Mexique – Oaxaca : la côte Pacifique Sud de Zipolite à Chacahua !

Après notre mois et demi à San Cristobal de Las Casas dans les montagnes du Chiapas, on a décidé d’aller voir un peu la plage ! Celles du Quintana Roo, face à la mer des Caraïbes, ne nous avaient vraiment pas plu, mais cette fois c’est vers la côte pacifique qu’on se dirige, en évitant les grosses stations type Acapulco (dans l’Etat du Guerrero) et en allant plutôt du côté de l’Etat de l’Oaxaca, aux alentours de Puerto Escondido et surtout des villages plus au sud.

De San Cristobal à la côte, on a décidé de couper la route en s’arrêtant dans la ville de Tehuantepec. Pourquoi, nous direz-vous ? Parce que cette ville située à peu près à mi-chemin, connue comme l’une des plus anciennes sociétés matriarcales (également pour sa tolérance envers les personnes transgenres appelées ici « muxes ») a été une inspiration majeure pour Frida Khalo avec ses tenues à grosses fleurs qui sont les habits traditionnels des femmes d’ici et qui ont une renommée mondiale.

Tehuantepec reste une ville importante au Mexique de part sa forte influence culturelle et également par sa position stratégique en plein coeur de l’isthme de Tehuantepec.

Ensuite, on a repris la route pour aller se dorer la pilule au soleil du côté de Zipolite !

Les villages de Puerto Angel, Zipolite, San Agustinillo et Mazunte : 4 villages, 4 ambiances !

A 1h30 de route au sud de Puerto Escondido, on trouve une série de quatre villages qui se succèdent sur 10 kilomètres à peine, le long d’une côte superbe. La grande question c’est : lequel choisir comme camp de base, sachant que chacun à son style et son ambiance ? Pour notre part on a choisi surtout en fonction du logement, et on s’est calés un peu en retrait de Zipolite, dans un appart’ très agréable, au calme et dans la végétation, avec en plus un bon wifi pour le boulot (ce qui n’est pas toujours évident dans le coin). L’emplacement était parfait vu que Zipolite est pile au milieu des 4 villages, ce qui a été bien pratique pour rayonner comme on voulait de l’un à l’autre, d’autant qu’on avait loué un scooter. On s’est senti très bien ici (dans la région et dans notre appart’), on a vraiment beaucoup aimé l’ambiance très chill de ce coin, et au lieu des 2 semaines prévues on est restés un mois, en « sacrifiant » au passage Puerto Escondido (où on n’aura passé qu’une nuit, on en parle après), ce qui avec le recul nous semble avoir été un bon choix;

Zipolite, donc, est un tout petit village, juste une route qui longe la côte, quelques épiceries avec le strict minimum, des restaus et bars de plages avec deux petites rues touristiques, et voilà.

Il y a une belle plage de 1,5 kilomètre de long, mais où les vagues sont violentes, la baignade est souvent quasi impossible. Vers le milieu de la plage, il y a une succession de bar – restau, c’est plus l’endroit pour la fête, l’ambiance est un peu plus branchée et nous a moins plu (et apparemment en haute saison c’est bondé et assez bruyant).

Au bout de la plage vers la gauche, derrière

une petite colline, il y a une autre toute petite plage, la Playa del amor, qui est mignonne.

A Zipolite, la particularité est que le naturisme est autorisé, sans être obligatoire (il reste minoritaire mais il y a des paires de fesses à l’air). Ce n’est pas trop notre truc mais il faut reconnaître que l’ambiance est décontractée, à la cool sans jugement, et par ailleurs gay friendly, bref il y a de la tolérance dans l’air et ça contribue à l’intérêt du lieu. 

Quelques kilomètres à l’ouest de Zipolite, San Agustinillo est un village assez similaire (tout en longueur le long de la route), où on trouve surtout deux jolies plages dont une petite en arc de cercle, la playa Elefante, qu’on a beaucoup aimés et qui est progressivement devenue notre spot préféré dans la région.

C’est une plage tranquille, préservée avec peu de (petites) constructions, et on a aimé son côté simple et authentique (plus qu’à Zipolite ou à Mazunte) et la mixité entre locaux et touristes.

