectacle, on ne s’est pas tellement attardés.  

Miramar c’est aussi un quartier d’art, on peut le constater déjà en marchant dans la rue, on trouve beaucoup de graffs dispersés un peu partout, à découvrir au fil des balades, on a bien aimé se promener le nez en l’air à leur recherche.

Il y a aussi plusieurs musées qu’on a eu le temps de visiter, le mieux étant le musée d’art de Porto Rico. Le bâtiment en lui-même est beau de l’extérieur, et à l’intérieur les expositions sont intéressantes et bien expliquées.

Le musée d’art moderne nous a moins emballés, à part une salle à part très intéressante qui forme un musée dans le musée, appelée le MotOC (Museum of the Old colony), une expo photo sur l’annexion de Puerto Rico par les USA et la propagande qui a suivi.

Enfin on a été visiter le musée d’art et de design de Miramar ; celui-là n’est pas incontournable du tout, il contient une minuscule expo qui est censée porter sur l’architecture et le design industriel de Porto Rico, en gros on t’explique qu’il y a eu une volonté de modernisation dans les années 40 puis 70 et on te présente une table, quelques chaises et une radio, merci au revoir. Dans la foulée on est allé faire les courses au Walmart, l’avalanche de produits dans ce Temple de la Consommation était toute aussi contemporaine et beaucoup plus fournie (on rigole bien sûr !).

Enfin, à Miramar on est aussi juste à côté de la lagune de Condado, un bout de baie quasi fermée qui sépare le quartier de Miramar de celui de Condado. Les gens y font du paddle ou du kayak et se baignent à droite à gauche, et avec un peu de chance on peut y apercevoir des lamentins. Avec les ponts qui traversent la lagune et rejoignent l’ile sur laquelle se trouve le vieux San Juan, et les buildings en bord de l’eau, il y a un petit air de Miami.

D’ailleurs l’ambiance à San Juan est très particulière, il y a à la fois une ambiance latino, et clairement une très forte influence américaine. Il faut dire que Puerto Rico a un statut particulier de « territoire non incorporé » des Etats-Unis depuis son annexion en 1898, dont l’anglais et l’espagnol sont les langues officielles. On a parfois vraiment l’impression d’être aux US, que ce soit au niveau de l’architecture ou encore des marques, des chaines de fast-food, et de l’organisation administrative (même police, drapeau US partout…). Cette américanisation n’est visiblement pas sans créer des remous politiques, on a d’ailleurs eu l’occasion de discuter du sujet avec plusieurs personnes qui déplorent clairement de vivre dans une colonie américaine et de voir la culture portoricaine s’effacer sous l’effet de l’américanisation.

Quand on passe la laguna, on arrive dans le quartier de Condado. Pas grand-chose à en dire de notre point de vue, c’est la station balnéaire par excellence, qui se résume à une grande avenue touristique avec des bars et des magasins, et à une plage. On peut y acheter un sac à main ou un bijou Cartier, ce qui est toujours pratique évidemment, mais on n’avait pas assez de place dans nos backpacks pour faire du shopping. Quant à la plage de Condado, elle ne nous a pas trop plu, elle est au pied des buildings, sans ombre, et on ne peut même pas trop se baigner à causes des vagues assez violentes.

Pour un plan baignade à San Juan, à choisir on a préféré la plage du balneario del Escambron, de l’autre côté du pont (sur l’île) : c’est bondé et il ne faut pas s’attendre à une plage tranquille, mais l’ambiance est plus portoricaine que touristique, et il y a de l’ombre. Ca n’est clairement pas une plage de rêve, mais on ne va pas faire les difficiles, pouvoir se rafraichir en ville c’est toujours cool vu la chaleur.

Au final, on repart de San Juan avec une impression assez mitigée : on y a trouvé les avantages de la vie en ville (après la Dominique et Marie Galante, ça change) et on a beaucoup aimé le quartier historique, mais on a aussi été moins emballés par le côté excessif et parfois assez artificiel de la ville (mais c’est une impression qu’on a aussi eue par la suite dans le reste du pays, qu’on a exploré au cours d’un road trip de 10 jours : on vous raconte ça dans un prochain post).

 

Infos Pratiques

Logement à San Juan : les logements ne sont pas donnés, d’autant plus qu’on était en juillet en période de vacances. Du coup, pas facile de trouver un logement sur plusieurs semaines, adapté au télétravail, tout en gardant le contrôle du budget.

On a passé une semaine dans un premier bnb, pas mal et bien situé à Miramar Calle Cerra (près du foodtruck park), et pour le coup pas trop cher par comparaison avec le reste (38 Dollars la nuit). Il y a quatre chambres et un espace commun, c’était un bon spot pour travailler, son seul problème est qu’il est bruyant la nuit à cause de gros générateurs électriques juste à côté.

On a ensuite migré vers un deuxième bnb, calle Villamil (près de La Placita), cette fois un studio indépendant, bien mais pas donné (70 dollars la nuit).

Enfin en repassant par San Juan après avoir fait un tour dans le reste du pays, on a logé 2 nuits dans le Viejo San Juan à Fortaleza Guesthouse, pour 65 dollars la nuit.

Niveau transports, il y a beaucoup de bus qui circulent entre Miramar, Condado et le Vieux San Juan, le tarif est fixe (0,75 dollars), on se déplace très facilement. En complément il y a aussi des ubers.

Visites : tous les musées sont à 5 dollars, sauf les forts qui sont à 10 dollars (billet valable 48h et donnant accès aux deux forts). 

 

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *