Mexique – Chiapas : les ruines de Palenque, de Tonina près d’Ocosingo et les cascades d’Agua Azul
En provenance de la péninsule du Yucatan et sur la route de San Cristobal de Las Casas, notre principale étape dans le Chiapas, on a fait deux étapes courtes au niveau des villes de Palenque et d’Ocosingo. Chacune des deux se trouvent à proximité d’un site maya majeur : celui de Palenque est célèbre, celui de Tonina près d’Ocosingo l’est moins, mais les deux valent le détour (et puis entre les deux il y a aussi les belles chutes d’eau d’Agua Azul, pour changer un peu des vieilles pierres 😊)!
Ces étapes sont l’occasion de couper la route, sachant que pour rejoindre Palenque en provenance de Bacalar (notre étape précédente), en transport en commun il faut compter une journée complète de trajet, et qu’ensuite il reste 2h30 de colectivo de Palenque à Ocosingo et encore 2h30 d’Ocosingo à San Cristobal (on explique ça dans les infos pratiques à la fin de ce post), les temps de trajet en voiture étant équivalent (on est passés deux fois dans le Chiapas et on a testé les deux, colectivo la première fois, voiture de location la deuxième).
Petite présentation en images de ces sites superbes !
Le site de Palenque
Dès notre arrivée à Palenque, on constate que l’environnement change par rapport aux plaines sèches de la péninsule du Yucatan : on n’est pas encore dans les montagnes du cœur du Chiapas mais déjà le paysage est plus vallonné, et le climat est plus humide (mais encore très chaud !) avec une végétation tropicale. Cet environnement donne du caractère au site archéologique : il n’est pas très grand mais les beaux monuments qu’il abrite ont un vrai charme supplémentaire de par leur position dans les collines et la végétation.
Dès l’entrée, on arrive face à la pyramide principale, le templo de las inscripciones, parfaitement restaurée. C’est à l’intérieur qu’a été retrouvée la tombe de Pakal, l’un de ses seigneurs mayas du 7ème Siècle, enterré avec une montagne d’objets, bijoux et sculptures qu’ont peut voir aujourd’hui au musée de Mexico dans une reconstitution grandeur nature.
Un peu plus loin, on a beaucoup aimé les trois pyramides qui forment le « groupe du nord », réparties autour d’une petite esplanade. On peut d’ailleurs grimper sur le Templo de la Cruz, et de là apprécier une vue plongeante sur les deux autres (le Templo del sol et le Templo de la Cruz foliada), adossées aux collines et surplombées par les arbres, lianes, et autres plantes tropicales.
Ensuite, on longe le Palacio, en restauration lors de notre passage, puis un mini jeu de pelote (tout riquiqui comparé à d’autres, c’est un peu le baby-foot du terrain de pelote).
Enfin, on peut finir la visite par une petite boucle dans la jungle, qui permet de voir encore quelques ruines (rases-motte mais bien prises dans la végétation, avec les pierres enfouies dans les arbres et les racines) et de passer par un rio avec des mini chutes (on traverse d’ailleurs le rio par un pont suspendu en bois).
Et puis au fil de la visite on a croisé toute une classe de petits mexicains en visite, et comme les profs ne perdent pas le nord, en plus du cours d’histoire ils nous ont envoyé les gamins pour nous parler anglais pour qu’ils se perfectionnent, on a donc eu droit à une séance de conversation en plein site de Palenque !
Les cascades d’Agua Azul
Une bonne heure de route après Palenque, en direction d’Ocosingo puis San Cristobal de Las Casas, on tombe sur les cascades d’Agua azul, une série de chutes d’eau aux eaux turquoises.
On peut d’ailleurs apercevoir le rio turquoise depuis la route 199 : avec sa couleur il se détache clairement de la végétation.
On a été content de les voir une première fois depuis la route, puisque par la suite quand on est allé sur place, comme il avait beaucoup plu les jours précédents l’eau avait complètement perdu sa couleur turquoise, et sans être boueuse non plus elle était assez classique. Mais même sans la couleur, les cascades sont assez impressionnantes par leur débit, et on peut les voir à différents niveaux en prenant le chemin qui les longe par la gauche, il y a aussi plusieurs possibilités de baignades dans des bassins, le site reste dans tous les cas intéressant.
Plutôt que d’y venir à la journée on a choisi d’y passer la nuit (il y a quelques options de cabanas plutôt basique, mais pas si mal), ce qui permet de voir le site très tranquille le soir après le départ des groupes et le matin avant leur arrivée, on conseille cette option à ceux qui ont le temps dans leur parcours à travers le Chiapas !
Ocosingo et le site de Tonina
Ocosingo, c’est une petite ville de montagne (à 900 mètres d’altitude sur les contreforts de la Sierra Madre), perdue entre Palenque et San Cristobal de Las Casas, qui est restée à l’écart du tourisme malgré la proximité des ruines de Tonina. Autant dire qu’en provenance du Quintana, ça change d’ambiance ! On a bien aimé se balader dans son petit centre colonial typique d’Amérique latine, avec son atmosphère locale – locale comme on aime et ses scènes du quotidien, que ce soit sur le zocalo qui s’anime le soir avec ses vendeurs de maïs grillé et de sucreries, autour du marché et de son agitation où on croise les mamas qui portent les enfants dans les tissus colorées et où se faufilent des motos surchargées. C’est toujours difficile de décrire une ambiance, il faut avant tout la ressentir, mais disons qu’en débarquant ici on a eu le sentiment d’arriver dans le Mexique authentique et plus largement d’être de retour en Amérique Latine (l’endroit nous rappelle l’ambiance des Andes péruviennes ou boliviennes, même si ça n’est pas la porte à côté !).
On est ensuite allés visiter les ruines de Tonina, qui se trouvent à une dizaine de kilomètres d’Ocosingo (on y va très facilement en colectivo : ils partent de l’avenida Azucena, dans le prolongement de la tercera Avenida Sur Oriente). Le site est super, bien conservé et vraiment impressionnant, perdu en pleine nature et entouré par les montagnes. En plus il est très peu fréquenté et on le visite donc très tranquillement.
On commence la visite en traversant le terrain de Pelota, le jeu traditionnel Mayas (avec des sacrifices à la clé !), avec ses sculptures représentant des prisonniers de guerre.
Mais c’est juste une mise en bouche, les choses sérieuses commencent juste après, quand on débouche sur la grande esplanade qui fait face à la pyramide de Tonina.
Cette pyramide gigantesque, qui mesure 80 mètres de haut et compte 7 esplanades, est en fait une vraie petite ville verticale : elle ne constitue pas un monument unique, mais un espace qui abritait sur sa face principale (celle orientée au sud) plein de bâtiments différents, notamment 13 temples, 8 palais, des locaux administratifs, des magasins et des habitations (des belles maisons pour les nobles dans la partie est, des maisons plus modestes pour les autres dans la partie ouest, parce qu’on partage la même pyramide mais quand même on ne se mélange pas). En langue Tzeltal, Tonina signifie Casa de Piedra, maison de pierre, et en observant le site on se dit que c’est plutôt bien vu.
On visite la pyramide en grimpant esplanade après esplanade (c’est raide !!), et à chaque niveau on peut aller voir de plus près les différents monuments.
Au fil de la visite, on peut voir des départs de galeries qui vont vers l’intérieur de la pyramide. On ne peut pas y accéder mais cela permet de comprendre que l’espace extérieur n’était pas le seul à être occupé et que l’intérieur avait aussi son utilité.
Plus on grimpe, plus la vue sur les vallées et montagnes environnante se dégage. Arrivé au 5e niveau, le paysage est magnifique.
