Pérou

Pérou : Vinicunca, la montagne des sept couleurs

Quand on se balade dans Cusco, impossible de la rater cette montagne des 7 couleurs ou « montagne arc-en-ciel ». C’est un grand classique de la région, on la voit en photo partout et toutes les agences proposent de vous y emmener. Il faut dire qu’elle est atypique avec ses couleurs surprenantes, dues à la grande variété des éléments qui la composent (le souffre donne la couleur jaune, le sulfate de cuivre donne le vert, etc, etc). Autre avantage, elle est accessible à la journée, en faisant l’aller-retour depuis Cusco (c’est une grosse journée, mais c’est faisable).

Le site est très (très) touristique, mais c’est aussi un endroit magnifique qui s’est révélé encore mieux que ce à quoi on s’attendait, pour sa crête emblématique mais aussi pour tout son environnement (la vallée, les lamas…), et même la route pour y aller depuis Pitumarca. Bref, ça serait dommage de passer à côté, et on vous en dit plus dans ce post, en images !

Rejoindre la montagne des 7 colores sans agence

Aller à la montagne des 7 couleurs en agence ou en solo, c’est la question ! On a choisi de s’y rendre en solo, c’est un peu plus long et ce n’est pas moins cher, au contraire (tout compris entre le trajet et l’entrée on en a eu pour 240 soles à deux par Pitumarca ; par Cusipata ça aurait été plutôt 170, quand les agences facturent autour de 70 soles par personne), mais en contrepartie on gagne la liberté de ses horaires et d’être à contretemps des groupes (qui viennent tôt). Quand on voit certaines images du mirador bondé, ça a de la valeur.

Pour atteindre la montagne il faut commencer par rejoindre le village de Cusipata ou celui de Pitumarca qui est un peu plus loin sur l’autre versant. Dans les deux cas à Cusco il faut aller au terminal los rapidos, avenida huayruropata, proche de l’hôpital. Des bus partent toutes les 15 minutes (direction Sicuani).

On avait opté pour Cusipata, et depuis Cusco il y en a pour 2h de trajet (8 soles, tarifs affichés) sur une bonne route qui traverse les vallées parsemées de pueblitos. A Cusipata on est censé trouver des taxis qui font l’aller-retour et attendent pendant la visite pour environ 80 soles. Mais à notre arrivée on découvre qu’ils ne partent pas, la route est bloquée en raison d’un conflit local. Il faut donc qu’on se rende à Pitumarca, d’où on pourra monter. On a laissé filer notre bus mais heureusement il en passe souvent, on saute quelques instants plus tard dans le suivant qui nous laisse au croisement de Checacupe (trajet 20 mn, tarif 3 soles), et de là il faut prendre un taxi collectif (moins de 10 minutes de trajet et a priori 10 soles pour 4 passagers). Il n’y en pas le long de la route mais deux gamins du village, Reina et Marco, qui doivent aussi faire le trajet décident de nous prendre en main et nous emmènent à la place centrale où il y a plus d’activités et quelques taxis qui attendent. C’est donc en leur compagnie qu’on prend la route de Pitumarca, où ils descendent.

Nous on continue avec le même taxi puisqu’en cours de route on négocie avec lui l’aller-retour jusqu’à la montagne. La proposition initiale était de 180 soles, on négocie à 150 (avec retour à Checacupe et non à Pitumarca), ça a l’air d’être le dernier prix (et on nous avait prévenu que les taxis sont plus chers par Pitumarca que par Cusipata). Dès Pitumarca le trajet se fait sur piste, plutôt bonne au début, qui monte rapidement. A partir du village de Ocefina la vue sur la vallée est magnifique et la route plutôt vertigineuse.

Ensuite la piste traverse des plateaux, celui de patahuasi hanchipacha puis le dernier avant l’arrivée (juste après la petite billetterie – entrée 5 + 20 soles par personne) sont superbes, avec quelques maisons, des champs où on cultive la papa nativa entièrement à la main et puis des centaines de lamas et d’alpagas dispersés dans les champs et à flanc de montagne, où la terre devient rouge.

On arrive après environ 1h15 de voiture. Dans tout ça il est midi, on a quitté Cusco depuis 4h. Mais le timing est plutôt bon, on croise une grosse vingtaine de vans qui redescendent, puis il y en a une autre vingtaine au parking sur le point de repartir (à 12-15 personnes par van, faites le calcul…), pour 2 qui montent avec nous, le ratio est bon !

La marche vers la montagne des 7 colores

On va finalement assez haut en voiture, quand on se gare il ne reste que 2 kilomètres de marche et 300 mètres de dénivelé, par un chemin tout droit ce qui fait qu’on voit dès le début où on va, pas si loin. Par contre on est quand même à plus de 4600 mètres d’altitude, ça se ressent forcément sur le souffle, on marche lentement (à noter que ceux qui veulent peuvent monter en moto). Le paysage est magnifique tout de suite, on est dans une vallée bien verte avec des hauts pans de montagne rouge au-dessus de nous.

En 45-50 minutes, on atteint le mirador juste en face de la crête colorée caractéristique du site, avec une vue sur la vallée par laquelle on vient de monter, les montagnes d’en face (avec en prime l’Aunsangate enneigé) et une deuxième vallée de l’autre côté. On admire tout ça en buvant un petit maté de coca pour se remettre !

Ensuite, il ne faut pas être feignant et faire le dernier effort de monter le petit bout de sentier qui reste pour atteindre le haut du sommet Vinicunca : ça prend quelques minutes à peine, mais la vue d’en haut est incroyable, complètement dégagée à 360 degrés, et on devine même la vallée rouge derrière la crête des 7 couleurs. Et puis symboliquement on atteint 5036 mètres d’altitude 😊

Enfin, il reste à redescendre par le premier mirador, puis à revenir à l’entrée. Pour ça il y a deux possibilités, soit prendre le même chemin qu’à l’aller qui redescend en pente douce, soit prendre l’autre sentier qu’on distingue nettement sur le flanc gauche des 7 couleurs, qui permet de faire une boucle jusqu’au point de départ. On a testé les deux puisqu’on a divisé les troupes. Le chemin par le flanc de la crête est peut-être payant en supplément (en tout cas un mec a demandé 20 soles, mais comme il n’y avait pas de billet on a négocié à 10 sans savoir si c’était une arnaque ou pas), il monte (mais pas tant) et il vaut le coup car au passage il permet d’avoir une belle vue sur la vallée rouge de l’autre côté. Par contre ce sentier est compliqué, plus on avance plus il devient étroit et friable dans la pente, il faut faire super attention car on aurait vite fait de dévaler. Pour redescendre il faut parfois franchement s’engager dans la pente, là aussi, cuidado ! Enfin on débouche au fond de la vallée au milieu des alpagas, à proximité de l’entrée.

Le chemin sur le flanc gauche de la montagne des 7 couleurs (qui monte en face)

Vue sur la vallée rouge de l’autre côté des 7 couleurs

Au final, on aura passé 3h sur place. On retrouve notre voiture et c’est parti pour la longue route du retour jusqu’à Cusco (taxi jusqu’à Checacupe où on attrape un bus pour Cusco, il en passe vraiment toute les 5-10 minutes, on a pu le voir pendant qu’on mangeait avant de partir). On atteint Cusco vers 19h30 : c’est la fin d’une grosse journée bien remplie de quasi 12h !

Allez adios !

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