Guatemala – le lac Atitlan
Nouvelle étape de notre visite du Guatemala, on prend la direction du lac Atitlan. Allons-y franchement, c’est sans aucun doute l’un des plus beaux lacs qu’on a eu l’occasion de voir à travers nos voyages, même si avec si dans des genres très différents, le lac Titicaca au Pérou et en Bolivie, le lac Inle en Birmanie, ou encore le lac Baïkal en Russie, avaient mis la barre très haut !
Cette fois, avec Atitlan on a découvert un lac majestueux de 130 kilomètres carrés, situé à un peu plus de 1500 mètres d’altitude, et qui a surtout la particularité d’être situé aux pieds de trois hauts volcans : San Pedro, Atitlan et Toliman. En fait le lac lui-même occupe le cratère d’un très ancien volcan effondré (volcan qui devait donc être gigantesque et à côté les 3 actuels seraient presque des nains) ; résultat il y a beaucoup de relief qui lui donnent du caractère, les montagnes couvertes de végétation (le climat est tropical) dominent le lac, leurs pentes abruptes descendent vers l’eau, il ne faut vraiment pas imaginer des rives toutes plates !
Pour rejoindre le lago depuis Antigua, on commence quasi obligatoirement par arriver à Panajachel, la principale ville au bord du lac. Un trajet en chicken bus, ces anciens bus scolaires américains peints de toutes les couleurs où on s’entasse à 6 par rangées, assez folklorique et en plusieurs étapes (qu’on détaille en fin de post dans les infos pratiques).
On ne s’est pas attardé à Panajachel, et après deux jours sur place on a traversé le lac pour aller s’installer pour 10 jours à l’exact opposé, au niveau de San Pedro de La Laguna (enfin en bordure de San Pedro, qui dans son centre, à proximité du débarcadère principal, est ultra touristique). Le trajet en lancha de Panajachel à San Pedro dure environ 45 minutes, avec des arrêts dans les différents villages de la rive nord. Le voyage n’est pas super agréable au niveau confort car il se fait dans des petits speed-boat bien tape-cul, mais du point de vue paysages on en prend plein les yeux, on se tord le cou pour admirer les montagnes qui surplombent le lac et les villages accrochés sur leurs flancs. Le décor est imposant et certains endroits sont assez sauvages avec un petit côté Jurassik park
A San Pedro, on s’installe dans une petite casita toute confortable qui nous avait été recommandée par nos potes Dagmar et Frank, Refugio del Volcan, située un peu en hauteur et du coup avec une vue dégagée sur le lac, rien que de se poser sur la terrasse et d’admirer la vue est une activité en soi (depuis le jacuzzi chauffé au feu de bois c’est bien aussi) !
En plus l’emplacement est idéal pour rayonner dans les environs, on prend facilement un bateau pour se rendre à un point ou un autre du lac, pour voir un village, un point de vue ou pour un plan rando.
Le lac Atitlan est sacré pour les mayas depuis longtemps, et encore aujourd’hui il est essentiellement peuplé par des populations mayas (principalement Tz’utujil) qui ont préservé leurs traditions : tout autour du lac, chaque village a ses particularités et son style vestimentaire propre, dans une atmosphère très authentique malgré le tourisme. On est donc parti en exploration des différents villages aux quatre coins du lacs.
Les villages autour du lac Atitlan
Santiago Atitlan, situé au pied du volcan Toliman, est un village très peu touristique, on y est allé un dimanche matin qui était jour de marché (10 minutes de bateau depuis San Pedro), il y avait énormément de monde et beaucoup d’animation, les gens arrivent des environs par camionetas bondées, ambiance garantie !
San Juan, le village juste à côté de San Pedro, est un peu touristique mais pas trop, c’est peut-être le bon équilibre pour séjourner, et est joli avec ses rues colorées. Son mirador (droit d’entrée 30 quetzals), situé au début du sentier qui monte vers la montagne de « la nariz del indio », offre un très beau panorama sur le lac. C’est un mirador assez fréquenté, installé au bout d’une crête et tout coloré avec stands pour manger, fauteuils, jeux pour enfant et même orchestre, bref la totale !
Santa Cruz, situé sur la rive opposée (près de Panajachel), est construit sur les hauteurs (sur la rive il n’y a que des hôtels). Rien de spécial mais c’est un village authentique et tranquille avec une belle vue sur le lac, qui peut se visiter spécifiquement ou en départ ou arrivée de rando (puisqu’il y a un sentier qui le relie au village de Tzolula, on en parle après).
San Marcos, c’est tout le contraire : un village ultra-touristique qui s’est spécialisé dans diverses activités type méditation, tarologie, etc, complètement artificiel à notre avis.
Enfin Santa Catarina Palopo, c’est un village qu’on avait visité depuis Panajachel : quelques kilomètres suspendus à l’arrière d’une camioneta, et on arrive dans ce village coloré (surtout dans les tons bleu) à flanc de colline. On y trouve un bel artisanat et des beaux points de vue depuis les hauteurs.