Des stèles gravées ont été conservées sur les ruines elles-mêmes (et d’autres sont dans le petit musée à l’entrée du site). Sur l’une d’elle, protégée sous un toit et dont on ne peut malheureusement pas complètement s’approcher, on peut voir une divinité brandissant une tête coupée : c’est la commémoration de l’exécution d’un seigneur de Palenque, qui était la grande rivale… Sympa l’ambiance ! Il faut dire que visiblement, le régime de Tonina était un peu barbare, et aimait bien faire la guerre, piller les villes voisines, ramener des prisonniers pour les torturer puis les exécuter. La ville avait d’ailleurs été surnommée « la citée des captifs célestes » car elle avait capturé de nombreux dirigeants et notables (divinisés) d’autres citées.
L’ascension se termine au niveau 5 (on ne peut plus aller jusqu’au sommet), avec une vue en contre-plongée sur les temples imposants installés aux niveaux supérieurs.
En repartant des ruines en direction de l’entrée, on peut se retourner pour un dernier point de vue sur la pyramide qui émerge de la végétation.
Enfin on peut terminer la visite (si on n’a pas commencé par là !) par le musée qui se trouve près de la billetterie. Seulement deux salles, mais avec de belles sculptures et gravures provenant toutes du site, bien mises en valeur.
Et voilà pour cette visite qui au final nous aura pris 3 bonnes heures (en prenant notre temps). Il ne reste plus qu’à retourner à Ocosingo : pas beaucoup de colectivo le dimanche, mais on aura pas longtemps à attendre car après quelques minutes seulement, une famille du coin nous a gentiment proposé de nous ramener !
Infos Pratiques |
Trajet Bacalar – Palenque : il faut commencer par rejoindre Chetumal (en colectivo ou en taxi collectif, 30-45 minutes de route, tarif 50 pesos), puis prendre un bus. Les bus directs pour Palenque sont tous des bus de nuit et le trajet est long (16h de route car ils font un détour par Villahermosa), on va plus vite en faisant un changement à Escarcega. On a pris un bus Caribe (billet vendu chez ADO) à 8h pour faire Chetumal – Escarcega (trajet 4 h, tarif 270 pesos), puis après 2h de changement un bus ADO pour faire Escarcega – Palenque dans la foulée (Trajet 3h30 heures, tarif 400 pesos). Trajet Palenque – Ocosingo : les colectivo partent d’une perpendiculaire de l’avenida Benito Juarez, près de l’hôpital. Tarif 120 pesos, trajet 2h30-3h. En voiture, temps de route équivalent, on ne roule pas vite sur cette route de montagne sinueuse truffée de topés (des ralentisseurs). Trajet Ocosingo – San Cristobal de Las Casas : le trajet de 2h15 environ peut se faire en colectivo (90 pesos) ou en taxi collectif (110 pesos, ils partent quand il y a 4 passagers). Tous se prennent le long de la route fédérale 199. En voiture, temps de trajet équivalent. Logement à Ocosingo : on a opté pour la Casa Lobe, « l’hôtel cool » d’Ocosingo, où il n’y a pas beaucoup d’options. Seulement trois chambres, très belles et confortables, autour d’un beau petit jardin. Chambres 1000-1100 pesos la nuit Logement à Palenque : on en a testé deux, dans deux styles très différents. L’hôtel Naj Kin, en plein centre-ville, c’est l’option pas chère de Palenque (500 pesos la chambre double), et c’est ultra basique. A l’inverse, l’hôtel La Aledea del Halach Huinic, quelques kilomètres en dehors de la ville sur la route des ruines, c’est le top du top, chambres dans des cabanas dans la forêt (on a même vu des singes hurleurs et des aras passer !), confortable, super piscine, 1050 pesos la chambre double avec sdb (en arrivant sans avoir réserver). Logement à Agua Azul : on a passé une nuit dans une cabanas trouvée sur place, les cabanas Yax-ha, simples mais plutôt très bien pour l’endroit, 650 pesos pour deux. |