La baignade est plus facile qu’à Zipolite, même s’il peut aussi y avoir des bonnes vagues selon les marées, c’est d’ailleurs un petit spot de surf. C’est de là qu’on est parti faire un tour en bateau pour voir les dauphins (on en parle plus loin) avec César dont on a bien aimé la vibe, et qu’on a fait une série de séances de surf avec son cousin Jahir qui est un super prof ! On les recommande tous les deux ! Notre routine du week end est vite devenue : deux heures de surf le matin, puis café chez Alejandra, puis baignade, puis repas chez Alejandra… et la journée passe très vite !

Mazunte, juste après San Agustinillo, est le village principal de la zone, plus touristique, et avec une ambiance clairement néo-hippie (si tu veux acheter des trucs organiques bio, faire du yoga, ou encore manger végan en parlant astrologie c’est ici !). La plage est jolie, plus fréquentée aussi (mais bon la seule fois où on y est venue c’était la semaine de pâques et donc les vacances au Mexique).

Mazunte est installé au pied de la Punta Cometa, qui est The place to be pour le coucher de soleil. Cette pointe rocheuse s’avance dans la mer plus que le reste de la côte, c’est le point le plus au sud de l’Oaxaca, et donc la vue est dégagée. On marche 10-15 minutes pour accéder au bout et se poser pour admirer la vue, qui est superbe. Par contre, on n’est pas seuls, il ne faut pas s’imaginer un moment intimiste face à la nature, en vrai il y a franchement foule !

En réalité, la playa Mermejita, une plage assez sauvage juste au-delà de la pointe, est une bonne alternative. On n’est pas seuls non plus mais la plage est grande et du coup l’endroit fait moins surpeuplé.

Enfin, le 4^e village est celui de Puerto Angel. Il est moins valorisé que les trois autres, en tout cas il est beaucoup moins touristique. C’est un village un peu plus important, qui n’est pas devenu une petite station balnéaire comme les 3 autres, c’est avant tout un petit port de pêche, on y trouve un petit supermarché, une banque, bref un peu d’utilitaire.

La plage du village, au fond d’une baie, n’est pas vraiment propice à la baignade, elle est plutôt occupée par les pêcheurs. Pour la baignade, il y a la playa El Panteon, sur un côté de la baie, ou surtout la Playa Estacahuite, un peu à l’écart du village. C’est une jolie petite plage, avec des eaux calmes pour nager. Elle est surtout fréquentée par des mexicains, il y a moins de touristes.

Enfin, on a fait un tour du côté du phare de Puerto Angel : en lui-même il n’a aucun intérêt, mais on a une belle vue sur l’océan depuis le promontoire. On a même vu un banc de dauphin (de loin mais quand même).

Un tour en bateau à la rencontre des dauphins (et des tortues, et des baleines !)

En parlant de dauphins, justement, c’est une des grandes attractions de la région : le tour en bateau pour aller voir les dauphins (et plein d’autres animaux, même des baleines selon la saison). En ce qui nous concerne, voir de près et vraiment bien des dauphins c’est un truc dont on avait envie depuis longtemps et qu’on n’avait toujours pas fait, donc évidemment on a saisi l’occasion ici, mais pour être honnêtes on y est quand même allés sans trop se faire d’illusions, vu qu’on a souvent été déçus par les « tours bestioles », soit parce qu’on ne voit presque rien (les dauphins d’Irrawady au Laos, ça s’était résumé à un vague bout de dos aperçu de loin), soit parce qu’on n’aime pas la façon de faire (les éléphants au Sri Lanka c’était un ratio 10 jeep pour un éléphant, ça le faisait pas du tout !).

Donc au moment du départ, on était un peu en mode « surtout on ne s’enflamme pas ». On part dans des petits bateaux (12 personnes max, et on est tombés sur un capitaine, César, qui respectait la règle, parfois les bateaux sont un peu surbookés), et dès le début, le speech du capitaine c’est en mode : « il va falloir être patients, les animaux sont dans leur environnement, ils sortent quand ils veulent ». Il a raison bien sûr mais on s’est dit : « c’est bon, comme d’hab avec notre chance on ne verra rien on va juste passer 2h à scruter l’océan ». Erreur totale ! Quelques minutes plus tard, on voyait les premières tortues (des grosses tortues de 50 kilos environs), et quelques instants après, les premiers dauphins, puis d’autres, et d’autres encore, en fin de compte on en a vu des dizaines, probablement plutôt des centaines, il y en avait partout, en train de nager, de sauter, de s’approcher du bateau c’était vraiment trop cool ! En plus César fait les choses vraiment bien, il approche tranquillement son bateau sans effrayer les dauphins, il les laisse vernir à leur rythme, ensuite quand il redémarre doucement les dauphins viennent clairement jouer avec le bateau, ils passent dessous, ils nager dans son sillage et lui coupent la route, parfois même ils sautent hors de l’eau juste à côté ! Bref, on a été comme des gosses à ouvrir des grands yeux et à s’émerveiller !