Sinon, en dehors du tour des village il y a aussi plusieurs possibilités de rando à Atitlan. Malheureusement monter le volcan San Pedro est déconseillé pour des raisons de sécurité, les agressions sont nombreuses, parfois même en étant en groupe avec un guide, ça nous a refroidi. Il reste quand même deux beaux circuits dont on peut vous parler : le sentier qui longe la côte de Tzolula (et même de San Marcos) à Santa Cruz, et la montée vers la « nariz del indio ».
Randonnée le long de la côte de Tzolula (ou San Marcos) à Santa Cruz
Pour cette rando magnifique et assez facile qu’on recommande sans hésiter, le sentier à proprement parler va du village de Tzolula à celui de Santa Cruz. Sur ce tronçon de 6 kilomètres c’est un vrai sentier de rando, trop étroit pour les véhicules, avec un peu de dénivelé et des superbes points de vue sue l’ensemble du lac et les volcans. C’est pour prolonger un peu la marche qui sinon aurait été un peu courte à notre goût, qu’on a décidé de partir du village de San Marcos : avec cet ajout la rando fait 9 kilomètres et nous a pris environ 2h30 au total.
Au départ de San Marcos, sur 3 kilomètres on suit une piste empruntée par quelques véhicules. On arrive ensuite à Tzununa, un village pas touristique située sur les hauteurs et adossé aux montagnes (le cadre est vraiment superbe) ; le sentier passe en contrebas le long de la rive et à proximité de l’embarcadère du village (où on a pu manger les meilleures quesadillas du voyage !).
En quittant Tzununa, il y en a pour 4 kilomètres (environ 1h15) jusqu’au village suivant, Jaibalito. Le sentier passe par la forêt puis on prend vite de la hauteur. Ca grimpe raide, et en récompense on a rapidement des points de vue dégagés sur tout le lac : la baie entre San Marcos et San Pedro, les trois volcans et le village de Santiago Atitlan au milieu, mais aussi la partie est jusqu’à Panajachel.
Après avoir traversé Jaibalito, il reste 2 derniers kilomètres (et environ 30 minutes) pour atteindre Santa Cruz : depuis le sentier on a une belle vue sur le village sur les hauteurs et la rive. C’est ici que la rando prend fin, il ne reste plus qu’à prendre un bateau et à retourner à son point de départ !
Randonnée de la Nariz del indio
La « Nariz del indio », le « nez de l’indien », c’est le nom donné à l’une des montagnes qui borde le lac en raison de sa forme, qui évoque un visage. On peut monter jusqu’à son sommet, soit depuis le village de San juan (en passant par le mirador dont on a parlé), soit depuis celui de Santa Clara.
Le grand classique proposé par les agences c’est de s’y rendre pour le lever du soleil : au programme, départ 4h du matin, trajet en bus jusqu’au village de Santa Clara La Laguna qui se situe en altitude, 30-40 minutes de marches (à peine), lever de soleil depuis le sommet puis retour par le même chemin, à 8h c’est bouclé. Comme on n’est pas trop du matin, ni excursions en groupe, et comme on avait envie de faire une rando un peu plus conséquente, on a choisi de faire autrement, en partant tranquillement dans la matinée et en prenant le chemin qui commence au village de San Juan La Laguna et qui permet d’atteindre le même mirador en environ 2h. La distance n’est pas très longue, à peine plus de 3 kilomètres, mais il y a environ 650 mètres de dénivelé et il faut compter avec les arrêts aux points de vue.
Depuis l’entrée il faut moins de 10 minutes de montée par un escalier aménagé pour atteindre le mirador de San Juan, qui déjà à lui seul vaut le détour comme on l’a expliqué plus haut. Ensuite, en quittant le mirador on prend un sentier qui monte dans la forêt et le long des plantations de café et de maïs, et on est tout de suite complètement seuls. Un peu avant la fin de la montée on atteint un petit mirador parfait pour une pause.
Ensuite il reste un peu de montée puis on arrive sur un plateau avec des champs de maïs, on est juste à côté du village de Santa Clara. Ici des mecs t’alpaguent pour te faire payer, on était au courant que ça arriverait et que les choses ne sont pas claires, officiellement c’est un droit de passage à travers des parcelles privées, en pratique ça peut sembler plutôt relever de l’arnaque voir du racket. Dans notre cas les choses ont été à la cool, un mec tout seul et plutôt sympa est venu nous trouver, et comme on était 4 puisque les deux seuls autres randonneurs qu’on a vus arrivaient en même temps, on a pu négocier un « tarif de groupe », bien aidés aussi par le fait que le gars était seul et qu’en l’absence de ses potes il allait pouvoir se mettre la totalité de la somme dans la poche sans avoir à partager. On en a donc eu pour 25 quetzals chacun au lieu de 50, mais à condition de ne monter qu’au mirador de « la bouche » et non à celui « du nez », ce qui ne change pas grand-chose. Evidemment, pas de billet, donc à la place on a pris un petit selfie pour pouvoir justifier qu’on avait déjà payé si on nous le redemandait, ça n’a pas eu l’air de déranger le gars !
