Argentine

Voyager en bus en Argentine, la question du SouthPass… quelques conseils

Au moment de se lancer dans un voyage en Argentine, mieux vaut être conscient des distances. On ne s’en rend pas forcément compte au premier abord, mais le pays est vraiment très vaste : près de 4000 kilomètres du nord au sud, et jusqu’à 1400 d’est en ouest (à titre de comparaison, la France, c’est 1000 sur 1000) ! Et donc, sauf à multiplier les vols internes (parfois avec l’avion il y a de bonnes surprises au niveau tarif, mais bon, pas souvent quand même !), les trajets vont être longs, très longs !! Il y a très peu de lignes de train en Argentine, et donc à moins de se lancer dans l’aventure d’une traversée du pays en stop (comme nos amis Delphine et Gérard, qui racontent leur expérience sur leur blog de voyage), c’est en bus qu’on se retrouve embarqués à travers le pays.

Et là… quelques conseils peuvent être utiles pour s’y retrouver avant de prendre la route ! Temps de trajet, prix, conditions de voyage… On vous transmet quelques infos tirées de notre expérience !

Une idée des temps de trajets

En un mois en Argentine, on aura fait 5 trajets et… 74h de bus !

  • Iguazu – Buenos Aires : 20 heures de trajet
  • Buenos Aires – Cordoba : 12 heures de trajet
  • Cordoba – Salta : 13 heures de trajet
  • Salta – Mendoza : 20 heures de trajet
  • Mendoza – Santiago du Chili : 9 heures de trajet

En ce qui concerne le respect des horaires, au départ la ponctualité est parfaite, on démarre à la minute près (mieux vaut arriver à l’heure). En revanche, en ce qui concerne la ponctualité à l’arrivée, c’est autre chose… On a systématiquement eu de une à deux heures de retard sur l’horaire prévu (les temps indiqués ci-dessus incluent le retard). C’est surement inévitable vu la distance à parcourir, plus les aléas de la route. Entre autre, dans cet état très policé, il n’est pas impossible de se taper un contrôle de flics ; et là, jackpot, c’est direct une bonne heure de retard, vu que les flics ne font pas semblant : tout le monde descend du bus, la soute est vidée, et pendant que les chiens-renifleurs montent dans le bus et fourrent leurs sales pattes partout, les flics fourrent les leurs dans chaque sac qui est minutieusement inspecté… A peine intrusif le truc (le pire c’est qu’il s’agit de contrôles purement aléatoires, il n’y a même pas une raison précise) !

Dans un autre registre, le passage de la frontière avec le Chili est interminable (en tout cas sur la route 7 au niveau Mendoza – Santiago). Les agences ne se risquent d’ailleurs même pas à donner un horaire d’arrivée précis. En ce qui nous concerne, on a poireauté 4h au poste frontière, au milieu de centaines de poids lourds.

Les conditions de trajet : quelques éléments pour choisir son type de billet

En général les bus sont plutôt bien, assez modernes, et tous à deux étages avec un équipage de bord (un « steward »), des toilettes, et en principe de l’eau potable (froide et chaude). Vu les temps de parcours, on passe souvent la nuit dans le bus, le plus important est donc le choix de la catégorie de fauteuil.

En gros, on distingue le semi-cama, le cama (ou coche cama) et le cama total (ou total suites).

  • Le semi-cama est un siège classique, inclinable à environ 120-140 degrés, c’est-à-dire pas mal pour un siège, mais pas génial pour y passer la nuit.
  • Le cama, souvent à peine plus cher que le semi, est un siège assez large (3 sièges par rangée), inclinable à 140-160 degrés, dans lequel on dort pas trop mal (bon, ça reste un bus quand même, ne pas s’attendre à des miracles, mais c’est toujours infiniment mieux que l’avion !). C’est la catégorie qu’on a prise à chaque fois qu’on devait passer la nuit dans le bus.
  • Enfin, le total cama est un siège inclinable à 180 degrés, on peut donc y être totalement allongé. Mais c’est très cher.

A l’étage du bas il y a très peu de sièges (3 ou 4 rangées de 3) et donc c’est plus calme (par contre il peut y faire plus frais). En principe, une couverture et un mini oreiller sont fournis (mais pas toujours, ça dépend de la compagnie). A un certain point de la soirée le bus passe en mode nuit (extinction des lumières et des télés bruyantes), mais c’est parfois tard (idéalement, prévoir boules quiès, masques, et aussi une petite lampe torche car en général les lumières individuelles ne fonctionnent pas).

