Laos

Des cascades, des éléphants, un café exceptionnel et une nuit dans un hôtel de passes : récit d’un road trip sur le plateau des Bolavens

De Thakek, on se dirige vers Paksé, au sud du Laos. Le trajet de bus est annoncé comme devant durer… entre 6 et 10 heures ! C’est digne d’un créneau de livreur Ikea ! On s’en tire plutôt bien, c’est au bout d’environ 7 heures de route, mais dans un bus absolument étouffant de chaleur (le thermomètre flirte avec les 40° à l’ombre…) et bondé (avec des passagers sur des tabourets dans l’allée centrale), qu’on arrive à Paksé. Enfin, à Paksé… Le chauffeur nous sort l’arnaque classique du je-te-laisse-super-loin-de-la-ville-là-où-y’a-rien-sauf-mes-potes-chauffeurs-de-tuktuk. Lesdits chauffeurs montent à bord et mettent la pression : Paksé ! Paksé ! Stop now ! Manifestement, ils ne s’adressent qu’aux étrangers. Sauf que, dans le bus, on sait bien qu’on est encore à 5 kilomètres de la ville et que le bus la traverse obligatoirement pour poursuivre sa route ; et là, c’est le mouvement de rébellion générale et spontanée. On ne bougera pas de ce bus ! On ne descendra qu’en centre ville, et pas ailleurs ! Le chauffeur argumente, prétend que c’est impossible, qu’on descendra encore plus loin et que ça nous coûtera plus cher, etc. Personne ne craque, et au bout de 10 minutes, le bus repart, et nous déposera effectivement en plein centre ville. Victoire de l’action collective !

On passe une soirée à Paksé, puis dès le lendemain, on récupère des scooters et on se lance à l’assaut du plateau des Bolavens, toujours en compagnie de nos potes Félix et Angelica. Ce vaste plateau, à 1000 mètres d’altitude, est peuplé d’environ 120.000 habitants répartis dans de minuscules villages, qui vivent principalement de la culture des bananes, du café, et de l’élevage des porcs. Sur ce sol ocre pousse une végétation luxuriante, dans un relief accidenté.

Au programme : un road trip de 200 kilomètres sur 4 jours, des superbes paysages, des baignades au pied des cascades, des éléphants, la dégustation du café local -l’un des meilleurs du monde-, et même… une nuit dans un hôtel de passes !

Le premier jour, on se met en route tranquillement vers 10h30 (notre petit quatuor ne compte aucun lève-tôt…), avec l’idée de faire au moins 50 kilomètres, jusqu’au village de Paksong.

Notre premier stop est pour les chutes de Tad Fane : hautes de 120 mètres et situées dans un cirque de roche recouvert de végétation tropicale, elles sont assez impressionnantes, mais on ne peut que les observer du versant opposé, sans s’en approcher autant qu’on le voudrait.

Deuxième arrêt, quelques kilomètres plus loin, les chutes de Tad Yuang. Plus petites (40 mètres), elles ont un débit plus fort que les précédentes, et surtout s’écoulent dans un cadre bucolique que l’on apprécie à sa juste valeur quand on se baigne dans le bassin naturel au pied des chutes.

Après avoir pris notre temps auprès de ces chutes, on repart un peu tard, et on se fait surprendre par un orage. Plutôt que de s’installer pour la nuit à Paksong, on attend que l’orage passe et on reprend la route, direction le village de Thakeng, 40 kilomètres plus loin. Sauf qu’il est un peu tard et que la nuit tombe ; on n’a pas spécialement envie de rouler de nuit sur les routes pourries du Laos, et on n’a donc qu’une hâte, trouver un endroit où passer la nuit. Alors qu’il fait nuit noire, on tombe enfin sur une guesthouse, qui d’extérieur a de l’allure avec ses petites lumières et le petit pont pour la rejoindre. Dans la guesthouse, il n’y a personne, et quand on finit par trouver des membres du staff, assez bizarrement ils semblent rechigner à nous louer des chambres. On finit quand même par en obtenir, et on s’apprête à s’installer, quand quasiment en même temps 3 ou 4 portes s’ouvrent dans le couloir ; de chaque chambre sort un couple de laotiens ébouriffés composé à chaque fois d’une petite minette et d’un mec beaucoup plus vieux… Ah, ok…. Les va et vient de ce type continuent et les chambres n’accueillent que des occupants éphémères… Bon… c’est pas le drame mais disons qu’on a quand même eu un moment d’hésitation au moment de se coucher…Le deuxième jour, on ne s’attarde pas et on reprend la route, direction le village de Tad Lo. Sur cette portion de trajet la route est vraiment belle et offre de belles vues sur les champs et les montagnes.