On a même pu faire un arrêt et descendre nager avec les dauphins, ça c’est génial aussi, ils s’approchent à quelques mètres, passent sous nos pieds, on peut vraiment bien les voir. Et, cerise sur le gâteau, on les ENTEND se parler ! Les petits sifflements dans tes oreilles quand tu mets la tête sous l’eau, c’est eux qui se racontent leur life. Seule déception : si tu essayes de leur répondre visiblement ils ne te comprennent pas !

Bref, à l’issue de ce petit speech enflammé vous aurez compris qu’on a bien kiffé notre tour de bateau à la rencontre des dauphins 😊 !

Et petit bonus de la fin, on a même aperçu trois baleines alors qu’en principe la saison est finie. C’étaient les dernières retardataires en partance vers d’autres horizons !

La laguna Ventanilla et ses crocodiles

On continue dans la série des « tours bestioles » avec un deuxième tirage gagnant qui nous réconcilie avec ce type d’activité : les crocos de la laguna Ventanilla !  Quelques kilomètres après Mazunte, la côte devient plus sauvage, et en retrait de la plage, on trouve cette lagune d’eau douce avec des zones de mangroves. C’est un écosystème à part entière avec plein de bestioles intéressantes à venir observer, en particulier les crocodiles !

Les visites sont obligatoirement guidées, c’est géré par une coopérative qui protège la lagune et propose les visites à prix réduit (100 pesos par personne). Elles durent 1h15 – 1h30, avec une petite marche suivie d’un tour en barque sur la lagune, en petit groupes de 12 personnes max. Petit conseil : venez plutôt l’après-midi, d’après notre guide on voit plus de crocos, le matin ils ont tendance à dormir.

La lagune est belle, ultra calme (sauf quand les oiseaux en décident autrement, mais ce bruit là ça va !), c’est un moment hors du temps. Et côté animaux, on a été servis : on a vu des dizaines de crocodiles, sur les berges, en train de nager, certains endormis d’autres en vadrouille, c’était vraiment top de les voir aussi bien (au canyon du Sumidero, ou à Bacalar on était déjà contents de voir à chaque fois un crocodile endormi, mais là c’était bien mieux) ! En prime on a vu plein de tortues aussi, et puis des iguanes, des oiseaux, etc, le tout avec un guide intéressant, qui explique plein de choses sur la lagune et les animaux (en espagnol uniquement).

Bref, c’est une super visite qu’on recommande !

Puerto Escondido

Après avoir passé un mois super agréable à Zipolite et sa région, on est donc passés par Puerto Escondido. Quand on dit « passés » c’est vraiment ça, puisqu’on est restés seulement une journée et une nuit, en étape sur la route de Chacahua. On n’était pas plus motivés que ça par Puerto Escondido, qui joue dans un autre registre que Zipolite et autres : plus grand, plus de monde (d’ailleurs la ville est desservie par un aéroport), et même si l’endroit reste vivable (très peu bétonné, rien à voir avec une station comme Cancun par exemple, et avec une autre ambiance), on n’est pas tombés sous le charme.

On a quand même fait de notre mieux pour découvrir un peu Puerto Escondido dans le peu de temps qu’on avait sur place, en louant un scooter pour l’après-midi et en partant en exploration. On a commencé par un arrêt pour manger des bons fruits de mer à la Playa principal, la plage des pêcheurs avec tous les petits bateaux en stationnement et une ambiance plutôt locale.

On est ensuite allés du côté de Zicatela, la grande plage de 4 kilomètres de long très réputée comme spot de surf (mais sans aucune vague lors de notre passage). On y trouve une zone touristique à chacune des deux extrémités ; celle du côté de la Punta Zicatela est mignonne, mais nous a un peu fait l’effet d’une caricature instagram, avec un côté cool un peu forcé.

Enfin, on est revenus vers le centre et on est allés faire un tour du côté de la Playa Carrizalillo. Celle-là est superbe, posée au fond d’une jolie crique encaissée pleine de végétation, mais elle est petite et bondée.

Et voilà, on ne s’est pas plus attardés, et dès le lendemain on a pris la route de la laguna de Chacahua !

Chacahua et sa laguna

Le trajet de Puerto Escondido à Chacahua se fait en plusieurs étapes, rien d’infaisable mais c’est quand même un petit périple. On commence par prendre un colectivo à Puerto, qui nous laisse un peu après le village de Rio Grande, à l’embranchement entre la route nationale et le village de Zapotalito. Rien à signaler sur ce trajet d’1h15, sinon que le paysage est beau (une alternance de zones arides et de zones plus vertes) et que Nico a failli être abandonné à Rio Grande à la pause car il a un peu trop traîné à remonter à bord ! Une fois à l’embranchement de Zapotalito, on embarque dans un taxi collectif (il part quand il y a 4 passagers mais on n’a pas beaucoup attendu) pour rejoindre en quelques minutes le village lui-même, au bord de la lagune. On attend ensuite le départ de la prochaine lancha colectiva. Elles partent toutes les heures et on en avait raté une de peu, mais bon on a patienté en mangeant des mangues super bonnes qu’un gars nous a données comme ça ! Le trajet en lancha est très court (5-10 minutes seulement), on traverse juste un petit bout de lagune et on est largués de l’autre côté sur la bande de terre (entre la lagune et le Pacifique) où se trouve le village de Chacahua, qu’on rejoint après un dernier trajet de 30 minutes en camioneta. Au final on a atteint Chacahua 3 heures après avoir quitté Puerto Escondido.

Chacahua nous a bien plu, c’est un tout petit village posé entre la lagune et l’océan, isolé de tout.

Le premier jour on s’est calés sur la grande belle plage qui s’étire sur des kilomètres face au Pacifique et on n’en n’a plus bougé, entre baignade, surf et repas les pieds dans le sable. L’ambiance est très chill, simple et très naturelle sans faux semblant (oui on vise Puerto Escondido), ça surf, ça glande, les gosses du village font un foot sur la plage en fin de journée, bref tout est tranquille.

Le lendemain on a commencé par faire un tour du village. Soyons honnêtes, c’est vite fait : il y a quelques rues (non goudronnées), des petites maisons dans la végétation, le tout en bordure de lagunes avec des pontons où se poser.

Ensuite on s’est fait une petite session baignade dans la lagune, près de son embouchure c’est un bon spot.

Pour manger on a traversé l’embouchure de la lagune (la traversée en barque à moteur coûte 20 pesos, le départ se fait à la demande), en face il y a plusieurs restaus sous palapa sur la berge où on mange du bon poisson, avec hamacs et balançoires dans l’eau, le tout forme une petite zone de loisirs et le week-end il y a beaucoup de monde (les gens arrivent surtout par la route de l’autre côté), la clientèle est quasi uniquement mexicaine, il y a un vrai changement d’ambiance par rapport à la plage.

De ce côté on peut aussi grimper une des petites collines (celle du phare ou une autre) et avoir une belle vue sur la lagune, la plage et l’océan au-delà, avec les montagnes en toile de fond.

Enfin le soir on a fait une sortie en bateau pour observer le plancton bioluminescent. Le gars qui nous a emmenés nous avait prévenu très honnêtement que les conditions n’étaient pas idéales car la nuit était trop claire pour bien voir la bioluminescence partout dans la lagune, mais on s’est dit qu’on allait quand même tenter le coup, vu que de toute façon ça ne pouvait pas être pire qu’à Puerto Rico ! Finalement c’était un bon choix car en s’enfonçant dans la mangrove, jusque là où elle forme des tunnels, l’obscurité était suffisante pour qu’on puisse bien voir par endroits le plancton s’illuminer dans l’eau. Au-delà de ça, la balade en bateau de nuit sur la lagune est en elle-même une activité qu’on a bien appréciée. Enfin, sauf quand on a frôlé l’accident : à un moment où on traversait la lagune à bonne vitesse, on n’a rien vu venir mais boum, d’un coup il y a eu comme un gros choc et en une seconde on a tous volé à travers le bateau. En fait l’hélice venait de se prendre dans un filet de pêche qui n’aurait pas dû être là, hé ben ça fait bizarre ! Heureusement on s’en est juste tirés avec quelques bleus (et avec un peu d’attente puisqu’il a fallu appeler quelqu’un à la rescousse pour nous décrocher, vu qu’on n’avait pas de couteau à bord pour couper le filet…).

Bref, on est rentrés vivants, prêt à partir pour de nouvelles aventures : le lendemain, réveil 5h30, et au programme 11h de trajet direction la ciudad de Oaxaca !