Sainte Lucie

Sainte Lucie : Soufrière et les pitons

Soufrière, la « grande » ville du Sud de Sainte Lucie, est connue pour la beauté de son paysage. La ville est posée au fond d’une vallée entourée de collines, et fait face à une superbe baie. Mais ce qui lui donne son caractère, ce sont ses deux pitons : petit piton et gros piton, deux aiguilles volcaniques qui surplombent la vallée. Leur forme conique est vraiment caractéristique, et ça n’est pas par hasard s’ils sont devenus les symboles de Sainte Lucie, qu’on retrouve partout, notamment sur des marqueurs nationaux aussi importants que le drapeau ou… la bière !! 

La ville en elle-même n’est pas bien grande et le tour en est vite fait. Sa partie la plus active se trouve près du bord de mer : on y trouve les commerces, la station de bus et une petite plage avec un ponton et un kiosque pour boire un verre face à une vue imprenable.

Ces fameux pitons ne sont pas là seulement pour faire joli, ils s’escaladent aussi ! C’est Petit Piton qu’on a choisi de grimper, qui en fait est à peu près aussi haut que Gros Piton (750 mètres de haut chacun environ), mais sur lequel il y a moins de monde car son ascension est réputée plus difficile. Donc forcément, on s’est dit « moins de monde » et « plus difficile » ? Go ! Oh la bonne idée ! C’est vrai que c’est une sacrée grimpette, qui se fait en deux temps. La première partie, qui dure entre 1h et 1h30 selon le rythme, peut encore être classée dans la catégorie rando, avec un sentier qui va du très raide (au minimum) au vraiment très très raide (pire que la Pelée ou le Morne Larcher en Martinique), avec parfois des cordes pour aider à se hisser sur les rochers.

A la fin de cette première partie, on a bien monté les deux tiers du piton, et on peut faire un stop pour un superbe point de vue sur la baie de soufrière depuis une petite avancée rocheuse (étroite, on est sur une micro-crête, on n’a pas le droit au moindre faux pas !). Célia s’est arrêtée là !

La deuxième partie, que Nico a fait tout seul avec le guide qui nous accompagnait, Livingston (oui parce qu’il est conseillé de partir avec un guide, on en parle juste après), est plus proche de l’escalade que de la rando. Il y a des passages assez techniques et des parois rocheuses quasi verticales, qu’on monte et qu’on redescend à l’aide de corde, plus ou moins en rappel. Là, avec la conscience que juste derrière c’est le vide total et que tu n’es pas du tout assuré, tu ne fais pas trop le malin et tu t’accroches bien à ta corde. Après 20 à 30 minutes, on atteint le sommet. Récompense : une vue à 360 degrés sur Sainte Lucie, on est plus haut que les collines des environs et le regard porte sur la moitié de l’île, on peut voir jusqu’à la côte atlantique, même avec un temps pas très clair comme on a eu. Ensuite il ne reste plus qu’à redescendre par le même chemin. Au total c’est une rando qui nous aura pris un peu moins de 4 heures et on est rentrés bien crevés !

L’ascension du petit piton : avec ou sans guide ? L’accompagnement par un guide n’est pas obligatoire, même si certains le laissent parfois entendre. On est cependant fortement incités à en prendre un : d’abord financièrement, puisque si on décide de partir seuls le droit d’entrée au sentier passe miraculeusement de 5 à 30 Dollars US chacun ! Du coup partir avec un guide peut coûter à peine plus cher (on a négocié son tarif à 200 EC, soit environ 70-75 dollars US, pour deux, droit d’entrée compris. Il faut vraiment négocier, les tarifs de départs sont délirants, à hauteur de 80 dollars US chacun !). Ensuite, on est incités à être accompagné par sécurité, vu le sentier. En fait sur toute la première partie ça n’est pas utile car le sentier reste classique et il est impossible de se perdre, mais c’est vrai que sur la deuxième, c’est plutôt pas mal d’être avec quelqu’un qui connaît le parcours et te conseille sur les passages un peu difficiles. A chacun de voir ! On a croisé des personnes qui le faisaient sans guide jusqu’en haut sans problème. Mais dans tous les cas il faut vraiment être en très bonne condition physique pour se lancer.

Petit Piton vu du point de départ du sentier : on voit bien les deux parties qui le composent

Un autre superbe point de vue, beaucoup plus facile d’accès, c’est celui du Tet Paul Nature Trail. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, ça n’est pas du tout un trail, ni même une rando. C’est juste un point de vue, accessible en quelques minutes de marche depuis l’entrée du site. Mais c’est un superbe point de vue ! On est sur une crête à environ 500 mètres d’altitude, pile entre les deux pitons, juste au-dessus de la mer au niveau de la jolie plage de Sugar Beach (dont on parle juste après), et de l’autre côté, au-delà des vallées toutes vertes, on peut voir toute la pointe sud de Sainte Lucie et par temps dégagé l’île d’après, c’est à dire Saint Vincent les Grenadines. Le paysage est vraiment magnifique ! Pour rejoindre ce Tet Paul Nature Trail quand on n’est pas véhiculé, il faut prendre un bus direction Vieux-Fort (à la gare de bus ou au bord de la route principale) ou faire du stop, et descendre à l’intersection au niveau du resort Fond Doux. Ensuite il reste 1,5 kilomètres à marcher (en côte raide !). Evidemment ce site est payant (10 USD, c’est vraiment exagéré pour une balade si courte), mais attention, il ferme à 17h. Au-delà, il n’y a plus personne sur place, donc si vous ne voulez pas vous trouver en situation de devoir entrer sans payer, il faut bien être là avant 17h !

Une autre activité sympa à faire sur place, c’est de se rendre aux Sulphur Springs, un peu en dehors de la ville à proximité des pitons. Il ne faut pas perdre de vue que la zone est volcanique, le nom de la ville n’est pas dû au hasard, et en réalité on apprend que toute la ville et une bonne partie de la région de Soufrière se trouvent à l’intérieur du cratère du volcan, qui fait environ 12 kilomètres de diamètre ! D’ailleurs la crète qu’on descend en arrivant en ville depuis le nord, qu’on prenait bêtement pour une colline, est en fait un bord du cratère… C’est rassurant !

Sulphur springs, donc, c’est une zone, classée parc national, où l’activité volcanique est visible : on peut voir des bassins d’eau boueuse bouillonnante qui dégagent des vapeurs de soufre. Il paraît que plus l’odeur est forte, plus le risque d’éruption est faible, c’est quand ça ne sent plus rien qu’il faut partir en courant. Du coup on est bien, vu l’odeur qui se dégage a priori on est tranquilles ! La visite se fait en deux temps. D’abord la partie studieuse, on va voir les bassins et on a droit aux explications, très intéressantes, d’un guide. C’est quand même très rapide, 15-20 minutes à peine, car il n’y a pas de circuit avec différents bassins ou phénomènes géologiques à voir, comme par exemple à Rotorua en Nouvelle Zélande, mais simplement un point de vue où on reste statique. Ensuite, on embraye sur la partie ludique : baignade dans les bassins d’eau chaude (38°, c’est plus raisonnable que les précédents qui sont à 100° !) et tartinage avec la boue volcanique. Il parait que c’est bon pour la peau, et comme il y a deux couleurs de boue, on peut en profiter pour se customiser un peu. Tout ça est très amuse-touriste, mais c’est quand même marrant. Au final, même si c’est un peu cher (37,5 EC par personne, pour environ 1h sur place), c’est une balade qui vaut le coup.

Pour s’y rendre, on s’en est complètement remis au stop : on a réalisé depuis notre arrivée à Soufrière que ça marche super bien, et depuis on n’arrête plus ! Résultat, on est descendus en ville depuis notre hôtel avec deux gars qui revenaient du boulot et qui trimballaient une échelle, on est ensuite montés vers les springs à l’arrière d’un pick-up, pour le retour on est redescendus en ville avec un couple franco-belge très sympa (d’ailleurs comme on avait tous du temps on est allé boire une bière ensemble sur la plage), puis on est remontés chez nous avec une famille qui nous avait d’abord raté sur la route mais qui a carrément fait demi-tour pour nous prendre (et il s’est avéré que l’un des passagers était un gardien des springs qui nous a reconnu !) : le bout de route s’est fait dans la bonne humeur et encore une fois on se rend compte qu’il y a un super bon esprit à Sainte Lucie !

Sinon, à Soufrière il y a évidemment aussi un bon choix côté plages, avec deux qui se distinguent vraiment.  

La première, c’est celle de Sugar Beach : c’est une belle plage de sable blanc avec cocotiers en demi-lune, qui a surtout la particularité d’être située pile entre les deux pitons, tout en étant adossée à des collines. L’endroit est vraiment beau. Seul problème, comme tout bel endroit à Sainte Lucie, il est occupé par un resort. Comme ailleurs la plage reste publique, on la rejoint après avoir traversé tout l’hôtel et on peut s’y poser avec sa serviette, mais on est vraiment juste à côté des bars, transats et bungalows du resort, on a un peu l’impression d’être des passagers clandestins ! Ca n’empêche quand même pas d’apprécier les lieux et d’y faire une bonne session snorkling, il y a plein de poissons colorés et il y a d’ailleurs une partie classée réserve protégée (c’est à droite en arrivant sur la plage de Sugar Beach).

Pour atteindre Sugar Beach on a opté pour la marche depuis le centre-ville. Au départ de Soufrière, on longe le bord de mer en traversant un quartier de pêcheurs qui est toujours assez animé (il y a pas mal de paillotes qui font bar, des enfants qui courent partout, des pêcheurs qui vont et viennent, c’est vraiment le quartier « hors circuit touristique » à Soufrière) puis on prend la direction de « Malgretoute Beach » avant de raccrocher la petite route qui contourne petit piton. On passe devant le point de départ du sentier qui permet l’ascension du Piton, et devant les Piton falls, des petits bassins aménagés avec une cascade (entrée 7,5 EC par personne, on a passé notre tour vu qu’on a été aux Sulphur Springs), puis en continuant tout droit, on atteint le resort et la plage. Au total, 4,5 km de marche aller simple et un bon 200m de dénivelé en 1 bonne heure de trajet., somme toute pas désagréable et le tout en pleine végétation.

L’autre très belle plage de Soufrière, c’est Anse Chastanet, à 3 kilomètres au nord de la ville. On y est allé à pied et sur le chemin on a encore un autre point de vue sur la ville de Soufrière et sur les pitons, cette fois avec Gros Piton qui apparaît à droite de Petit Piton.

La plage elle-même, c’est un peu l’équivalent de Sugar Beach : une très jolie plage, un resort dessus, un bon spot de snorkling et une vue sur petit piton (de plus loin évidemment !). Pas grand-chose de plus à en dire, si ce n’est qu’on y a passé un dimanche très sympa, les photos parlent d’elles même !

Sinon, du côté des folles soirées de Sainte Lucie, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent… Dans le centre, l’activité s’arrête assez tôt, passé 20h il ne reste plus grand-chose d’ouvert ! Le samedi soir on a fait un tour, sur les conseils de gens croisés dans la rue, au bar karaoké de la ville (« Blaize », Boulevard Street), un endroit tout simple où on peut boire la Piton la moins cher de la ville et manger du poulet grillé tout en écoutant des gens chanter faux (bref, un karaoké, quoi !), mais c’est surtout l’occasion de discuter un peu avec des gens du coin, on y a d’ailleurs retrouvé Livingston (notre guide du Petit Piton) qui nous est littéralement tombé dans les bras alors que sur le chemin il était plutôt du genre très réservé ! Il faut croire que l’ambiance du karaoké avait mis tout le monde de bonne humeur !

Finalement, on a pu constater le lendemain que c’est plutôt le dimanche soir qu’il y a de l’animation en ville. De retour d’Anse Chastanet avec Pierrick et Séverine, deux grenoblois rencontrés là-bas, on s’est posés au kiosque de la plage pour un verre, qui est vite devenu plusieurs, et là on aurait dit qu’il y avait toute la ville, dans une ambiance bien fêtarde !

Et c’est après ce dimanche à la plage et cette dernière soirée à Soufrière qu’on a repris la route, direction la côte Atlantique de Sainte-Lucie, sa partie la moins touristique !

 

Infos Pratiques

Logements à Soufrière :

  • Church Street Guesthouse : une option centrale (la GH se trouve Church street, comme son nom l’indique) et pas trop chère (aux standards saint-luciens), basique et propre, tarif en passant en direct 150 EC (pas de réception mais on peut réserver par wathsapp au +1(758) 714-1424)
  • Hôtel La Haut : pour se faire plaisir, un bel hôtel avec piscine et vue de ouf sur la ville et la baie, tarif 300 EC environ la chambre double.

Transports à Soufrière : les taxis et taxi boat exagèrent les prix, mais les bus fonctionnent bien (gare routière dans le centre), et le stop aussi !

Bus Castries – Soufrière : les bus partent de Castries d’une petite rue perpendiculaire à Jeremie Street, juste à côté du marché. Là aussi on part quand c’est plein, tarif 8 EC par personne (on a dû payer une troisième place pour les sacs car il n’y a aucun coffre ni espace de rangement), trajet une bonne heure. Dans l’autre sens, idem, départ de la petite gare routière de Soufrière près de la mer.

3 commentaires

  • Daniel

    Merci beaucoup pour tous ces conseils très utiles et pleins de bon sens, votre blog a guidé notre découverte de Sainte Lucie et particulièrement La Soufrière. Tous vos écrits sont encore d’actualité en début 2023… sauf que, inflation oblige, le bus Castries – La Soufrière est désormais à 9 EC . Encore merci, Chris et Daniel

    • Kikis

      Bonjour Chris et Daniel,
      Merci beaucoup de votre gentil message et pour la mise à jour.
      On note l’augmentation de 8EC à 9EC pour le trajet en bus de Castries à Soufrière !

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