En général, sur les longs trajets, les repas sont inclus dans le prix du billet. Parfois il s’agit de plats chaud, parfois uniquement de sandwichs, mais dans tous les cas c’est dégueu et en petites quantités, et les horaires peuvent être fantaisistes (on a eu une fois le repas du soir à 23h, en étant partis à 14h), donc conseil essentiel : penser à prendre de quoi survivre, d’autant qu’il est très rare qu’il y ait une pause assez longue pour permettre de se ravitailler en route !

Autre conseil : ne pas oublier le pourboire des mecs qui chargent et déchargent les bagages dans la soute. A priori ils ne bossent pas pour la compagnie et les pourboires (propina) sont essentiels : un oubli, et c’est le rappel à l’ordre, plutôt sec ! Par contre, pas de pourboire pour le steward, visiblement ça ne se fait pas, ils le refusent.

Les tarifs : le southPass, la fausse bonne idée

En faisant quelques recherches sur internet, on entend vite parler d’un pass (le SouthPass) vendu sur le site argentinabybus.com. Le principe c’est qu’on achète d’avance plusieurs trajets (3, 5 ou 7) à un prix forfaitaire, et on utilise ensuite son crédit de trajet via ce même site. De nombreux blogs le conseillent en indiquant que ce SouthPass permet de réaliser des économies importantes sur son budget bus en argentine.

Reste qu’il est très cher ce SouthPass ! Celui de 5 trajets coûte (en juillet 2016) 4810 pesos, sachant que pour certains trajets il faut décompter 2 voyages sur le pass, et parfois même payer un complément !  En bons backpackers qui comptent (plusieurs fois) leurs sous, on a longuement hésité et calculé, et après avoir fait nos projections sur argentinabybus.com, on a décidé que ce SouthPass ne valait pas le coup (ou le coût ;-)).

On a donc acheté nos billets au fur et à mesure, directement dans les gares routières. Il y a de très nombreuses compagnies de bus et encore plus d’agences de revente, donc il faut prendre le temps de comparer, il y a des différences de prix parfois importantes de l’une à l’autre, au fil des promos notamment.

Au bout du compte, il s’avère qu’on a bien choisi, comme le montre le petit calcul suivant. Nos trajets nous ont coûté par personne :

  • 1080 pesos pour Iguazu – Buenos Aires (avec la compagnie Via Bariloche)
  • 700 pesos pour Buenos Aires – Cordoba (bus de jour, avec la compagnie Urquiza)
  • 1137 pesos pour Cordoba – Salta  (avec la compagnie Velaz del Norte)
  • 1057 pesos pour Salta – Mendoza (avec la compagnie Via Tac, filiale de Via Bariloche, genre de low cost)
  • 400 pesos pour Mendoza – Santiago (bus de jour, avec la compagnie Cata Internacional – sans blague !).

Soit au total : 4374 pesos par personne.

Avec le SouthPass, chacun de ces trajets coute un voyage ; il aurait donc fallu acheter le pass de 5 trajets à 4810 pesos, sachant qu’il y a un supplément de 320 pesos pour le trajet Salta – Mendoza, soit au total 5130 pesos.

Au final, sur notre parcours, ne pas prendre le SouthPass nous a fait économiser 756 pesos par personne.

Il semble que dans le sud, paradoxalement le SouthPass soit encore moins intéressant. On s’était renseigné puisqu’on devait y aller (avant de changer tous nos plans), et par exemple, pour faire Ushuaïa – El Calafate il faut décompter 2 trajets sur le pass, alors qu’on peut acheter les billets sur place pour environ 1200 pesos par personne (et quand on a regardé l’avion était à 1300…).

Bref, le SouthPass, ça peut être LA fausse bonne idée en Argentine !

On espère que nos quelques conseils vous aideront à vous y retrouver et à préparer au mieux vos déplacements en Argentine. Buen Viaje !

Allez, Balut, et bonne route !
                                                   Allez, Balut, et bonne route !

4 commentaires

  • CrèchCop

    Balut les amis !!! 😀

    Les repas :
    en entrer toast jambon fromage et en plats Club sandwich jamon y queso (traduction : jambon fromage)
    ou
    en entrer riz cantonais et en plat nugget avec riz

    Les petits dej’ :
    Alfarores avec café sucré et crackers salé ?!?

    Mais bon niveau confort c’est vraiment mieux que l’avion sauf qu’ils n’ont pas de mini bar.

    PS : Merci pour la photo dossier 🙂

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