Le grand moment du trajet, c’est la pause dans un petit village pour aller boire un bon café directement dans une plantation. Le café est directement moulu à la main avant d’être servi dans des filtres en bambou… et il est absolument délicieux ! Certains affirment que le café des Bolavens est l’un des meilleurs du monde… On est tout à fait convaincus !

 

Quant au village en lui-même, il est habité par une minorité ethnique avec des coutumes et une langue différentes de celles des Lao. Certaines pratiques sont étonnantes, en particulier celle qui veut que les enfants fument dès le plus jeune âge (a priori, dès 3 ans ! ) ; des gamins vraiment pas vieux se promènent avec des sortes de calumets en bambou et fument comme des pompiers…

Après cette pause, on reprend la route et on arrive au village de Tad Lo, posé le long d’une rivière animée de plusieurs rapides et chutes d’eau, dans un cadre enchanteur. On s’installe dans une petite guesthouse qui propose quelques petites cabanes sur pilotis juste face à la rivière ; et depuis le hamac de notre terrasse, la vue est juste géniale !

L’après-midi, arrive le moment qu’on attendait depuis plusieurs jours : on va voir le bain des éléphants ! Au « pays du million d’éléphants », il fallait bien qu’on en voit au moins une fois ! Les deux beaux pachydermes prennent visiblement plaisir à se rafraichir, d’abord en s’arrosant avec leur trompe, ensuite en se plongeant complètement dans la rivière, tête sous l’eau et avec juste la trompe à la surface pour respirer. On adore les observer, ils sont vraiment majestueux dans leurs mouvements lents et assurés ! Après ce bon moment, la soirée se termine sur la terrasse de notre guesthouse, pour une dégustation de « Lao Lao », l’alcool de riz local, autour de quelques parties de notre incontournable jeu de cartes, on a nommé, The Boss ! Avis aux accros, on a converti deux nouveaux joueurs québécois !Le troisième jour, on décide de prendre racine à Tad lo et de ne finir la boucle que le lendemain. La matinée est dynamique : hamac et long petit-dej face à la rivière. Le Lao Lao a laissé des traces…

 

Vient ensuite le triste moment des adieux à Felix et Angelica, qui reprennent la route de leur côté, leur timing étant plus serré que le nôtre pour la suite du voyage. Mais des rendez vous sont pris pour de futures rencontres à Paris ou Montréal !

Quant à nous, on occupe notre après-midi à aller voir les différentes chutes des environs de Tad Lo, à faire trempette dans la rivière, on retourne voir les éléphants et on n’oublie évidemment pas de déguster les bons petits plats du tout petit restau où on prend nos habitudes : canard sauce sucrée salée, poulet au lait de coco – curry et autres succulents pad thai… un bonheur gustatif de chaque instant ! Et l’animation est assurée quand la serveuse s’évertue à chasser, à grands cris mais avec peu de succès, les différentes bestioles laissées en liberté dans le village et qui viennent nous rendre visite jusqu’entre les tables : les habituelles poules et biquettes, mais aussi des familles entières de cochons !

La journée s’achève par une nouvelle baignade qui permet de joindre l’utile à l’agréable, puisque, à la manière des villageois, on prend notre douche dans la rivière (à la guesthouse c’est au seau, alors finalement c’est pas pire !). Ca fait marrer les lao et du coup la baignade se termine en séance photo avec une famille.

Enfin, le quatrième jour on prend le chemin du retour vers Paksé. Le programme est léger : 90 kilomètres à parcourir, et un seul arrêt au programme… Dans une autre plantation de café bien sûr !Ainsi s’achève notre boucle du Plateau des Bolavens, au terme d’un road trip inoubliable !

Infos pratiques

-Bus Thakek – Paksé : 7 heures de route, 70.000 kips par personne
-Guesthouse à Paksé : Nang Noy Guesthouse, agréable et super clean, chambre double 80.000 kips
-Location de scooter à Paksé : à partir de 2 jours, 50.000 kips par jour avec garde des sacs gratuite
-Guesthouse à Thateng : la Theokhalm Guesthouse est à éviter, c’est l’hôtel de passes dont on parle dans l’article !
-Guesthouse à Tad Lo : Sailamyen Guesthouse, au bord de la rivière tout au bout du chemin de gravier. Basique mais super vue et beaucoup de charme, bungalow 50.000 kips

Un commentaire

  • kat

    Il nous faudra donc aller au Laos pour boire un bon café et fumer dès l’âge de 3 ans!
    Rassurez-vs, Paris-Montréal, ce n’est vraiment pas loin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *