Mexique

Mexique – Chiapas : Ocosingo et les ruines de Tonina

Après un mois dans l’Etat du Quintana, dans la péninsule du Yucatan, on a décidé de mettre le cap sur le Chiapas : fini la mer des Caraïbes, direction les montagnes ! Sur la route de San Cristobal de Las Casas, notre principale étape dans le Chiapas, on a décidé de faire un arrêt à Ocosingo, pour visiter les ruines de Tonina qui se trouvent juste à côté. On y est donc arrivés en provenance de Bacalar, avec un trajet sur deux jours (une journée complète de trajet Bacalar – Palenque, où on a dormi une nuit, et le lendemain 2h30 de colectivo de Palenque à Ocosingo, comme on l’explique dans les infos pratiques à la fin de ce post).

Ocosingo et le site de Tonina

Ocosingo, c’est une petite ville de montagne (à 900 mètres d’altitude sur les contreforts de la Sierra Madre), perdue entre Palenque et San Cristobal de Las Casas, qui est restée à l’écart du tourisme malgré la proximité des ruines de Tonina. Autant dire qu’en provenance du Quintana, ça change d’ambiance ! On a bien aimé se balader dans son petit centre colonial typique d’Amérique latine, avec son atmosphère locale – locale comme on aime et ses scènes du quotidien, que ce soit sur le zocalo qui s’anime le soir avec ses vendeurs de maïs grillé et de sucreries, autour du marché et de son agitation où on croise les mamas qui portent les enfants dans les tissus colorées et où se faufilent des motos surchargées. C’est toujours difficile de décrire une ambiance, il faut avant tout la ressentir, mais disons qu’en débarquant ici on a eu le sentiment d’arriver dans le Mexique authentique et plus largement d’être de retour en Amérique Latine (l’endroit nous rappelle l’ambiance des Andes péruviennes ou boliviennes, même si ça n’est pas la porte à côté !).

On est ensuite allés visiter les ruines de Tonina, qui se trouvent à une dizaine de kilomètres d’Ocosingo (on y va très facilement en colectivo : ils partent de l’avenida Azucena, dans le prolongement de la tercera Avenida Sur Oriente). Le site est super, bien conservé et vraiment impressionnant, perdu en pleine nature et entouré par les montagnes. En plus il est très peu fréquenté et on le visite donc très tranquillement.

On commence la visite en traversant le terrain de Pelota, le jeu traditionnel Mayas (avec des sacrifices à la clé !), avec ses sculptures représentant des prisonniers de guerre.

Célia en pleine exploration du jeu de pelote !

Mais c’est juste une mise en bouche, les choses sérieuses commencent juste après, quand on débouche sur la grande esplanade qui fait face à la pyramide de Tonina.

Cette pyramide gigantesque, qui mesure 80 mètres de haut et compte 7 esplanades, est en fait une vraie petite ville verticale : elle ne constitue pas un monument unique, mais un espace qui abritait sur sa face principale (celle orientée au sud) plein de bâtiments différents, notamment 13 temples, 8 palais, des locaux administratifs, des magasins et des habitations (des belles maisons pour les nobles dans la partie est, des maisons plus modestes pour les autres dans la partie ouest, parce qu’on partage la même pyramide mais quand même on ne se mélange pas). En langue Tzeltal, Tonina signifie Casa de Piedra, maison de pierre, et en observant le site on se dit que c’est plutôt bien vu.

On visite la pyramide en grimpant esplanade après esplanade (c’est raide !!), et à chaque niveau on peut aller voir de plus près les différents monuments.

Au fil de la visite, on peut voir des départs de galeries qui vont vers l’intérieur de la pyramide. On ne peut pas y accéder mais cela permet de comprendre que l’espace extérieur n’était pas le seul à être occupé et que l’intérieur avait aussi son utilité.  

Plus on grimpe, plus la vue sur les vallées et montagnes environnante se dégage. Arrivé au 5e niveau, le paysage est magnifique.

Des stèles gravées ont été conservées sur les ruines elles-mêmes (et d’autres sont dans le petit musée à l’entrée du site). Sur l’une d’elle, protégée sous un toit et dont on ne peut malheureusement pas complètement s’approcher, on peut voir une divinité brandissant une tête coupée : c’est la commémoration de l’exécution d’un seigneur de Palenque, qui était la grande rivale… Sympa l’ambiance ! Il faut dire que visiblement, le régime de Tonina était un peu barbare, et aimait bien faire la guerre, piller les villes voisines, ramener des prisonniers pour les torturer puis les exécuter. La ville avait d’ailleurs été surnommée « la citée des captifs célestes » car elle avait capturé de nombreux dirigeants et notables (divinisés) d’autres citées.

Le prisonnier avec la tête coupée est au milieu à gauche tenu par les cheveux

L’ascension se termine au niveau 5 (on ne peut plus aller jusqu’au sommet), avec une vue en contre-plongée sur les temples imposants installés aux niveaux supérieurs.

En repartant des ruines en direction de l’entrée, on peut se retourner pour un dernier point de vue sur la pyramide qui émerge de la végétation.

Enfin on peut terminer la visite (si on n’a pas commencé par là !) par le musée qui se trouve près de la billetterie. Seulement deux salles, mais avec de belles sculptures et gravures provenant toutes du site, bien mises en valeur.

Et voilà pour cette visite qui au final nous aura pris 3 bonnes heures (en prenant notre temps). Il ne reste plus qu’à retourner à Ocosingo : pas beaucoup de colectivo le dimanche, mais on aura pas longtemps à attendre car après quelques minutes seulement, une famille du coin nous a gentiment proposé de nous ramener !

 

Infos Pratiques

Trajet Bacalar – Palenque : il faut commencer par rejoindre Chetumal (en colectivo ou en taxi collectif, 30-45 minutes de route, tarif 50 pesos), puis prendre un bus. Les bus directs pour Palenque sont tous des bus de nuit et le trajet est long (16h de route car ils font un détour par Villahermosa), on va plus vite en faisant un changement à Escarcega. On a pris un bus Caribe (billet vendu chez ADO) à 8h pour faire Chetumal – Escarcega (trajet 4 h, tarif 270 pesos), puis après 2h de changement un bus ADO pour faire Escarcega – Palenque dans la foulée (Trajet 3h30 heures, tarif 400 pesos).

Trajet Palenque – Ocosingo : les colectivo partent d’une perpendiculaire de l’avenida Benito Juarez, près de l’hôpital. Tarif 120 pesos, trajet 2h30-3h.

Trajet Ocosingo – San Cristobal de Las Casas : le trajet de 2h15 environ peut se faire en colectivo (90 pesos) ou en taxi collectif (110 pesos, ils partent quand il y a 4 passagers). Tous se prennent le long de la route fédérale 199.

Logement à Ocosingo : on a opté pour la Casa Lobe, « l’hôtel cool » d’Ocosingo, où il n’y a pas beaucoup d’options. Seulement trois chambres, très belles et confortables, autour d’un beau petit jardin. Chambres 1000-1100 pesos la nuit.  

 

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