A ce stade, il reste une dernière montée raide mais rapide, et on arrive au mirador, d’où la vue sur le lac est grandiose et assez vertigineuse.
Pour le retour, on est redescendu jusqu’au village de Santa Clara, ce qui est très rapide (même pas 20 minutes). Le village est tout simple et, situé sur les hauteurs, il est resté à l’écart du tourisme. Du coup on détonne un peu dans le paysage et plein de gens nous disent bonjour et nous souhaitent la bienvenue à Santa Clara, l’ambiance est sympa ! Après être montés dans une camioneta qui n’allait pas du tout dans notre direction et en être redescendus rapidement, ce qui a fait marrer tout le monde, on a trouvé une camioneta pour San Pablo sur la route principale (5 quetzals, 10 minutes), un trajet impressionnant puisque depuis Santa Clara on descend une route en lacets ultra raide qui plonge vers le lac.
Evidemment être entassés à l’arrière de la camioneta brinquebalante qui prend des allures de bétaillère et se tenir comme on peut tout en ayant conscience que c’est quand même le moyen de transport le plus dangereux qu’on puisse imaginer empêche d’en profiter pleinement, mais quand même, c’est beau ! Enfin, une fois arrivés vivants à San Pablo, il reste à prendre un tuk-tuk pour San Juan (5 quetzals par personne) puis de là un autre pour San Pedro, et la boucle est bouclée !
Et voilà pour notre découverte d’Atitlan, un lac qu’on quitte avec regret après une belle étape de deux semaines, direction Antigua et le volcan Acatenengo !
Infos Pratiques |
Trajet Antigua – Panajachel (lac Atitlan) en chicken bus : au total 3h30 de trajet et 40 quetzals par personne. Le trajet se fait en 4 temps, mais il se fait bien, il n’y a pas ou quasiment pas de temps d’attente aux changements. Dans le détail :
Sinon il y a aussi des shuttles plus rapide (environ 2h30) pour 100 – 125 quetzals. Trajets en lancha sur le lac : des compagnies de bateaux relient les différents villages. La ligne principale va de Panajachel à San Pedro (environ 45 minutes), en desservant les villages intermédiaires (dans l’ordre depuis Panajachel : Santa Cruz, Jaibalito, Tzolula, San Marcos, San Juan, San Pedro). Les départs sont fréquents (toutes les 10 minutes environ), les bateaux sont rapides et pas très confortables. Le tarif pour faire Panajachel – San Pedro ou inversement, est de 25 quetzals (des rabatteurs essayent de facturer plus). Pour les trajets plus courts, c’est plus flou, c’est un peu arnaqueland, en gros tout le monde te ment. La tendance, c’est que pour tout trajet on veut te facturer 25 quetzals, mais ça se négocie, surtout si on prend un aller-retour : dans ce cas on paye au début et on reçoit un ticket à présenter au retour. Ce système de ticket marche globalement bien mais attention, au retour il ne sera accepté que par les bateaux de la même compagnie (une compagnie par village : à vérifier avant de monter au retour pour éviter de devoir repayer en descendant), et une fois comme on avait négocié un bon tarif le gars du bateau a essayé de nous piquer notre ticket contre un remboursement de moindre valeur… Quelques exemples de tarifs qu’on a pu négocier : 35 quetzals pour faire un aller San Pedro – San Marcos et un retour Santa Cruz – San Pedro ; idem, 35 quetzals, pour un aller San Pedro – Santa Cruz et un retour Tzolula – San Pedro. L’aller-retour San Pedro – San Marcos est facturé 30 Quetzal a priori c’est incompressible (et l’aller simple est facturé 20 Quetzals). Pour Santiago Atitlan, il y a moins de trafic et la négo est plus difficile, on a payé 20 quetzals par trajet (les gens du coin payent 10). Logement à San Pedro La Laguna : les petites Casita de Refugio del Volcan sont vraiment au top. Ultra confortables et charmantes avec une magnifique vue sur le lac, le jardin est cool et le jacuzzi au feu de bois aussi. Les proprios sont un couple américain – guatémaltèque, sympa même si très à cheval sur la sécurité. On peut réserver sur airbnb ou en contactant James par wathsapp au +1 (208) 265 370. |
2 commentaires
Berland
Bonjour,
Quelle richesse dans vos commentaires tous très intéressants et vos magnifiquesphotos, nous partons à 4 copines soixantenaires en autonomie au Guatemala pour 3 semaines , nous allons nous inspirer de votre périple même si nous restons beaucoup moins longtemps, vos conseils sont précieux et nous essaierons de les suivre.
Merci beaucoup et bonne continuation
Kikis
Merci beaucoup pour ce gentil message qui nous va droit au coeur !
Nous venons justement de publier l’article d’Antigua, de quoi vous donner encore quelques pistes de réflexions 🙂
Bon voyage au Guatemala !!